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Présidentielle 2007

Economie, social : ce que proposent les candidats

Emploi, pouvoir d'achat et fiscalité sont au coeur des programmes économiques des deux finalistes de la présidentielle.  

		(Photo : AFP)
Emploi, pouvoir d'achat et fiscalité sont au coeur des programmes économiques des deux finalistes de la présidentielle.
(Photo : AFP)
Si le candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy, veut «revaloriser le travail» pour en faire le moteur de la croissance, la candidate socialiste, Ségolène Royal, compte actionner le «levier de la demande», dans le même but. Le second tour se jouera en grande partie sur la crédibilité des propositions des deux candidats en matière économique et sociale.

Emploi

Adepte de la «valeur travail», le candidat UMP s’est fixé comme objectif d’atteindre le plein emploi d’ici à la fin du quinquennat en réduisant le chômage à moins de 5%. Et cela, notamment, par un allégement de la fiscalité des entreprises sur les heures supplémentaires, au-delà des 35 heures qui restent la durée légale du travail hebdomadaire.

Nicolas Sarkozy propose que les heures supplémentaires, rémunérées au moins 25% de plus que les heures normales, soient ainsi exonérées des charges sociales et fiscales. Il souhaite également simplifier le droit du travail, en instaurant un contrat unique, avec des droits sociaux progressifs et des procédures de licenciement facilitées. Son objectif est de faciliter le licenciement pour le chef d’entreprise, tout en réduisant le coût et la période de contestation juridique. Par ailleurs, il promet un «Plan Marshall de la formation» pour tous les jeunes sans qualification dans les quartiers difficiles.

De son côté, la candidate socialiste, Ségolène Royal, s’engage dans son «Pacte présidentiel» à ce qu’aucun jeune ne reste plus de six mois au chômage sans se voir offrir un emploi aidé ou une formation. En effet, plus de 20% des moins de 25 ans ne trouvent pas d’emploi et Ségolène Royal promet d'instaurer un droit au premier emploi et de créer 500 000 «emplois tremplins» pour les jeunes mais aussi pour les adultes qualifiés en panne d'emploi.

Pour faciliter l’emploi des jeunes sans qualification, la candidate socialiste prévoit de créer un contrat «première chance» financé par les pouvoirs publics, notamment les régions. Ce contrat spécifique permettra aux artisans et aux commerçants d'embaucher ces jeunes sans payer de charges pendant un an. La candidate s’est également prononcée pour une sécurité sociale professionnelle qui offrira une rémunération égale à 90% du dernier salaire pendant un an et pour un prêt à taux zéro de 10 000 euros pour aider chaque jeune à construire un premier projet professionnel. Elle veut faire du contrat à durée indéterminée «la règle», quand son adversaire prône «le contrat unique».

Pouvoir d’achat

Face à un sentiment accru de paupérisation, la candidate socialiste propose d’augmenter le salaire minimum à 1 500 euros brut sur 5 ans et promet une revalorisation immédiate de 5% des retraites les plus faibles. Elle annonce une conférence sur la croissance et les salaires réunissant le gouvernement et les partenaires sociaux dès le 1er juillet prochain. En revanche, son adversaire de droite, Nicolas Sarkozy, préfère pour augmenter le pouvoir d’achat, favoriser le recours aux heures supplémentaires pour permettre à «ceux qui veulent travailler plus de gagner plus».  

Fiscalité

Au contraire de la campagne électorale de 2002, la fiscalité a été au cœur de celle de 2007. A chaque candidat, sa manière. A gauche, Ségolène Royal a promis de stabiliser les prélèvements obligatoires au niveau de 2006 (44%). Pour réussir son pari, la candidate socialiste table sur une croissance moyenne de 2,5% par an à partir de 2008, une croissance suffisante, selon elle, pour que les recettes budgétaires (TVA, CSG par exemple) suivent. La candidate socialiste Royal s'engage aussi, d’une part, à baisser les impôts pour les entreprises qui exportent, d’autre part, à aménager l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) (sans en préciser les modalités) et enfin à supprimer le bouclier fiscal.

A droite, Nicolas Sarkozy propose d’alléger la fiscalité du travail en diminuant d’ici dix ans les prélèvements obligatoires (et notamment les charges sociales) de 4 points, pour les aligner sur la moyenne européenne (23,3%). Il maintient le bouclier fiscal en l’abaissant à 50% et en y intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). En revanche, s’il est élu président, Nicolas Sarkozy n’envisage pas de supprimer l’ISF.

Il estime «normal que ceux qui ont les plus gros patrimoines paient davantage». Mais il souhaite relancer l’investissement dans les entreprises en permettant «à ceux qui paient l’ISF (…)de déduire de cet impôt, par exemple jusqu’à 50 000 euros, à condition de l’investir dans les PME». De son côté, Ségolène Royal s’est fixée un objectif de réduire la dette à 60% du PIB à l’horizon 2012 et de limiter la hausse de la dépense publique à 1,8% par an. Pour faire des économies, son concurrent de droite veut réduire le nombre de fonctionnaires.

Protection sociale

Autre ligne de fracture droite-gauche, les retraites. Nicolas Sarkozy s’engage à augmenter de 25% le minimum vieillesse et à revaloriser les petites retraites et les pensions de réversion. Mais la priorité du candidat UMP est la réforme annoncée des régimes spéciaux. La réforme générale des retraites sera abordée en 2008. Capitalisation, allongement de la vie professionnelle au-delà de 65 ans figurent parmi les pistes, même si pour Nicolas Sarkozy «le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer». A gauche, Ségolène Royal préfère renvoyer la discussion sur l’avenir des régimes spéciaux aux partenaires sociaux qui devront réfléchir sur la durée des cotisations, la prise en compte de la pénibilité du travail et le niveau des prestations. La candidate s’est prononcée pour l’augmentation des petites retraites de 5%.

Pour ce qui est de la santé, le président de l’UMP n’envisage pas de revenir sur le principe de l’Etat providence, mais il propose quelques ajustements. Afin de responsabiliser les patients, il propose de créer une «franchise par famille» et non par personne, comme c’est le cas à l’heure actuelle. A gauche, la candidate propose la gratuité des soins pour les moins de 16 ans ainsi que la création d’une carte-santé pour les 16-25 ans.



par Myriam  Berber

Article publié le 23/04/2007 Dernière mise à jour le 23/04/2007 à 15:01 TU

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L'économie en campagne. 

		(Montage : RFI)