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Présidentielle 2007

Lionel Jospin rallie Ségolène Royal

En septembre 2006, avant d'être investie, Ségolène Royal et Lionel Jospin participaient à un meeting, à Lens, avec Laurent Fabius, Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et François Hollande.  

		(Photo : AFP)
En septembre 2006, avant d'être investie, Ségolène Royal et Lionel Jospin participaient à un meeting, à Lens, avec Laurent Fabius, Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et François Hollande.
(Photo : AFP)
Ségolène Royal, la candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle d’avril prochain, est désormais entourée de toutes les grandes personnalités du parti. Surnommés les «éléphants», ces poids lourds ont rallié sa candidature et font partie de son staff de campagne. Ségolène Royal avait été choisie par les militants mais elle voulait désormais rassembler autour de sa candidature.

Une bonne dizaine de poids lourds du Parti socialiste, familièrement appelés «les éléphants» du parti, viennent donc de rallier de manière officielle Ségolène Royal. Malgré le choix effectué par les militants, en novembre 2006, la candidate socialiste à la prochaine élection présidentielle était bien seule. Depuis jeudi soir, des personnalités comme Pierre Mauroy, Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Bernard Kouchner, Yvette Roudy, Henri Emmanuelli, Laurent Fabius, font désormais partie du staff de campagne de Ségolène Royal.

Mais le ralliement le plus spectaculaire est celui de Lionel Jospin. Pendant toute la précampagne, celui dont le nom reste lié à l’échec de 2002, avait été très dur avec Ségolène Royal. Le Premier ministre de l’époque, faisant un score plus faible que Jean-Marie Le Pen au premier tour de cette élection présidentielle, avait décidé de se retirer de la politique. Finalement, 5 ans plus tard, il avait pensé être le candidat des socialistes pour 2007.

Comme il n’a pas été choisi, Lionel Jospin, légitimiste, apporte un soutien minimal à la candidate désignée par les militants. Le 6 février, il ne se rend pas à un meeting parisien de la candidate du PS. L’ancien Premier ministre explique alors qu’il n’a pas pu s’y rendre pour des raisons privées. Plus récemment, Lionel Jospin n’est pas non plus allé à Villepinte où une grande partie des «éléphants» était déjà là pour écouter Ségolène Royal pendant son discours programme.

Malgré ces absences, Lionel Jospin avait indiqué qu’il interviendrait le moment venu dans la campagne. Hier jeudi, Ségolène Royal réorganisait, comme elle l’avait annoncé, son staff de campagne. Et finalement, elle a obtenu le ralliement de Lionel Jospin. Après une conversation téléphonique avec lui, elle a déclaré plus tard dans la soirée : «Il s’est montré très chaleureux et je lui suis très reconnaissante. C’est un appui très important à ce moment de la campagne».

Le danger Bayrou

La discipline interne au Parti socialiste est respectée. Fini les états d’âme, tout le monde soutient la candidate du parti et le montre, à deux mois du premier tour. Car il faut battre la droite. Lionel Jospin, mais également les deux personnalités politiques qui ont perdu lors de la primaire au sein du parti, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, ont également rejoint le cercle rapproché autour de la candidate.

Il faut dire que les sondages commencent à frémir en faveur de François Bayrou, le candidat du centre. Les sondages montrent qu’une partie de l’électorat socialiste est tentée par le programme du candidat UDF. Du côté des personnalités socialistes également, certains auraient pu répondre aux sollicitations de Bayrou. Le candidat du centre avait déclaré publiquement qu’il pourrait gouverner avec un Premier ministre de gauche, ce qui laissait penser, en particulier, à Bernard Kouchner ou à Dominique Strauss-Kahn. Maintenant, tous les «éléphants» rallient la candidate de leur parti.

Concernant Lionel Jospin, son soutien n’a pas encore donné lieu à des déclarations, notamment sur son blog, comme il l’a fait assez souvent pendant cette campagne. Aucun meeting électoral aux côtés de Ségolène Royal n’a été annoncé. Un meeting de Lionel Jospin est prévu de longue date à Lens, dans le nord de la France.

«J’ai rassemblé la meilleure équipe avec des personnalités expérimentées et avec une nouvelle génération. Quand on a la meilleure équipe, la victoire est possible», a déclaré Ségolène Royal au lendemain du ralliement des ténors du parti.

Du côté de l’UMP, Laurent Wauquiez, le secrétaire général adjoint, a ironisé sur le «le retour de la grande parade des éléphants du PS. Il y a deux mois, la candidate socialiste annonçait qu’elle allait tout renouveler. Et voilà qu’elle rappelle à ses côtés les caciques du parti». Au-delà de ces commentaires moqueurs, Xavier Bertrand, ministre de la Santé et porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy, a vu plusieurs objectifs dans la démarche de Ségolène Royal : «Resserrer les rangs pour faire oublier au plus vite l’épisode Eric Besson (qui a démissionné de la direction du PS puis du PS) et lancer une stratégie anti-Bayrou».



par Colette  Thomas

Article publié le 23/02/2007 Dernière mise à jour le 23/02/2007 à 16:09 TU

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