Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Maroc

Arrestation de Saâd Houssaïni

Saad Houssaini, un des organisateurs présumés des attentats sanglants de Casablanca en mai 2003, a été interpellé cette semaine par la police marocaine. 

		(Photo : AFP)
Saad Houssaini, un des organisateurs présumés des attentats sanglants de Casablanca en mai 2003, a été interpellé cette semaine par la police marocaine.
(Photo : AFP)
Les autorités marocaines restaient encore très discrètes samedi sur les circonstances de l’arrestation, quarante-huit heures plus tôt, de Saâd Houssaïni, 43 ans, présenté comme l’un des responsables des attentats qui ont fait 45 morts et plusieurs dizaines de blessés le 16 mai 2003 à Casablanca.

De notre correspondant à Rabat

L'interpellation de Saâd Houssaïni le 6 mars, probablement sur dénonciation, devrait permettre aux enquêteurs marocains d’obtenir de précieuses informations sur l’organisation opérationnelle des attaques kamikazes qui ont ébranlé la capitale économique du Maroc il y a quatre ans. Elle pourrait également permettre d’en savoir davantage sur son implication indirecte supposée dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, au cours desquels 191 personnes ont trouvé la mort, même si officiellement, ni la police ni la justice espagnoles ne le réclament aujourd’hui.

Car Saâd Houssaïni est l’un des cadres dirigeants du Groupe islamique combattant marocain (GICM), une organisation créée au début des années 90 par d’anciens «djihadistes» marocains qui avaient notamment combattu aux côtés des talibans en Afghanistan. Le GICM est considéré par les services de renseignement occidentaux comme l’un des bras armés d’al-Qaïda en Europe et au Maghreb, et les policiers marocains n’excluent pas qu’Houssaïni ait apporté un soutien logistique au moment de la préparation des attentats du mois de mai 2003.

C’est en Espagne, où il poursuit des études de chimie, que Saâd Houssaïni entre en contact avec la mouvance islamiste radicale locale. Un engagement qui le mènera sur plusieurs théâtres d’opérations pour participer à la «guerre sainte», «en Tchéchénie, en Afghanistan et probablement au Pakistan», selon Mohammed Darif, professeur de Sciences politiques à l’université de Mohammedia et l’un des bons connaisseurs des réseaux islamistes au Maghreb.

Un périple au cours duquel il participera à des stages d’entraînement encadrés par des groupes réputés proches d’al-Qaïda, et qui lui permettront d’acquérir une parfaite maîtrise du maniement des explosifs.

Au lendemain des attentats de Casablanca, Saâd Houssaïni était l’un des deux hommes les plus recherchés par les services de sécurité marocains, tout comme son compatriote Abdelkrim Medjati, un autre dirigeant du GICM abattu au printemps 2005 au cours d’une opération anti-terroriste menée par les forces spéciales saoudiennes dans la banlieue de Riyad.

L'arrestation d'Houssaïni intervient alors que, depuis le début de l’année, des échanges d’informations entre les services de renseignement occidentaux et ceux des pays du Maghreb font état de menaces d’actions terroristes persistantes dans la région. Menaces prises très au sérieux au Maroc, ce qui a conduit le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, à réunir d’urgence le dimanche 11 février, tous les grands patrons des services de sécurité (Sûreté nationale, DST, renseignements extérieurs) afin d’évaluer et de renforcer les mesures destinées à faire échec à toute tentative criminelle de grande ampleur.



par Michel  Zerr

Article publié le 10/03/2007 Dernière mise à jour le 10/03/2007 à 18:49 TU