Présidentielles 2007
Royal-Bayrou : débat ou pas ?
(Photos : AFP)
C’est peut-être du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) que viendra vendredi la conclusion du feuilleton qui agite les milieux politique et médiatique depuis 24 heures. Les «sages» de l’audiovisuel «préciseront leur position» quant à l’influence d’un débat télévisé entre Ségolène Royal et François Bayrou sur le respect de l’égalité du temps de parole entre les candidats au deuxième tour. Car un débat est déjà prévu mercredi prochain entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
C’est derrière ce principe que s’est finalement abritée la chaîne de télévision Canal + pour annuler le débat qu’elle avait prévu d'organiser samedi 28/4 entre la candidate du second tour et le troisième homme du premier. Le journaliste Michel Denisot en avait, semble-t-il, négocié le principe avec Jack Lang, conseiller spécial de Ségolène Royal. Le face-à-face devait avoir lieu à 11h du matin et durer une heure. Tout était donc bouclé, jusqu’à cette annonce de la chaîne : «Les règles du CSA imposant une stricte égalité du temps de parole entre les candidats à l’élection présidentielle, Canal + ne sera pas en mesure de produire le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou». Durant la campagne officielle, radios et télévisions doivent en effet respecter une stricte égalité du temps de parole pour les candidats, à des horaires comparables.
Le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, avait un peu plus tôt estimé que ce débat «soulèverait un problème de compensation des temps de parole». Jack Lang n’admet pas l’argument et dénonce une manipulation : «C'est une atteinte intolérable à la liberté d'information. Manifestement, des pressions politiques sont exercées pour empêcher cette libre confrontation entre deux personnalités nationales. L'Etat Sarkozy se croit déjà tout permis».
La PQR dément des pressions
L’épisode Canal + n’est en tout cas pas le premier de cette journée agitée. La polémique a démarré autour de la presse quotidienne régionale (PQR). Les entourages de François Bayrou et Ségolène Royal étaient parvenus, ce jeudi matin, à un accord pour un débat 24 heures plus tard devant les journaux de province. Mais le syndicat de la presse quotidienne régionale annonçait en milieu de matinée son refus que le forum qu’il avait organisé avec Ségolène Royal se transforme en débat avec Bayrou. Une première occasion de débat disparaissait donc, et la candidate socialiste laissait entendre que «quelques pressions» avaient eu lieu pour empêcher le rendez-vous. Le Syndicat de la presse quotidienne régionale, qui réunit une soixantaine de publications, a fermement démenti avoir subi des pressions. Quant à l’UMP, l’organisation rejette «une accusation infondée, illégitime», et Nicolas Sarkozy d’affirmer que «cet épisode est une tragi-comédie un petit peu ridicule».
Le seul débat qui soit donc certain à cette heure est celui qui opposera les deux candidats du second tour : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Ils se retrouveront face-à-face le mercredi 2 mai à partir de 21 heures, en direct sur plusieurs chaînes de télévision et de radio, dont RFI. Le candidat de l'UMP a d'ailleurs déclaré, au soir de cette journée embrouillée, que «le débat doit avoir lieu entre ceux pour qui on peut voter»
Dans le cadre de la campagne électorale télévisée pour le deuxième tour, Ségolène Royal était, jeudi soir sur TF1 pour une longue interview. La question de ce débat avorté, par le biais d'une rencontre avec la presse régionale ou à la télévision, n'a pas été abordée. Dans la soirée, le CSA démentait avoir fait pression sur Canal+ pour que le débat Royal-Bayrou soit annulé.
par Rédaction Internet (avec AFP)
Article publié le 26/04/2007 Dernière mise à jour le 26/04/2007 à 18:41 TU