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Iran/Royaume-Uni

Les 15 marins britanniques sont libres

Les marins britanniques saluent la presse après leur rencontre avec le président  Ahmadinejad. 

		(Photo : Reuters)
Les marins britanniques saluent la presse après leur rencontre avec le président Ahmadinejad.
(Photo : Reuters)
Après une dizaine de jours de suspense, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a annoncé mercredi, au cours d'une conférence de presse, la libération des quinze marins britannniques, arrêtés le 23 mars dernier au cours d'une patrouille en mer. La décision met fin au bras de fer avec Londres, mais pas avec les Occidentaux.

«Bien que nous soyons dans nos droits, nous pardonnons aux 15 marins et nous offrons leur libération au peuple britannique».

C’est en ces termes que le président Mahmoud Ahmadinejad a annoncé mercredi, au cours d’une conférence de presse, la libération des 15 militaires de la Royal Navy, détenus depuis le 23 mars dernier par les Gardiens de la Révolution.

«J’ai demandé à M. Blair de ne pas les juger pour les vérités qu’ils ont confessées», a-t-il précisé, en faisant allusion aux retransmissions télévisées des témoignages des soldats britanniques expliquant qu’ils avaient été interceptés dans les eaux territoriales iraniennes, et non irakiennes comme l’ont soutenu les autorités de Londres.

Dès la fin de son intervention, le président iranien a rencontré les 15 Britanniques libres et en civil, à la présidence. Ils ont quitté l'Iran ce jeudi matin à bord d'un vol à destination de Londres.

La libération des Britanniques a été bien accueillie par la Russie qui y voit un «geste de bonne volonté» des autorités iraniennes. Aux États-Unis, une porte-parole de la Maison Blanche a «salué» la décision.

Bien que Washington et Téhéran se défendent d'un quelconque lien entre les deux affaires, la libération des Britanniques coïncide avec la visite d'un représentant iranien, ce mercredi matin, aux cinq Iraniens arrêtés par les forces américaines à Irbil, en Irak, fin décembre. Ils sont accusés de fournir des armes aux insurgés irakiens.

Treize jours de crise

L'annonce du président Ahmadinejad met fin à 13 jours de confrontation rhétorique entre l'Iran et le Royaume-Uni.

Lors de l'interpellation des militaires de la Royal Navy, le 23 mars, au cours d'une patrouille de surveillance dans les eaux du Golfe persique, Téhéran avait tout de suite laissé entendre que les marins, naviguant dans les eaux territoriales iraniennes, pourraient être traduits devant un tribunal pour fait d'espionnage, un acte puni de la peine de mort en Iran.

L'incident avait eu lieu dans une zone maritime où les limites frontalières entre l'Irak et l'Iran sont particulièrement floues.

Le ton était alors monté entre les capitales par médias interposés, chacune cherchant à imposer son point de vue sur la position exacte des marins lors de leur arrestation par les garde-côtes iraniens.

Cette tension s'était traduite par une légère augmentation des prix du baril du pétrole sur les marchés financiers.

Toutefois, mardi soir, un contact direct entre le secrétaire du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, Ali Larijani, et Nigel Sheinwald, conseiller de Tony Blair, laissait entrevoir une issue prochaine.

Avant d'annoncer la libération des Britanniques, le président iranien a tenu à décorer de la médaille du courage le commandant militaire qui les a arrêtés.



par Marion  Urban

Article publié le 04/04/2007 Dernière mise à jour le 04/04/2007 à 13:26 TU