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Présidentielle 2007

Rendez-vous le 22 avril

En présentant son projet, François Bayrou a une nouvelle fois développé son argumentaire sur la nécessité de changer la donne politique en votant pour lui. 

		(Photo : Reuters)
En présentant son projet, François Bayrou a une nouvelle fois développé son argumentaire sur la nécessité de changer la donne politique en votant pour lui.
(Photo : Reuters)
Ses adversaires lui reprochaient de ne pas avoir de programme. C’est fait, François Bayrou a présenté son projet, le mardi 3 avril à Paris. Comme Nicolas Sarkozy la veille, le candidat centriste a affirmé qu’il défendait une «vision». Dans son cas, il s’agit de bousculer l’ordre politique établi et d’envoyer aux oubliettes le clivage droite-gauche, pour permettre à tous les «responsables compétents» de travailler ensemble, quelles que soient leurs étiquettes. Avec un objectif : redonner «confiance» aux Français.

Bousculer les monopoles : c’est ce que propose François Bayrou. Dans la vie politique, cela se traduit par une invitation lancée aux électeurs à casser l’alternance entre l’UMP et le PS, deux partis qui, selon le candidat centriste, «ont perverti nos institutions et n’ont porté devant l’opinion aucune réforme sérieuse». Il les rend donc directement responsables de l’émergence en France d’une «crise» sans précédent. En présentant son projet, François Bayrou a une nouvelle fois développé son argumentaire sur la nécessité de changer la donne politique en votant pour lui. Son créneau est simple et il s’y tient : le système est «verrouillé», il faut le «déverrouiller». 

Sa proposition de supprimer l’Ecole nationale d’administration (ENA), qui a provoqué depuis quelques jours de nombreuses réactions à droite comme à gauche, s’inscrit totalement dans cette logique. François Bayrou entend montrer avec cette mesure que la haute fonction publique n’est pas réservée à une petite élite formée dans le cadre d’une seule et unique école. C’est pourquoi il désire donner aux universités la capacité de former les hauts fonctionnaires. Une mesure qui aurait, selon lui, un double effet positif : assurer la «diversité» dans le corps des responsables de l’administration et revaloriser la filière universitaire. En évoquant la suppression de l’ENA, François Bayrou essaie donc, dit-il, de poser d’une autre manière la question de la «mobilité sociale».

Deux emplois sans charges

Que les sondages marquent une stagnation -voire une légère baisse- des intentions de vote en sa faveur, ne change rien à la démarche de François Bayrou. D’ailleurs, le candidat centriste a pris soin de relativiser l’impact des enquêtes publiées actuellement en mettant en cause les méthodes employées par les sondeurs pour ajuster les scores des différents candidats avant la publication. Peut-être moins enthousiaste qu’il y a encore une dizaine de jours, il a tout de même estimé que les candidats de tête, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, couraient plus de risques que lui de voir leurs scores s’éroder dans les dernières semaines avant l’élection. Dans tous les cas, François Bayrou estime qu’il n’y a qu’un sondage qui tienne : celui qui aura lieu «grandeur réelle» le 22 avril prochain. C’est-à-dire le jour du premier tour de la présidentielle.

En attendant, le centriste propose aux Français sa méthode pour reprendre espoir. D’abord en relançant l’économie, dont il affirme qu’elle a une «vocation sociale» et un objectif : la réduction du chômage. Dans ce domaine, il préconise une mesure phare destinée à inciter les entreprises à embaucher : supprimer les charges sociales (sauf 10% pour financer les retraites) pendant cinq ans pour deux emplois nouveaux créés. Il est favorable à l’augmentation de 35% de la rémunération sur les heures supplémentaires et à la redistribution aux employés d’une part des bénéfices des entreprises. François Bayrou propose aussi de soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) en leur réservant 20% des marchés publics. Cette dernière mesure s’inscrit totalement dans sa logique de remise en cause des monopoles. En l’occurrence, celui des grands groupes qui s’accaparent souvent les appels d’offre.

Un débat sur le Net

Le candidat centriste a une nouvelle fois insisté sur le fait que son projet était «budgétairement équilibré», sans préciser toutefois de quelle manière. Campagne oblige, il a ajouté à l’adresse de ses adversaires, que cela le rendait du coup assez «original». Il a aussi réaffirmé que la réduction de la dette publique faisait partie de ses priorités car le trou des finances publiques «hypothèque sur l’avenir des générations futures». Il a d’ailleurs annoncé que son objectif dans ce domaine était de réussir à stopper, d’ici trois ans, l’augmentation de l’endettement.

Et pour pouvoir relancer la campagne, François Bayrou a lancé une idée : organiser sur internet le débat entre les quatre principaux candidats, débat qu’il appelle de ses vœux depuis quelque temps déjà. Histoire d’échapper à la terrible règle sur l’égalité des temps de parole qui oblige dorénavant les médias audiovisuels à traiter les 12 concurrents de manière identique, mais ne s’applique pas sur la Toile. Les petits candidats vont apprécier.



par Valérie  Gas

Article publié le 03/04/2007 Dernière mise à jour le 03/04/2007 à 16:09 TU

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