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Présidentielle 2007

Sondage CSA second tour : Sarkozy 53,5% - Royal 46,5%

Le studio de RFI durant la soirée spéciale élection présidentielle. 

		(Photo : D. Desaunay / RFI)
Le studio de RFI durant la soirée spéciale élection présidentielle.
(Photo : D. Desaunay / RFI)
Vincent Tiberj (CEVIPOF) et Alain Genestar (éditorialiste à RFI) réagissent au sondage CSA sur les intentions de vote au second tour qui accordent 53,5% à Nicolas Sarkozy et 46,5% à Ségolène Royal.

Alain Genestar :

Alain Genestar sur la sellette. (Photo : SIPA)

C’est vrai que le premier tour a mobilisé tout le monde. Donc Ségolène Royal surtout, ne peut pas bénéficier d’une participation plus forte au second tour, c'est-à-dire qu’il faut faire avec les électeurs qui se sont exprimés là. Alors quand on en fait la comptabilité, il y a effectivement la gauche de la gauche qui va la rejoindre, et tous les regards se tournent maintenant vers Bayrou.  Moi, j’ai juste ressenti cela. Il faudra maintenant le mesurer. J’ai trouvé que les appels du pied de Ségolène Royal à François Bayrou étaient plus cohérents par rapport à sa campagne à elle. Et je pense que c’est ça aussi, la politique, c’est la cohérence. C'est-à-dire que la politique ça repose sur quoi ? Ca repose sur la sincérité et sur les mots : soit on croit les gens, soit on ne les croit pas. Et comme elle a commencé à aborder ce discours, mais depuis toujours ; elle ne s’est jamais rangée derrière la bannière du Parti socialiste, elle a toujours voulu être un petit peu à part, elle a toujours été contre le système, elle a eu des mots très durs sur la puissance de l’argent, sur les médias, sur toutes ces choses là. Et ça rappelle un peu ce que disait François Bayrou. Et donc là, je crois que c’est pour ça que ça va être tendu. Je ne crois pas du tout ce sondage qui dit 53,5 / 46,5. Je pense que c’est sans doute vrai aujourd’hui, car un sondage mesure à l’instant T ce qui se passe, donc c’est vrai… Mais la campagne électorale peut tout bouger. Ce sera peut-être le cas. Ségolène Royal n’a pas perdu, et Nicolas Sarkozy n’a pas encore gagné.

Alain Genestar

Editorialiste à RFI

«Je crois que rien n'est joué et qu'ils ont tous les deux une chance de gagner.»

Vincent Tiberj, politologue au CEVIPOF :

Cela veut déjà dire qu’un certain nombre de Français sont dans une logique d’hésitation, donc beaucoup de choses peuvent changer. De toute façon, c’est la mécanique de notre système politique qui veut ça, si vous voulez… Le choix du deuxième tour, c’est souvent un choix négatif.

Par exemple en 95, vous aviez près d’un électeur sur quatre qui n’appréciait ni Lionel Jospin, ni Jacques Chirac, et notamment dans les petits partis. Donc aujourd’hui, l’équation est d’abord de savoir si le vote négatif face à Nicolas Sarkozy c’est suffisamment mobilisateur ou pas. Que Ségolène Royal soit, ou non, capable de créer une dynamique au-delà de son camp naturel, ou que Nicolas Sarkozy réussisse cette espèce de figure acrobatique entre la droite de la droite et le centre-gauche, ce qui, a priori, risque d’être compliqué.

Ce qu’il faut quand même voir également, c’est que par rapport aux intentions de vote de deuxième tour mesuré avant le 22 avril, eh bien finalement il semblerait que Nicolas Sarkozy soit en progression d’un à deux points. Ce qui démontre à la fois qu’une dynamique de victoire – être en tête du premier tour – peut apporter des points, et en même temps,  finalement, pas énormément.

Donc n’oublions pas que la gauche, pour l’instant, si on reprend juste les estimations, est à 37%, donc elle récupère quand même au-delà de son camp, Ségolène Royal. Pas loin de 9% de l’électorat français ne se dit pas de gauche et va se focaliser sur elle en cas de deuxième tour.

Vincent Tiberj

Politologue au CEVIPOF

«Le choix du deuxième tour c'est souvent un choix négatif.»



Article publié le 23/04/2007 Dernière mise à jour le 23/04/2007 à 22:21 TU