Présidentielle 2007
Le dossier explosif des retraites
(Photo : AFP)
Pour les prochaines générations, plus question de partir à la retraite à partir de 60 ans. En 2003, la loi Fillon a imposé, pour les salariés du privé comme pour les fonctionnaires, la même durée de cotisations : 40 ans à partir de 2008, 42 ans à partir de 2012. L’objectif de la réforme Fillon était de sauver d’une faillite programmée le système de retraites en France. Un peu plus de trois ans après sa mise en œuvre, la loi Fillon a réglé en partie le problème, mais beaucoup reste à faire. En 2007, le déficit de la branche retraite de la Sécurité sociale (Cnav) devrait atteindre 3,5 milliards d’euros. Dans ces conditions, le Conseil d’orientation des retraites (COR), organisme consultatif composé d’experts et de partenaires sociaux, estime que le besoin en financement de l’Etat passera, dans les 50 prochaines années, entre 2 et 5 points de PIB, soit entre 30 et 80 milliards d’euros. Le COR attribue ce déficit à un facteur démographique. Les personnes âgées de plus de 65 ans devraient atteindre près de 25% de la population en 2030, et chaque retraité vivra en moyenne près de sept ans de plus. Résultat, une inversion du rapport de retraités au nombre d’actifs. Le succès du dispositif de départ en retraite anticipée y est également pour beaucoup.
Améliorer le taux d’emploi des seniors
Dès lors, deux pistes se présentent aux réformateurs de l’assurance vieillesse. Il y a un consensus quasi-général sur le fait de réformer les fameux régimes spéciaux. Lorsqu’ils ont été mis en place, il y a plus d’un siècle, ces droits spécifiques visaient à compenser la pénibilité des tâches et les risques encourus dans les métiers concernés. Les salariés d’EDF-GDF, SNCF, RATP, les marins, les mineurs ou encore les clercs de notaire, qui ont échappé jusque là à toute réforme, peuvent partir à la retraite à l’âge de 55 ans après 37,5 ans de cotisation au lieu de 40 ans dans le privé et la fonction publique. Ces employés bénéficient d’un calcul de leur pension avantageux, car l’administration tient compte des six derniers mois travaillés, quand elle fait une moyenne sur les 25 dernières années pour les autres. Le COR est favorable à une réforme au cas par cas, sans oublier la pénibilité de certains métiers. Second axe de travail pour redresser les comptes : améliorer le taux d’emploi des seniors en France, lequel reste un des plus faibles parmi les pays européens avec 37,9% des 55-64 ans contre 42,5% pour l’ensemble de l’Union européenne. Sur cette dernière proposition, une majorité des Français est hostile à un recul de l’âge légal de leur départ à la retraite, quitte à percevoir une pension moindre.
par Myriam Berber
Article publié le 20/03/2007 Dernière mise à jour le 20/03/2007 à 13:18 TU