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Présidentielle 2007

Les réactions au soir du premier tour

(Photo : AFP)
(Photo : AFP)
Acteurs du débat politique ou analystes.
Retrouvez ici leurs réactions, en textes et en audio, aux résultats du premier tour de la présidentielle, au fur et à mesure de la soirée.

Arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a déclaré que les Français se sont exprimés avec «clarté en marquant leur volonté d’aller au bout du débat entre deux projets de société». Pour sa part, Jean-François Copé, le porte-parole du gouvernement, a affirmé que ce qu’il retient du premier tour de l’élection présidentielle, «c’est que le Front national s’est effondré». L’UMP a été « sans complaisance à l’égard du Front national».

Patrick Ollier, président (UMP) de l’Assemblé nationale, a indiqué sur RFI que, pour lui, «l’arrivée de Nicolas Sarkozy en tête de ce premier n’est pas une surprise. C’est une immense satisfaction, d’abord de voir les Français qui se mobilisent : près de 85%, c’est considérable. Les Français n’ont voulu laisser personne décider à leur place, ça c’est très clair. Et ce mouvement de vote s’est traduit par un résultat exceptionnel pour Nicolas Sarkozy, car jamais un candidat de la droite, ou du centre, n’a obtenu un pourcentage aussi fort depuis, je crois, le général De Gaulle.

Patrick Ollier

Président de l'Assemblée Nationale (UMP)

«Pour nous c'est de la joie dans l'humilité car c'est le premier tour.»

 Les Français avaient soif de débats. Et je crois que maintenant il va falloir engager la campagne du second tour pour le rassemblement autour de lui (Nicolas Sarkozy), pour faire en sorte qu’il puisse gagner au second tour, mais on va en parler…».

Ségolène Royal, quant à elle, a demandé aux Français de faire le choix de l'audace en la portant, le 6 mai prochain, à la tête de l'Etat. «Notre victoire est possible», a-t-elle déclaré. «Je lance un appel à toutes celles et ceux qui veulent que la France fasse triompher la République du respect. Parce que nous savons qu’il n’y a pas de liberté sans justice, qu’il n’y a pas d’efficacité économique sans progrès social, nous aurons le 6 mai prochain un choix clair entre deux voies très différentes, et je tends la main à toutes celles et ceux qui pensent, comme moi, qu’il est non seulement possible mais urgent de quitter un système qui ne marche plus».

François Hollande, le premier secrétaire du Parti socialiste, a appelé à «un rassemblement très large autour du pacte de Ségolène Royal». «Ce soir, ce sont les Français qui ont gagné. En votant à plus de 85%, ils ont donné la plus belle leçon de démocratie qui soit. Cela a permis sans doute d’effacer le 21 avril 2002, mais aussi d’ouvrir, maintenant, un véritable choix de société entre le candidat de la majorité sortante, Nicolas Sarkozy, et la candidate du changement, Ségolène Royal.

Le second acte, c’est que Ségolène Royal fait effectivement 10 points de plus que Lionel Jospin dans des conditions différentes de 2002, mais elle fait aussi plus que François Mitterrand en 1981 lorsqu’il a ouvert, pour la première fois sous la Ve République, le chemin de la victoire (...) Alors qu’est-ce qu’il faut faire ? C’est un rassemblement très large, autour du pacte de Ségolène Royal, et faire en sorte que tous ceux qui n’ont pas voté pour le candidat de la majorité sortante, se retrouvent sur le changement et les propositions de Ségolène Royal», a déclaré le chef du Parti socialiste.

Bernard Kouchner (PS), qui avait appelé à une alliance entre le PS et l’UDF pour le premier tour, a estimé, sur TF1, que le Parti socialiste devait désormais «convaincre» les électeurs centristes avant le deuxième tour. «Je constate que sur le plan social, avec l'UDF et François Bayrou, il y a des convergences. Il va falloir convaincre les électeurs, il ne s'agit pas de tractations honteuses», a-t-il déclaré.

Jean-Marie Le Guen, député socialiste de Paris, a déclaré sur RFI : «La première chose qui frappe, c’est le nombre de concitoyens qui sont allés aux urnes : autour de 80%… C’est un score historique et il faut déjà écouter ce que nous disent nos concitoyens avant d’essayer de se chamailler. Moi, je vois derrière ce vote massif de la gravité : les Français ont exprimé une attente très forte sur le plan politique, avec beaucoup de gravité, et nous devons le comprendre.

Jean-Marie Le Guen

Député PS de Paris

«Je vois derrière ce taux de participation massif une inquiétude.»

Ce que l’on peut constater c’est que Nicolas Sarkozy, qui a fait une campagne des idées de la droite extrême a, effectivement, pris un certain nombre d’électeurs au Front National. C’est ce qui explique la grande différence entre Chirac et Sarkozy, c’est que Sarkozy s’est placé sur un axe politique qui est beaucoup plus à droite que celle de Chirac, et donc il se retrouver avec cet électorat de la droite extrême qui a voté pour lui dès le premier tour, parce qu’il en était le représentant».

Autre réaction socialiste, celle du président de la Région Ile-de-France. Jean-Paul Huchon a déclaré, en arrivant au siège du Parti socialiste, que Ségolène Royal a «réussi la première partie de son pari qui consistait à passer clairement le premier tour et à effacer le 21 avril».

François Bayrou, candidat UDF arrivé en troisième position, a déclaré que la politique française avait «changé» et qu'elle ne serait «plus jamais comme avant». Et d'ajouter : «Il y a enfin un centre en France, un centre large, un centre noble, un centre indépendant», a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il «ne [reviendrait] pas en arrière» et qu'il «n'[abandonnerait] aucune de ses convictions». Les électeurs «ont compris que la vieille guerre des deux camps ne répondait pas au mal de la France», a-t-il renchéri, avant de conclure que «nous ne sortirons pas la France de la situation» sans «un changement profond». Selon son bras droit Hervé Morin, François Bayrou va «écouter» ce que disent les candidats qualifiés pour le second tour avant de se prononcer sur une éventuelle consigne de vote.

Jean-Louis Borloo, ministre de l’Emploi dans l’actuel gouvernement, a semblé faire un appel du pied au candidat centriste François Bayrou. « Le message extrêmement important, c’est l’exigence que, sur un certain nombre de sujets, les gens qui n’ont pas exactement les mêmes idées puissent travailler ensemble. C’est là, à l’évidence, une ouverture politique».

Philippe Douste-Blazy, ministre (UMP) des Affaires étrangères, soutien de Nicolas Sarkozy: «Je sais ce que c’est que l’UDF, et j’ai envie de dire, ce soir, à ceux qui croient au centre, comme moi, que personnellement je me sens très bien à l’UMP, à côté de Nicolas Sarkozy. Pourquoi ? Parce que Nicolas Sarkozy se donne les moyens d’une France qui pourra être, demain, généreuse. Ce n’est pas l’assistanat d’un côté, auquel nous ne croyons pas, et au contraire l’initiative et le travail. Mais j’ai envie surtout de leur dire que ce soir, il y a une nouveauté. Avec ce taux de participation, considérable, les jeunes de France ont voté. Ils ont envie d’avoir un espoir, une société de confiance. Et moi je pense, avant tout, à ces jeunes. Je crois que Nicolas Sarkozy ne les trahira pas, qu’il relèvera le défi, justement, de cette société».

La candidate des Verts, Dominique Voynet, éliminée au premier tour de l'élection présidentielle, a appelé, dimanche soir, à voter pour la candidate socialiste. «Je voterai le 6 mai pour Ségolène Royal», a-t-elle déclaré. Noël Mamère, ancien candidat des Verts en 2002, a jugé que les Verts «avaient payé, au prix fort, la volonté des Français de ne pas revivre le 21 avril 2002», lorsque Jean-Marie Le Pen s’était qualifié pour le second tour.

Le député Vert européen Daniel Cohn-Bendit a souligné qu’au Parlement européen, les Verts et les élus UDF votaient souvent «ensemble», notamment sur les problèmes de société. «Il y a, sur des tas de sujet, des points sur lesquels on est d’accord». Daniel Cohn-Bendit n’a cependant pas appelé à une alliance entre Ségolène Royal, qualifiée pour le deuxième tour, et François Bayrou, arrivé en troisième position au premier tour.

En attendant le second tour

Marine Le Pen a déclaré, sur TF1, que les électeurs de Jean-Marie Le Pen «ne se vendront à personne» pour le second tour de la présidentielle. Le président du Front national (FN) a annoncé qu'il préciserait sa position pour le 1er mai, date du traditionnel défilé du FN en l'honneur de Jeanne d'Arc.

Jean-Marie Le Pen

Président du Front National sur TF1

«J'ai dû faire une erreur d'appréciation, les Français ont réélu ceux qui ont placé la France dans le désastre.»

Philippe de Villiers (Mouvement pour la France) a refusé, quant à lui, d'appeler à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour. «Je ne suis pas propriétaire de mes voix, les Français sont libres et je m'en tiendrai à cette déclaration. Je veux respecter ceux qui ont choisi de me soutenir et les idées que je représente, qui seront portées par 577 candidats aux législatives».

Marie-George Buffet, la candidate du Parti communiste, a appelé «tous les électeurs de gauche» à voter au second tour pour la candidate socialiste, Ségolène Royal. «Comme je l'ai dit, comme je le dis depuis le début de cette campagne, Nicolas Sarkozy est un homme dangereux pour nos droits sociaux et pour nos droits démocratiques».

La candidate de Lutte Ouvrière, Arlette Laguiller, a appelé les électeurs à voter pour la candidate socialiste, Ségolène Royal, au second tour de l'élection présidentielle. Jusqu’ici, la candidate trotskiste ne s’était jamais prononcée sur un report des voix de ses électeurs sur le candidat de gauche.

Le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire, Olivier Besancenot, appelle, quant à lui, «à battre la droite» au second tour.

Olivier Besancenot

Candidat de la LCR

«Le deuxième tour prend l'allure d'un référendum anti-Sarkozy.»

Frédéric Nihous, candidat de Chasse Pêche Nature Tradition (CPNT), a annoncé, de son côté, qu'il attendrait les prochains jours «pour voir s'il y a lieu de donner des consignes de vote».

José Bové, le candidat altermondialiste, a appelé dimanche soir à battre Nicolas Sarkozy au second tour, le 6 mai, qualifiant le candidat de l'UMP d' «homme dangereux».



Article publié le 22/04/2007 Dernière mise à jour le 22/04/2007 à 15:51 TU

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