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Présidentielle 2007

Un débat, la balle au centre

Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sur le plateau du débat télévisé du 2 mai 2007. 

		(Photo: AFP)
Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sur le plateau du débat télévisé du 2 mai 2007.
(Photo: AFP)
Aucun des deux candidats n’a véritablement pris le dessus sur son adversaire à l’occasion du débat télévisé qui les a opposés le 2 mai. Ce face-à-face tant attendu ne devrait pas changer la donne de l’élection. Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ont conforté leur position, elle de challenger offensive, lui de favori déterminé. Une première enquête d’opinion donne néanmoins un avantage à Nicolas Sarkozy à l’issue de la confrontation.

Une audience record. Plus de 20 millions de téléspectateurs ont regardé le débat entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Il y a même eu un pic à 23 millions vers 21h45. Au-delà de TF1 et France 2, le duel entre les deux finalistes de la présidentielle a aussi été retransmis en direct sur une dizaine de chaînes du câble (France 24, LCP, i-Télé, BFM TV, LCI, TV5…), des radios (RFI notamment) et des sites internet. La candidate socialiste et le candidat de l’UMP ont fait mieux que Lionel Jospin et Jacques Chirac, dont le débat n’avait été suivi en 1995 que par 16,7 millions de personnes. Il est vrai que les Français étaient affamés de ce type de confrontation politique télévisée puisqu’ils en avaient été privés en 2002, Jacques Chirac ayant refusé d’être opposé à Jean-Marie Le Pen dans un débat avant le deuxième tour. Ils n’ont, en revanche, pas réussi à faire mieux que le football. Quatre matches dont la demi-finale de la Coupe du monde 2006 entre la France et le Portugal ont fait de meilleures audiences.

Selon une enquête Opinionway pour LCI et Le Figaro, rendue publique jeudi matin, 53% des téléspectateurs ont trouvé Nicolas Sarkozy  «plus convaincant» que Ségolène Royal, contre 31% qui ont pensé l’inverse et 16% qui n’ont pas tranché. Parmi les personnes qui avaient voté pour le candidat centriste François Bayrou au premier tour, 51% ont préféré Nicolas Sarkozy, 25% Ségolène Royal et 24% ont trouvé qu’aucun des deux n’avaient pris l’avantage. Du côté des électeurs de Jean-Marie Le Pen, les positions sont plus tranchées puisque 74% de ceux qui avaient voté pour le candidat du Front national ont jugé que Nicolas Sarkozy était le plus convaincant. Parmi les personnes interrogées, il semble donc que le débat a permis à Nicolas Sarkozy de renforcer sa position de favori en puisant dans le vivier des indécis. Avant le débat, ils étaient 48% à souhaiter la victoire du candidat de l’UMP, contre 36% à préférer celle de sa rivale socialiste. Après le duel, la balance était de 52% en faveur de Nicolas Sarkozy contre 37% pour Ségolène Royal. Il a gagné des points, mais elle n’en a pas vraiment perdu.

Statu quo ?

La réaction des candidats après le débat est assez significative de cette situation proche du statu quo. Chacun a fait part de sa satisfaction. Interrogée sur France Inter, jeudi 3 mai au matin, Ségolène Royal a affirmé qu’elle gardait «une bonne impression» du débat et qu’elle attendait maintenant le jour du vote «sereinement». Nicolas Sarkozy a parlé sur RTL d’un débat «digne» mais a relativisé l’impact de cet exercice télévisuel : «Je ne pense pas que tout se joue sur un débat, aussi médiatique soit-il».

S’il ne semble pas avoir changé la donne globale, le débat télévisé a tout de même permis à un électeur pas tout à fait comme les autres, le candidat centriste éliminé au premier tour, François Bayrou, de faire un choix pour le 6 mai. Il a, en effet, déclaré jeudi matin dans une interview au quotidien Le Monde, qu’il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy. Sans dire pour autant si cela signifiait qu’il voterait pour Ségolène Royal ou préférerait le vote blanc. Il a donc confirmé ce qu’il avait laissé entendre dans sa conférence de presse après le premier tour au cours de laquelle il n’avait donné aucune consigne de vote. A savoir que la rupture avec le candidat de l’UMP était définitivement consommée. Anne-Marie Comparini, députée UDF de Lyon, a elle aussi pris position à l’issue du débat en indiquant qu’elle voterait blanc. Mais avant eux la plupart des parlementaires centristes avaient déclaré qu’ils se rangeaient derrière la candidature de Nicolas Sarkozy.

Après l’incontournable duel télévisé, les deux candidats vont maintenant entamer l’ultime étape de leur campagne. Ségolène Royal conclut sa course dans un meeting à Lille. Nicolas Sarkozy a choisi Montpellier. L’une au nord, l’autre au sud pour lancer leur dernier appel aux électeurs. Après viendra l’attente du verdict des urnes.

par Valérie  Gas

Article publié le 03/05/2007 Dernière mise à jour le 03/05/2007 à 13:51 TU

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(Photo : AFP)
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