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Présidentielle 2007

Tout en rupture

Nicolas Sarkozy  

		(Photo : Reuters)
Nicolas Sarkozy
(Photo : Reuters)
Pas question de faire un catalogue de mesures : Nicolas Sarkozy a préféré parler de «vision», de «philosophie» en présentant les grands axes de son projet présidentiel, le 2 avril à Paris. Le candidat de l’UMP veut plus que jamais se donner les moyens de faire adhérer les Français à une méthode et à des valeurs. Les siennes.

Il fera tout ce qu’il a dit : Nicolas Sarkozy s’y est engagé une nouvelle fois en présentant son projet présidentiel. C’est sa manière à lui de rompre avec les habitudes, de proposer une autre manière de faire de la politique. Ou comme il le dit, de passer de la «République virtuelle» à la «République réelle». Si ça n’est pas une promesse, ça y ressemble. Mais à entendre le candidat de l’UMP, cette fois-ci, elle n’engagera pas que ceux qui l’ont écoutée. Nicolas Sarkozy affirme : «Je veux être jugé sur mes résultats».

La rupture semble donc être redevenue sa marque de fabrique. Rupture dans les mentalités et les méthodes. Mais pas dans les institutions. Contrairement à ses deux principaux adversaires, Ségolène Royal et François Bayrou, Nicolas Sarkozy n’envisage pas de changer de République. Il veut simplement apporter des modifications limitées à la Constitution, «nécessaires à une nouvelle manière de gouverner». Il prend le parti de modifier les «pratiques» plus que les textes. En d’autres termes, il entend faire de la «culture du résultat» la règle incontournable pour tout le monde. Pour lui, mais aussi pour les ministres qui auront un contrat d’objectifs à remplir et seront évalués chaque année.

«Réhabiliter le travail»

Mais ce que Nicolas Sarkozy veut avant tout, c’est rompre avec la logique du partage du travail qui, selon lui, a fait son temps. Son projet est orienté vers un objectif prioritaire : sortir la France d’une politique qui a fait d’elle «le pays qui travaille le moins en Europe». Une situation qui explique, selon Nicolas Sarkozy, le «décrochage économique» actuel. Et certainement aussi la crise sociale. Pour le candidat de l’UMP, il faut donc créer les conditions nécessaires pour relancer la croissance et l’activité. Notamment en allégeant la fiscalité des entreprises sur les heures supplémentaires, une mesure phare de son projet. En matière d’emploi, l’objectif de Nicolas Sarkozy est simple : réduire le chômage à moins de 5%. Dans sa démarche, tout est lié : «Réhabiliter le travail, c’est atteindre le plein emploi». Diminuer le chômage, c’est redonner de l’espoir. C’est aussi lutter contre le ghetto et la délinquance. Le discours du candidat de l’UMP tourne totalement autour de sa conviction que l’on peut «rompre avec le fatalisme». C’est ça sa vision de la France de demain.

Pas grand chose en revanche sur les thèmes polémiques du moment dans la campagne présidentielle : l’identité nationale, l’immigration et la sécurité. Nicolas Sarkozy a bien évoqué la crise de l’identité dont souffre la France. Mais très vite et surtout sans rien qui puisse donner prise à une nouvelle empoignade politique avec ses adversaires. Il a déclaré : «La France veut être ouverte, mais elle veut qu’on respecte son identité, son histoire, ses principes, ses équilibres sociaux». Dans le document qui présente son projet et va être diffusé auprès de Français, le candidat de l’UMP confirme néanmoins sa volonté de maîtriser l’immigration et d’établir des critères stricts sur le regroupement familial. Il aura fallu attendre une question pour qu’il y revienne en déclarant : «La France exaspérée, elle existe. Elle l’est par la contestation de l’identité nationale, la fraude, le gaspillage». Il est vrai que les débats sur ces thèmes le ramènent directement au bilan de son passage au ministère de l’Intérieur. Et aujourd’hui, Nicolas Sarkozy est candidat et seulement candidat.

par Valérie  Gas

Article publié le 02/04/2007 Dernière mise à jour le 02/04/2007 à 16:36 TU

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