Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Espace

La Terre a une cousine dans l’univers

Un grand pas dans la quête de la vie dans l’univers vient d’être franchi : une équipe de chercheurs européens (une équipe helvéto-lusitano-française) ont détecté une planète «de type terrestre habitable», dans un système planétaire extra-solaire, à l’aide du télescope spatial Hubble. L’étude est rendue publique, jeudi, dans la revue américaine Astronomy and Astrophysics. «En raison de sa température et de sa relative proximité [de la Terre], cette planète va probablement devenir une cible très importante des futures missions spatiales consacrées à la vie extra-terrestre», a souligné le chercheur français Xavier Delfosse de l'Université de Grenoble (est).
La découverte de planètes soeurs de la Terre et de formes de vie dans d'autres systèmes solaires de notre galaxie est probable d'ici 20 ans. (Photo : Reuters)
La découverte de planètes soeurs de la Terre et de formes de vie dans d'autres systèmes solaires de notre galaxie est probable d'ici 20 ans.
(Photo : Reuters)

Il est trop tôt pour affirmer qu’elle abrite microbes, plantes, animaux et petits bonhommes verts mais, quoiqu’il en soit, la planète détectée, grâce au télescope spatial Hubble, présente «toutes les caractéristiques permettant d’imaginer l’existence d’une nouvelle vie extra-terrestre», a déclaré, en France, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), dont trois laboratoires associés ont participé à la découverte, avec des chercheurs de l’Observatoire de Genève (Suisse) et du Centre d’astronomie de Lisbonne (Portugal).

Les calculs ont été obtenus avec l’instrument Harps (High accuracy radial velocity for planetary search), c’est-à-dire un instrument de mesure de haute précision utilisé dans la recherche de planètes pour mesurer leur vitesse radiale. L’équipe helvéto-lusitano-française de Michel Mayor avait déjà découvert, en 1995, une première exoplanète en orbite autour de la même étoile Gliese 581 (Gl 581). Sa masse étant quinze fois plus importante que celle de la Terre, les chercheurs l'avaient alors comparée à Neptune. 

François Raulin

Spécialiste de l’exobiologie

«La température de cette planète laisse envisager une présence d'éléments liquides comme l'eau.»

La recherche a bénéficié du soutien de la Nasa, l’agence spatiale américaine, dans le cadre de son programme sur les origines du système solaire. C’est au terme de calculs et de comparaisons très sophistiqués que les scientifiques ont déduit avec «une grande certitude» qu’il «y a de la vapeur d’eau dans l’exoplanète». L’astrophysicien Travis Barman, de l’Observatoire de Lowell dans l’Arizona (sud ouest) s’est réjoui, déclarant : «C’est encourageant de constater que les prédictions théoriques de présence d’eau sur des planètes hors de notre système solaire paraissent bien correspondre aux observations».

Notre plus proche voisine

Le rayon de l’exoplanète correspond à 1,5 fois celui de la Terre. A partir de cette donnée, les scientifiques ont déduit qu’elle était «soit de constitution rocheuse soit couverte d’océans». Sa  température clémente, évaluée entre 0° et 40° Celsius par les astronomes, donc ni trop froide ni trop chaude, incite les experts à conclure que la planète est «vraisemblablement habitable et rocheuse» et que l'eau y est maintenue à l'état liquide. Cette sœur jumelle de la Terre tourne à toute vitesse, en treize jours (contre 365 jours pour la terre), autour d’une toute petite étoile dont elle est distante de 10,7 millions de kilomètres, située dans la constellation de la Balance, une naine rouge baptisée Gliese 581 (Gl581). De très faible masse, cette dernière est située à 20,5 milliards d’années lumières de la Terre et fait partie des cent étoiles les plus proches de la nôtre. 

François Raulin

Spécialiste de l’exobiologie

«Les conditions de la vie sont réunies sur cette nouvelle exoplanète.»

De très faible masse, les naines rouges sont des cibles privilégiées pour la recherche de planètes habitables. Relativement peu lumineuses, leurs planètes habitables orbitent en effet près d’elles et sont donc plus facilement détectables. Les découvreurs de «l’autre Terre» ont également observé une troisième planète autour de la même étoile, d’une masse huit fois supérieure à celle de la Terre, et qui réalise son orbite en 84 jours.



par Dominique  Raizon

Article publié le 25/04/2007 Dernière mise à jour le 25/04/2007 à 15:19 TU

(*) Une année lumière est la distance parcourue en un an par la lumière soit 9 454 milliards de kilomètres. L’étoile Gliese 581 est donc située à 193 807 milliards de kilomètres de la Terre.

Pour en savoir plus:

http://ufe.obspm.fr/article4.html

http://planetquest.jpl.nasa.gov/index.cfm