Présidentielle 2007
Chirac soutient Sarkozy
(Photo: AFP)
Tout s’est déroulé comme prévu. C’est Jacques Chirac qui s’est chargé d’annoncer le départ de Nicolas Sarkozy du gouvernement. On savait depuis quelques jours que le président de la République et le ministre de l’Intérieur s’étaient concertés et avaient décidé ensemble des modalités de cette déclaration. C’est aussi vraisemblablement à l’issue de ces entretiens que Jacques Chirac a choisi de faire part de son appui au candidat de l’UMP, à l’occasion de cette même allocution. Jacques Chirac a été parfaitement clair et a même précisé que ce soutien était venu «tout naturellement» et qu’il était motivé par les «qualités» de Nicolas Sarkozy.
Même s’il ne s’agit peut-être pas du choix du cœur pour le chef de l’Etat, c’est le choix de la légitimité envers le candidat désigné par l’UMP, un parti dont Jacques Chirac a rappelé qu’il avait «voulu la formation». Dans la forme, c’est donc un soutien sobre. Mais sur le fond, c’est un soutien sans condition et sans ambiguïté que le président de la République a apporté à Nicolas Sarkozy. D’autant plus que Jacques Chirac n’a pas manqué de saluer au passage son travail au sein du gouvernement.
Un soutien à point nommé
Les deux hommes ont chacun réussi à respecter le calendrier qu’ils s’étaient fixés. Jacques Chirac avait déclaré qu’il annoncerait s’il était lui-même candidat au premier trimestre 2007. Puis qu’il ferait part de son choix personnel pour l’élection après la publication de la liste officielle des candidats par le Conseil constitutionnel. C’est ce qu’il a fait. Nicolas Sarkozy avait toujours affirmé son désir d’assumer sa charge de ministre de l’Intérieur le plus longtemps possible, tout en précisant qu’il ne serait plus ministre au moment du scrutin. Il s’y est tenu. Et malgré les questions souvent posées sur la capacité de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy à s’entendre et sur leur rivalité, on constate que, finalement, ils ont été totalement raccord.
Hasard, bonne volonté, ou nécessité ? Peu importe puisque le résultat est là : à peine plus d’un mois avant le premier tour, Nicolas Sarkozy peut s’engager totalement dans la campagne avec toute sa famille politique derrière lui. Ce soutien tombe à point nommé pour le candidat de l’UMP, au moment où tous les candidats cherchent un nouveau souffle pour attaquer la dernière ligne droite avant le verdict des urnes. Nicolas Sarkozy sait qu’avant le 22 avril tout peut basculer. Et même s’il demeure depuis des mois en tête dans les sondages sur les intentions de vote, les précédents scrutins présidentiels ont montré qu’il ne faut pas crier victoire trop tôt et que l’on n'est jamais à l’abri des surprises. Avec le dernier soutien de poids qu’il attendait, il a donc réussi à rassembler au plus large dans son camp. Il a maintenant l’obligation de consolider, de convaincre au-delà de sa famille, et surtout de ne pas fléchir, s’il veut résister à la pression de ses principaux outsiders : Ségolène Royal, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen. Favori, ce n’est pas toujours la position la plus confortable.
par Valérie Gas
Article publié le 21/03/2007 Dernière mise à jour le 21/03/2007 à 11:44 TU