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Présidentielle 2007

Chirac : et maintenant

Jacques Chirac n'est plus candidat à la magistrature suprême. Mais il n'a pas l’intention de se retirer de la vie publique. 

		(Photo : AFP)
Jacques Chirac n'est plus candidat à la magistrature suprême. Mais il n'a pas l’intention de se retirer de la vie publique.
(Photo : AFP)
Après l’annonce de la décision de Jacques Chirac de ne pas briguer un troisième mandat, une question se pose : à quoi entend-il désormais se consacrer ? Dans son allocution, le chef de l’Etat qui va bientôt redevenir un simple citoyen, au soir du 16 mai quand il passera la main à son successeur, n’a fait qu’effleurer son avenir personnel. Mais il a tout de même signifié qu’après l’Elysée, il n’envisageait pas la retraite. En attendant d’entamer cette nouvelle étape de sa vie, Jacques Chirac doit tout de même en passer par un exercice un peu obligé : dire s’il soutient un candidat pour la présidentielle.

Il y a un temps pour tout. Et celui de s’engager dans la campagne électorale n’est pas encore venu pour Jacques Chirac. En annonçant qu’il renonçait à se présenter, il n’a rien dit sur son éventuel soutien à un candidat pour l’élection présidentielle. Le chef de l’Etat semble décidé à tenir un calendrier que l’on devine très étudié. Pas question pour lui de se laisser embarquer dans un rythme qui ne serait pas le sien, c’est-à-dire celui d’un homme qui a fait le choix de renoncer au pouvoir suprême.

Jacques Chirac avait annoncé qu’il ne trancherait pas la question de sa candidature avant le premier trimestre 2007. Il a parlé le 11 mars, à la dernière limite puisque la fin du délai légal pour le dépôt des parrainages est fixée au 16 mars. Jusque-là, le chef de l’Etat a martelé qu’il désirait rester dans l’action. Il a d’ailleurs enchaîné les rendez-vous depuis le début de l’année : conférence sur le Liban, conférence sur l’environnement, Sommet Afrique-France, Sommet européen. N’ayant rien dit sur ses intentions, Jacques Chirac a donc pu y tenir son rang de président sans équivoque.

Ne pas mélanger les genres

Dans son allocution, le chef de l’Etat n’a pas voulu mélanger les genres en évoquant le sujet de son soutien à un candidat. Il est vrai que s’il avait pris position sur ce thème, cela aurait certainement éclipsé la déclaration d’amour qu’il a adressée aux Français et atténué la portée des messages qu’il a voulu faire passer. Jacques Chirac a, en effet, fixé une feuille de route à son successeur. Il a, par exemple, insisté sur la nécessité de lutter contre «l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme, le rejet de l’autre». Pas question de mêler la promotion des valeurs et des combats auxquels il croit avec des enjeux de politique politicienne.

Mais ce n’est pas parce qu’il ne s’est pas encore prononcé que le chef de l’Etat n’interviendra pas dans la campagne. Il paraît même peu probable qu’il puisse faire éternellement l’économie d’un soutien à celui qui représente sa famille politique, Nicolas Sarkozy. Comme François Mitterrand avait dit en 2002 qu’il voterait pour Lionel Jospin. A quel moment décidera-t-il de se prononcer ? Jacques Chirac n’a donné aucune indication sur ce point. Mais son entourage a précisé qu’il ferait part de ses choix personnels après la publication de la liste officielle des candidats par le Conseil constitutionnel, le 19 mars prochain. Une date qui coïncidera peu ou prou avec le départ de Nicolas Sarkozy du ministère de l’Intérieur.

Nicolas Sarkozy n’attendait pas que Jacques Chirac se prononce dès dimanche soir sur le choix d’un candidat. Il a déclaré que le chef de l’Etat l’avait informé de ses intentions, sans dire lesquelles. Mais le ministre de l’Intérieur n’en a pas moins affirmé aussi qu’il serait satisfait d’obtenir son soutien. En attendant, dès le lendemain de l’intervention de Jacques Chirac, Dominique de Villepin a annoncé son ralliement à Nicolas Sarkozy. Un signe positif pour le candidat de l’UMP, puisqu’il vient du Premier ministre, fidèle parmi les fidèles du président de la République.

«Servir autrement»

Décidément rien n’a été laissé au hasard dans la stratégie de communication du chef de l’Etat. Ces derniers mois, il a progressivement préparé les Français à son départ. Il a alterné les rendez-vous politiques et les interventions plus personnelles. Jacques Chirac a, par exemple, participé à une émission de télévision grand public sur la chaîne France 2, dont son épouse Bernadette était l’invitée vedette, et a répondu à des questions parfois intimes. Ce qu’il n’avait jamais fait jusque-là. Le scénario de son départ semble avoir été écrit avec précision, chaque étape ayant été préparée pour annoncer la suivante.

Dans ce contexte, il semble donc vraisemblable que Jacques Chirac ne dira rien sur ce qu’il envisage de faire dans les années à venir avant d’avoir quitté effectivement le palais de l’Elysée. Une chose est sûre, s’il renonce à l’exercice du pouvoir, cela ne signifie pas qu’il a l’intention de se retirer de la vie publique. Même à 74 ans, même après un accident vasculaire cérébral, il a affirmé que son enthousiasme était «intact» et qu’il comptait continuer à servir les Français «autrement». Certains le voient déjà à la tête d’une fondation pour la défense de l’environnement, un thème qu’il a présenté comme un enjeu majeur du XXIe siècle. D’autres imaginent qu’il s’investira dans la lutte pour l’aide au développement des pays pauvres pour laquelle il a si souvent plaidé dans les arènes internationales. Jacques Chirac a déjà sans aucun doute un nouveau combat en tête.

par Valérie  Gas

Article publié le 12/03/2007 Dernière mise à jour le 12/03/2007 à 14:51 TU

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