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Proche-Orient

Espoir déçu

Israël a décidé de rejeter la liste des 1 400 prisonniers palestiniens réclamés par le Hamas en échange de Gilad Shalit. Le caporal franco-israélien enlevé en territoire israélien est retenu dans la bande de Gaza, depuis le 25 juin 2006. Sous couvert d’anonymat, un responsable israélien a déclaré à l’AFP que trop de ces prisonniers ont «du sang sur les mains». Pour Ghazi Hamad, le porte-parole du Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh, cette attitude montre «qu’Israël ne souhaite pas la libération de Shalit et qu’il ne souhaite pas d’accord». Ehud Olmert a déclaré que l’Etat hébreu poursuivra ses contacts avec l’Egypte pour trouver une issue à la crise.

Les familles palestiniennes demandent la libération de leurs proches alors qu'Israël rejette la liste des prisonniers réclamés par le gouvernement palestinien. 

		(Photo : Reuters)
Les familles palestiniennes demandent la libération de leurs proches alors qu'Israël rejette la liste des prisonniers réclamés par le gouvernement palestinien.
(Photo : Reuters)


Israël se dit «déçu » de la liste que lui a fait parvenir le Hamas (parti islamique palestinien), la semaine dernière, par l’intermédiaire de médiateurs égyptiens. Sur les quelque 1 400 noms figurent de nombreux activistes accusés d’avoir «du sang sur les mains». Une expression pour qualifier des Palestiniens ayant commis ou planifié des attaques anti-israéliennes et que le gouvernement israélien refuse de relâcher. Certains ministres souhaitent cependant revenir sur cette position de principe.

«Il y a des limites»

Hier mardi, Ehud Olmert a convoqué  les responsables de la sécurité, parmi lesquels le ministre de la Défense Amir Peretz et Meir Dagan, le chef du Mossad (services secrets israéliens). A l’issue de la réunion, les participants se sont montrés «réservés». Amir Peretz a déclaré à la radio publique que «dans toutes les négociations, il y a des limites». Le ministre de la Défense a, par ailleurs, souligné que le gouvernement  israélien «utilisera tous les moyens à sa disposition» pour ramener en Israël Gilad Shalit (de père français). Le jeune tankiste (20 ans) a été capturé, le 25 juin 2006, par trois groupes armés palestiniens, dont la branche armée du Hamas, aux abords de la bande de Gaza. Israël réclame aussi la libération des prisonniers capturés par le mouvement chiite Hezbollah, l’été dernier, au cours de la guerre israélo-libanaise.

Marwan Barghouti ne figure pas sur la liste

Le ministre palestinien de l’Information Moustapha Barghouti avait affirmé, le 8 avril, que le nom de son parent, Marwan Barghouti, figurait sur la liste. Affirmation démentie par le ministre de l’Habitat et membre du cabinet de sécurité israélien, Meir Sheetrit.

Marwan Barghouti est le secrétaire général du mouvement Fatah en Cisjordanie. Arrêté en 2002 par l’armée israélienne, il a été condamné pour meurtre, en juin 2004, à la prison à vie. Considéré comme une figure de proue de l’Intifada, il est souvent présenté comme un possible successeur du président de l’Autorité palestinienne et chef du Fatah, Mahmoud Abbas.

Dans son édition du 11 avril, le quotidien israélien Haaretz souligne la difficulté d’Israël à négocier, face aux dissensions palestiniennes internes, entre le Fatah et le Hamas. La libération d’un plus grand nombre de membres du Fatah aux dépens de ceux du Hamas –entre les mains duquel se trouve le caporal israélien Gilad Shalit- risquerait de pousser le mouvement du Premier ministre palestinien Ismail Haniyeh à interrompre sine die le processus de libération des prisonniers.

Dix-sept Arabes israéliens, hommes et femmes, figurent sur la liste des prisonniers que réclame Gaza.

Un communiqué du secrétariat du Premier ministre israélien indique qu’Israël «poursuivra ses contacts avec l’Egypte sur la question».


Côté palestinien, M. Hamad rappelle que «dans le passé, Israël a effectué des échanges de prisonniers avec des membres du Hezbollah (libanais), qui avaient tué des Israéliens». Selon le porte-parole du Premier ministre palestinien, il pourrait encore y avoir «des discussions» pour parvenir à un règlement.



par Françoise  Dentinger

Article publié le 11/04/2007 Dernière mise à jour le 11/04/2007 à 16:42 TU