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Présidentielle 2007

Dernière ligne droite avant l’Elysée

C’est maintenant que la véritable bataille commence pour Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Avant le 6 mai, les deux candidats doivent convaincre le plus grand nombre de Français. Chacun avec sa personnalité et ses arguments. Dans cette campagne pour le deuxième tour, le débat télévisé prévu le 2 mai marquera certainement un temps fort. Pour la première fois depuis le début de la course à la présidence, ils s’affronteront face-à-face.
Bain de foule pour les deux finalistes, hier soir, à Paris. 

		(Photos : Reuters)
Bain de foule pour les deux finalistes, hier soir, à Paris.
(Photos : Reuters)


«Tout sauf Sarko». Pas de doute, c’est dans ce mouvement que Ségolène Royal va tenter de puiser des ressources pour le deuxième tour. A gauche, en effet, c’est d’abord pour éviter l’accession du candidat de l’UMP à l’Elysée que les candidats éliminés au premier tour ont quasiment tous -sauf Gérard Schivardi- appelé immédiatement à reporter les voix sur Ségolène Royal. Même Arlette Laguiller, qui n’avait jamais donné de consigne de vote en faveur du candidat socialiste depuis sa première campagne en 1974, a invité ceux qui l’ont soutenue à déposer un bulletin Ségolène Royal dans l’urne, le 6 mai prochain.

La candidate socialiste va donc certainement poursuivre son argumentaire visant à insister sur la «brutalité» de son adversaire et à défendre sa vision de la société qu’elle présente comme totalement différente de celle de Nicolas Sarkozy. L’objectif est de rallier les électeurs qui n’ont pas adhéré aux propositions et à la personnalité du candidat de l’UMP. Notamment dans le camp de François Bayrou, où un certain nombre d’électeurs de droite sont venus se réfugier.

Le choc des personnalités

Nicolas Sarkozy qui aborde la campagne pour le deuxième tour en position plutôt avantageuse puisqu’il a obtenu plus de 31% des voix le 22 avril, est conscient du risque de ce front du refus. Il semble donc probable qu’il tente, durant les quinze jours qui viennent, de couper l’herbe sous le pied à ceux qui essaient de le «diaboliser». Dans l’allocution qu’il a prononcée après l’annonce des premières estimations, dimanche soir, le candidat de l’UMP a commencé ce travail. Il s’est d’abord adressé à Ségolène Royal en l’engageant à avoir avec lui «un débat d’idées dans le respect des personnes».  Il a ensuite parlé à tous les Français «exaspérés», à ceux qui «souffrent», pour les assurer de sa volonté de les «protéger». Il les a invités à faire le même «rêve» que lui, celui d’une France «fraternelle». Un message rassembleur pour casser son image d’homme «dangereux», que ses récentes positions sur l’immigration et l’identité nationale, ou encore l’inné et l’acquis, avaient contribué à accréditer. 

Dans cette entreprise de réhabilitation, Nicolas Sarkzoy a reçu dès dimanche un soutien de poids. Celui de Simone Veil, ancienne ministre centriste, qui a insisté sur «l’intolérance» dont a été victime Nicolas Sarkozy dans la première phase de la campagne. Elle a estimé qu’on avait essayé de le «diaboliser de façon assez scandaleuse». 

Le débat du deuxième tour ne pourra certainement pas se réduire à ce choc des personnalités. Les deux candidats vont devoir aussi parler programmes. Et si possible renouveler leurs arguments. Une tâche difficile après des mois de campagne. Dès ce lundi 23 avril, ils reprennent d’ailleurs leur pèlerinage auprès des Français. Nicolas Sarkozy tient meeting à Dijon et Ségolène Royal à Valence. Il se rendra ensuite à Rouen et Clermont-Ferrand. Elle a prévu d’enchaîner avec Montpellier puis vraisemblablement Lyon. Les deux candidats passeront aussi une nouvelle fois par la capitale. Nicolas Sarkozy a déjà fixé la date : ce sera le 29 avril à Bercy.

Un débat à haut risque

Mais le rendez-vous le plus attendu sera très certainement le débat télévisé qui devrait être organisé le 2 mai, soit quatre jours avant le scrutin final. Les duels devant les caméras, dont les Français sont très friands, jouent toujours un rôle déterminant. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal auront là l’occasion de s’affronter projet contre projet. L’exercice sera difficile pour tous les deux. Il leur faudra trouver le ton juste pour convaincre sans céder à l’agressivité ou à la condescendance. Sans se faire coincer non plus sur les thèmes qui font polémique, comme l’immigration pour Nicolas Sarkozy ou la politique étrangère pour Ségolène Royal. Les deux candidats savent qu’ils n’auront pas le droit à l’erreur. Un échec en direct sous les yeux des électeurs aurait certainement un impact sur le vote.



par Valérie  Gas

Article publié le 23/04/2007 Dernière mise à jour le 23/04/2007 à 11:10 TU

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