Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Présidentielle 2007

Photographie économique de la France

La France en Europe. 

		(Cartographie: Marc Verney/RFI)
La France en Europe.
(Cartographie: Marc Verney/RFI)
Démographie, croissance, emploi, tissu industriel, protection sociale... A quoi ressemble la France de 2007? Etat des lieux.

Démographie

La France vieillit… mais moins que ses voisins grâce à ses bébés

Les taux de natalité en Europe en 2005. 

		(Source : Eurostat)
Les taux de natalité en Europe en 2005.
(Source : Eurostat)

Au 1er janvier 2007, la France comptait 63,4 millions d’habitants. En dix ans, l’indice conjoncturel de fécondité est remonté de 1,65 à 1,90 enfant par femme. Avec un tel niveau, la France fait désormais partie des pays de l’Europe des 25 les plus féconds avec l’Irlande (1,88). La moyenne de l’Union européenne, très basse, se situe à 1,52 enfant par femme en 2005. Le seuil du remplacement des générations qui est de 2,07 enfant par femme, est désormais quasiment atteint en France. Le pays doit les trois quart de sa vitalité démographique aux nouvelles naissances et un quart aux mouvements migratoire. Cette remontée de la fécondité s’explique notamment par une politique familiale permettant de concilier carrière professionnelle et vie privée. Cette natalité va de pair avec un allongement de l’espérance de vie. Les Françaises avec les Japonaises et les Espagnoles constituent le trio de tête de la longévité. Selon l’Institut national des études démographiques (Ined), les femmes vivent en moyenne jusqu’à 83,8 ans et les hommes jusqu’à 76,7ans. A l’horizon 2020, les plus de 60 ans seront plus nombreux que les moins de 20 ans.

Logement

Une accession à la propriété… une tendance forte des Français

La hausse des prix des loyers mais aussi les taux d’intérêt très bas (de 3,60% à 4,25%) ont encouragé les Français à accéder à la propriété. 58% possèdent désormais leur résidence principale contre 50,7% en 1984. Malgré des prix qui ont  continué à progressé (+125% au cours des dix dernières années), la demande est toujours là. Principaux bénéficiaires : les jeunes et les ménages à revenus modeste qui n’hésitent pas à emprunter sur des périodes de plus en plus longues (plus de 20 ans). Dans le même temps, la part des primo-accédants ne cesse de baisser au profit de ceux qui peuvent revendre un bien ou bénéficier d’un apport familial. Reste que le Crédit foncier estime le besoin annuel de logements à 500 000 unités du fait de la vitalité démographique, du vieillissement de la population et des migrations géographiques. Le besoin en logements sociaux est le plus important, notamment dans les catégories populaires et moyennes. On estime à 1,3 million le nombre de personnes en attente d’un logement social. Actuellement, le parc social compte 4,5 millions de d’appartements et maisons.

Protection sociale

Le fameux «modèle français»… menacé par les déficits

Les Français sont très attachés à leur modèle de protection sociale, créé après la Seconde guerre mondiale : Sécurité sociale, retraites par répartition et assurance-chômage. Mais comme la plupart des pays industrialisés, la France connaît une augmentation de ses dépenses, liée au vieillissement de la population et à la montée du chômage. Selon l’Insee, 917,7 milliards d’euros (soit 53,8% du PIB) ont été consacrés en 2006 aux dépenses publiques, dont 387,7 milliards d’euros (soit 42,2%) à la protection sociale : chômage, famille, retraite, maladie, dépendance, exclusion. Comment faire face à l’augmentation et assurer la pérennité du système français en préservant la solidarité. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont, depuis les années 90, mis en œuvre des réformes importantes. Avec pour objectif, la maîtrise des dépenses et la création de ressources. Pour la maladie, des mesures de maîtrise comptable des dépenses ou de maîtrise médicalisée ont été mises en vigueur. Pour les retraites, des réformes se sont succédées comme l’alignement du régime de retraite des fonctionnaires sur celui des salariés du privé ou l’allongement de la durée de cotisation. L’autre solution envisagée est la réforme des fameux régimes spéciaux.

Tissu industriel

Des efforts à faire…  du côté des entreprises de taille moyenne

Le monde des entreprises rassemble aussi bien des très petites entreprises (TPE) que des multinationales. La France compte un tiers des cent plus grandes entreprises européennes. Le ténor du CAC 40, le groupe pétrolier Total a ainsi enregistré un nouveau record pour 2006, un bénéfice net de 12,585 milliards d'euros. Si les grands groupes se portent bien, les PME -qui représentent 95% des entreprises et emploient 60% des salariés- ont du mal à survivre.  Comparé aux Etats-Unis, la France ne manque ni de petites ni de grandes entreprises. Ce sont celles de taille moyenne qui font défaut. Selon l’Insee, le taux de profit n’a jamais été aussi maigre depuis 20 ans : quand un chef d’entreprise d’une PME crée l’équivalent de 100 euros de richesse, il n’en empoche que 30 euros. Pour 57% des PME françaises, l’un des éléments les plus handicapants est la fiscalité (charges sociales, taxes professionnelles). Une situation problématique car, selon les experts, ces entreprises moyennes constituent un gisement en matière de création d’emplois et de compétitivité. C’est pourquoi, ces dernières années, un certain nombre de mesures gouvernementales ont été prises pour encourager leur développement, et notamment dans le secteur de la haute technologie.

(Source : Insee)
(Source : Insee)



Croissance et emploi

Une croissance douce… pas de quoi susciter une reprise de l’emploi

(Source : Insee)
(Source : Insee)

Après le rythme exceptionnel de 1,2% observé au second trimestre 2006, la croissance économique est retombée au point mort au cours du troisième. Au-delà des fluctuations trimestrielles, la croissance de l’économie française est installée depuis un an et demi sur une tendance annuelle de 2%.  Elle fait pâle figure parmi les douze pays de la zone euro, l’Hexagone est en effet en dixième position, loin derrière l’Espagne (3,8%) et l’Allemagne (2,7%). Pas de quoi susciter une reprise de l’emploi. En février 2007, la France compte, selon l’ANPE, un peu plus de 2 066 100 demandeurs d’emploi. Le taux de chômage s’établit à 8,4% de la population active (alors Eurostat, l’Office européen des statistiques le situe plutôt à 8,8%). Un seuil au dessous duquel la courbe n’est plus redescendue depuis 24 ans, mais qui reste supérieur à la moyenne européenne. Il touche plus fortement les ouvriers et les employés que les cadres, les jeunes et les femmes plus que les hommes. Un jeune de moins de 25 ans sur 4 est sans emploi.

Commerce extérieur

La France s’exporte… mais les importations ont augmenté davantage

La France a affiché un déficit commercial record de 29,2 milliards d’euros en 2006. Mais hors énergie, le commerce extérieur dégage un excédent. En 2006, les exportations françaises ont même atteint 387 milliards d'euros, un montant historique. La dégradation du solde commercial est essentiellement imputable à la facture énergétique. Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), ce n’est pas la seule explication. La France souffre notamment d’un manque de compétitivité face à ses voisins européens (notamment l’Allemagne) qui se maintiennent beaucoup mieux. La part française dans le marché mondial a glissé de 6 à 5% au cours des dix dernières années. Les causes sont à chercher du côté de la spécialisation sectorielle de la France : forte dans le secteur des biens d’équipement poussé par l’aéronautique et la construction navale (croissance de 6% en 2006) et faible dans la production automobile (baisse de 8,6%). D’autres secteurs comme la pharmacie, la téléphonie ou bien encore les machines-outils, ont été moins performants que les années précédentes.

Technologies

La France en ligne… globalement en forme

En retard sur presque toutes les technologies il y a dix ans, la France s’inscrit désormais dans la moyenne des voisins européens, mais reste derrière les Pays-Bas et l’Allemagne notamment. L’année 2006 connait désormais des taux de croissance sans précédent, tant en matière de population équipée en téléphonie mobile (82%), d’équipement des foyers en micro-ordinateurs (57%) et d’abonnement au haut débit (12,7 millions d’abonnés en janvier 2007). Pour le très haut débit, Paris fait figure de modèle. A côté des points d’accès Wi-Fi (internet sans fil), la capitale française est en train de développer le très haut débit par fibre optique qui proposera des accès ultra-rapides à une puissance atteignant au moins 100 mégabits par seconde. Des progrès restent à faire du côté des régions où de nombreuses disparités en matière d’infrastructures sont à résorber. Les raisons d’être optimistes sont également fort nombreuses du côté des usages que font les Français d’Internet. Côté commerce électronique, 40% des internautes effectuent des achats en ligne contre à peine 30% en 2002. Les  Français sont également demandeurs de services administratifs en ligne. Plus de 3,5 millions de contribuables ont déclaré leurs revenus par internet en 2005, ils étaient 1 million en 2004. Enfin, la France est un acteur majeur de l’informatique libre. Après les particuliers, les entreprises, c’est au tour des administrations d’annoncer leur passage aux logiciels libres comme Linux.



par Myriam  Berber

Article publié le 09/04/2007 Dernière mise à jour le 09/04/2007 à 17:17 TU

Sources : Données sociales, la société française, Insee, Edition 2006.

Pour en savoir plus :

Insee

http://www.insee.fr/

Office européen des statistiques Eurostat http://epp.eurostat.ec.europa.eu/

Le site de l’Agence France Trésor

http://www.aft.gouv.fr/

Le site de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement http://www.emploi-solidarite.gouv.fr/

Conseil d’orientation des retraites http://www.cor-retraites.fr

Dossiers

L'économie en campagne. 

		(Montage : RFI)