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Proche-Orient

Ban Ki-moon en visite surprise à Bagdad

Le secrétaire général des Nations unies a entamé, jeudi, sa tournée dans la région par la capitale irakienne, étape inattendue au cours de laquelle il a rencontré, notamment, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki. Le bruit d’une explosion de mortier a brièvement interrompu leur conférence de presse conjointe. Cette visite surprise s'inscrit dans le cadre de la tournée de dix jours que Ban Ki-moon effectue au Proche-Orient. Le diplomate doit rencontrer au Caire, vendredi et samedi, le président égyptien, Hosni Moubarak et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Le responsable onusien doit, ensuite, se rendre dans les territoires palestiniens, en Israël, en Jordanie, en Arabie Saoudite et au Liban. Dimanche, Ban Ki-Moon rencontrera Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat américaine, à Jérusalem.
Ban Ki-moon et le Premier ministre Nouri al-Maliki répondaient aux questions des journalistes, quand une forte explosion a retenti. 

		(Photo : Reuters)
Ban Ki-moon et le Premier ministre Nouri al-Maliki répondaient aux questions des journalistes, quand une forte explosion a retenti.
(Photo : Reuters)

C’est un incident révélateur qui a accueilli, jeudi à Bagdad, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Quelques heures après son arrivée pour une étape surprise au tout début de sa tournée au Proche-Orient, le diplomate a été confronté au climat de violence qui prévaut toujours dans la capitale irakienne, quatre ans après l’intervention américaine. La conférence de presse qu’il tenait conjointement avec le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a été perturbée par le bruit d’une explosion.

Selon les services de sécurité irakiens, la déflagration a été provoquée par la chute d'un obus de mortier dans le jardin de la résidence qui sert de bureau à Nouri al-Maliki. L’importance des dégâts éventuels n’a pas été communiquée. Ban Ki-moon a sursauté, se baissant brusquement, tandis que le Premier ministre irakien, accoutumé aux détonations qui retentissent régulièrement à Bagdad, restait impassible, attendant que la salle reprenne son calme avant de répondre à une dernière question. Selon l’AFP, une importante colonne de fumée était visible au-dessus de la zone verte, le secteur hautement protégé de Bagdad qui abrite les institutions irakiennes et l'ambassade américaine, et le bâtiment où se tenait la conférence de presse.

Quelques minutes avant l’explosion, le secrétaire général de l’Onu déclarait : «Je suis confiant, nous allons voir prochainement un avenir meilleur, plus sûr, plus prospère et plus démocratique pour le peuple et le gouvernement irakiens. Nous assistons à une amélioration de la situation, et je songe à accroître la présence des Nations unies en Irak».

C’est la première visite à Bagdad de Ban Ki-moon, qui a pris ses fonctions en janvier 2007. La dernière visite d'un secrétaire général des Nations unies en Irak remonte à novembre 2005, lorsque son prédécesseur, Kofi Annan, s'était rendu dans la capitale irakienne. La semaine dernière, Ban Ki-moon avait lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle soutienne un plan quinquennal de reconstruction de l'Irak. Ce plan, discuté par plus de 80 pays, prévoit le déblocage d'une aide financière, politique et technique à l'Irak, en échange de réformes politiques, militaires et économiques.

Ban Ki-moon rencontrera Condoleezza Rice à Jérusalem

Le diplomate est, à présent, attendu au Caire, où il doit rencontrer, vendredi et samedi, le président égyptien, Hosni  Moubarak, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Le secrétaire général doit, ensuite, se rendre dans les territoires palestiniens, en Israël, en Jordanie, en Arabie Saoudite et au Liban. Son étape saoudienne lui permettra d'assister, le mercredi 28 mars, au sommet de la Ligue arabe, à Riyad, et d'avoir de nombreux entretiens bilatéraux avec les participants. La tournée du secrétaire général sera dominée, outre la situation irakienne, par le processus de paix au Proche-Orient, la crise politique au Liban et le Darfour.

Selon sa porte-parole, Michèle Montas, le secrétaire général «souhaite voir personnellement les opérations de paix et la présence de l'Onu dans la région», où l’organisation joue un rôle «depuis 60 ans». Ban Ki-moon souhaite également «entendre les habitants de la région lui parler de leurs problèmes et des défis auxquels ils font face».

Ban Ki-moon doit rencontrer, dimanche à Jérusalem, la secrétaire d’Etat américaine. Vendredi, Condoleezza Rice entame, elle aussi, une tournée au Proche-Orient consacrée essentiellement aux tensions israélo-palestiniennes. Les deux diplomates évoqueront la question du nouveau gouvernement palestinien d’union nationale, qui regroupe des membres du Fatah et du Hamas ainsi que des ministres «indépendants».

Mercredi, les membres du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Onu) ont apporté leur «fort soutien» aux efforts de paix de la secrétaire d'Etat américaine. La démarche de Condoleezza Rice s’inscrit dans le cadre de l’assouplissement relatif qui, depuis quelques jours, se manifeste à l’égard du nouveau cabinet palestinien au sein du Quartette. Mercredi, ce dernier a, certes, maintenu les trois conditions à une reprise de l'aide directe à ce gouvernement : renoncement à la violence, reconnaissance d'Israël et acceptation des accords passés. Toutefois, selon le communiqué, «le Quartette s'est accordé à dire que l'engagement du nouveau gouvernement à cet égard sera mesuré, non seulement sur la base de sa composition et de son programme, mais aussi sur ses actes».



par Philippe  Quillerier

Article publié le 22/03/2007 Dernière mise à jour le 22/03/2007 à 17:21 TU