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Présidentielle 2007

La grève des urnes de Jean-Marie Le Pen

«<i>Sarko, Royal, Bayrou: halte à l'imposture</i>», a lancé Jean-Marie Le Pen devant des milliers de personnes sur la place de l'Opéra à Paris. 

		(Photo: Reuters)
«Sarko, Royal, Bayrou: halte à l'imposture», a lancé Jean-Marie Le Pen devant des milliers de personnes sur la place de l'Opéra à Paris.
(Photo: Reuters)

Jean-Marie Le Pen a appelé ses militants à s'abstenir massivement pour le second tour de l'élection présidentielle. Dénonçant «le hold up» de Nicolas Sarkozy, le candidat de l'UMP, sur le programme du Front national, le leader d'extrême droite a invité ses partisans à ne pas se venger en reportant leurs voix sur la candidate du Parti socialiste, le 6 mai. L'appel du président du FN a ponctué le traditionnel défilé du parti d'extrême droite en l'honneur de Jeanne d'Arc, à Paris, le premier mai.


Devant une foule de plusieurs milliers de personnes (2 400 selon la police, 15 000 selon les organisateurs), le dirigeant du Front national (FN) a appelé ses partisans à s’abstenir massivement pour le second tour de l’élection présidentielle.

«Nous ne devons prendre aucune responsabilité dans le choix du 6 mai (…) il serait illusoire et dangereux de voter pour la candidate socialiste pour se venger du hold-up réalisé sur notre programme par Nicolas Sarkozy», a-t-il averti.

Le candidat du FN, qui a terminé 4ème du premier tour de l’élection présidentielle, avec 10,4% des suffrages (3,8 millions de voix), a voulu regonfler le moral de ses troupes.

«Déçu» et «peiné» par un score qui ne lui a pas permis d’être présent au second tour comme en 2002, il a voulu les rassurer : «Moi, Jean-Marie Le Pen, menhir éprouvé par les vents et marées depuis 50 ans, habitué à naviguer par gros temps, par tous les temps, je suis là, encore et toujours», avant d’ajouter, «Nous avons subi un revers de circonstances mais nous n’avons pas été battus». Pour lui, «l’insuccès arithmétique» masque une «victoire idéologique». Avec le «culot d’un joueur de bonneteau»*, Nicolas Sarkozy aurait pillé les idées du FN, de l’identité nationale à la défense des sans-grade.

«Il serait insensé d’apporter nos suffrages à un candidat qui continue de nous considérer comme des extrémistes et de refuser de permettre par la proportionnelle à nos millions d’électeurs d’être représentés à l’Assemblée nationale».

Le chef du FN a d’ores et déjà exhorté ses partisans à se mobiliser pour les élections législatives des 10 et 17 juin prochains. Profitant des divisions créées par François Bayrou, Jean-Marie Le Pen veut poser son parti en arbitre des candidats.

Le 5 mai 2002, Jean-Marie Le Pen avait obtenu 17,79% des suffrages, soit 5 525 032 voix contre 25 537 956 (82,21%) en faveur de Jacques Chirac.

À quelques mètres du défilé lepeniste, se déroulait ce mardi une autre cérémonie en mémoire de Brahim Bouarram. Le 1er mai 1995, ce jeune Marocain, âgé de 29 ans, avait été pris à partie par des skinhead, qui participaient à la marche du Front national. Poussé dans la Seine voisine, alors qu’il ne savait pas nager, il était mort noyé.

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* le bonneteau est un jeu de trois cartes que le bonneteur mélange après les avoir retournées. Le joueur doit deviner où se trouve une de ces cartes.



par Marion  Urban

Article publié le 01/05/2007 Dernière mise à jour le 01/05/2007 à 13:04 TU

Audio

Défilé lepeniste

Les propos des participants au défilé du FN recueillis par Stéphane Lagarde, journaliste à RFI.

[01/05/2007]

David Servenay, journaliste à RFI.

«Jean-Marie Le Pen retrouve ses fondamentaux»

[01/05/2007]