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Présidentielle 2007

Les invités de RFI

Retrouvez les commentaires et analyses des invités de RFI sur les conséquences du choix fait par les Français.

Patrick OLLIER, (UMP) président de l’Assemblée nationale réagit au discours de Nicolas Sarkozy :

Patrick Ollier 

		(Photo : D. Alpoge/RFI)
Patrick Ollier
(Photo : D. Alpoge/RFI)

«Si je dois utiliser un mot, c’est le «rassemblement». Mais, j’ai été très ému par l’aspect, le côté humain, du discours de Nicolas Sarkozy. Nous étions avec lui tout à l’heure et nous parlions de tout cela ensemble et je dois dire que la profondeur, la manière dont il aborde son entrée dans la présidence de la République, est quelque chose de remarquable».

RFI : «Comment était-il?... Il était ému, troublé?... serein?... »

Patrick Ollier : «Il est extrêmement ému. Il est extrêmement ému, il est très touché. Je veux dire, ça démonte complètement toutes les images qu’on a voulu donner de lui : «le tout, sauf Sarkozy»… toutes ces images très négatives. Remarquez, tous ceux qui ont appelé à l’abstention, que ce soit à l’extrême droite jusqu’au centre, les appels à abstention non seulement n’ont pas réussi, mais les Français ont beaucoup plus voté au second tour qu’au premier. Non, il y a un immense courant populaire derrière Nicolas Sarkozy. La droite et le centre ont retrouvé le peuple de France. C’est ça qui est important. Et le mot «rassemblement » n’est pas un vain mot. Vous avez entendu les appels qu’il a lancés, il y a un instant. Je suis sincèrement convaincu que la volonté d’ouverture qui est la sienne, l’humilité qui est la sienne, au moment où il accède à la présidence de la République - même si la passation des pouvoirs se fait dans quelques jours - sont tout à fait remarquables par rapport à l’immense courant qui le soutient. Humble dans la victoire, je crois que c’est quelque chose qui est tout à fait important. Et important pour l’avenir. Car dans l’avenir, Nicolas Sarkozy l’a dit : «rassemblement» ça veut dire quoi ? Ca veut dire que nos amis du centre sont les bienvenus, sans changer, ni de parti, ni de valeurs. Ca veut dire aussi qu’on peut retrouver des personnes qui viennent de la gauche pour nous aider dans le cadre de cette campagne législative qui va s’ouvrir, afin que Nicolas Sarkozy ait les moyens de sa politique. Une page est tournée, il l’a dit. Mais je crois que cette page qui est tournée, et qui va permettre d’agir totalement différemment de tout ce qui s’est passé jusqu’à présent, est extrêmement importante. On ne mesure pas la réelle volonté qu’il a de changer dans la méthode, dans l’approche. Il ne parle pas aux partis, il parle aux Français. Et à partir de là, on va s’apercevoir que tout va décliner dans cette logique de Français qui lui ont fait confiance et d’un homme qui ne les décevra pas, parce qu’il tient sa parole et il fera ce qu’il a dit».

RFI : «Mais il va falloir traduire cette volonté d’ouverture dont vous nous parliez, dans les faits, avec un gouvernement de 15 ministres -  il nous l’a dit  - donc, c’est un gouvernement très resserré, peut-être avec des secrétaires d’Etat. Mais vous pensez que le choix du Premier ministre, le choix des ministres, va être quelque chose de marquant ou bien c’est au-delà d’un gouvernement, c’est davantage avec la majorité présidentielle future? »

Patrick Ollier : «Mais quel que soit le gouvernement - et Nicolas Sarkozy s’entourera de ministres, hommes et femmes certainement très compétents - il y aura des visages nouveaux. Il appellera certainement aussi des personnalités de la société civile. Il va surprendre. Ca, c’est certain. Et je me garderai bien de citer des noms et de faire des spéculations. De toute manière, je suis sincèrement convaincu qu’il ne fera rien et qu’il ne dira rien avant la passation des pouvoirs. Je crois que c’est fixé autour du 16 mai. Le 16 mai, c’est ce qui a été dit. Il ne dira rien jusque-là. Il va surprendre. Une fois qu’on a un gouvernement avec des gens compétents et qu' il y ait une majorité au Parlement qui s’engage dans un pacte majoritaire, ce que nous voulons, dans ce sens de l’ouverture, ce sens du rassemblement, c’est que nous soyons bien tous d’accord, que ce soit le pôle de la droite, le pôle du centre ou de la gauche, qui nous rejoindrons. Soyons bien tous d’accord sur un projet de législature. Qu’il n’y ait pas de quiproquo et qu'on le sache, les uns et les autres, dans cette majorité présidentielle qui va se constituer. A partir de demain nous rentrons en campagne législative. Cette majorité présidentielle qui va se constituer doit être d’accord sur les engagements du président de la République pour les mettre en œuvre et nous voterons les textes - tout le mois de juillet et le mois d’août, on va aller très vite -les textes essentiels qui vont permettre aux Français de comprendre que Nicolas Sarkozy tiendra».


Jean-Jacques Jégou
, sénateur UDF du Val-de-Marne (Ile-de-France) :

Jean-Jacques Jégou 

		(Photo : D. Alpoge/RFI)
Jean-Jacques Jégou
(Photo : D. Alpoge/RFI)

«D’abord, permettez-moi tout de même d’apporter mes félicitations à Nicolas Sarkozy. Je crois que lorsqu’on est un démocrate, il faut reconnaître que, avec 53 % des suffrages et autant de participation,  la victoire de Nicolas Sarkozy est entière.

Moi, j’ai été beaucoup touché par son appel à l’Afrique. Alors que dans sa campagne il avait surtout expliqué qu’il fallait être contre le rapprochement familial et faire une immigration choisie… Eh bien là, il y a quelque chose qui manquait dans sa campagne, et qu’il a dite… Et je pense qu’il était sincère en disant qu’il fallait aider au développement de l’Afrique, et là, ça c’est nouveau».

D. Burg : «Et vous en tirez quelles conclusions pour l’avenir ? Pour cette fameuse majorité présidentielle ? Pour les législatives notamment ? »

JJ-Jégou : «On a déjà connu ça. Moi, je serais beaucoup plus circonspect. D’ailleurs, on voit bien dans ce que dit même Patrick Ollier, que je sais être quelqu’un de très modéré et avec qui nous avons souvent travaillé lorsque j’étais député à l’Assemblée Nationale. En tout cas, les choses ont été dites, et si Patrick Ollier l’a dit c’est que ce sont des choses qui vont se passer.

Il va falloir se réclamer de la majorité présidentielle, ce que les centristes n’entendent pas faire. Car, qu’est-ce qui se passe dans la Ve République? Eh bien, lorsqu’on fait un contrat de législature, on se trouve devant un fait majoritaire et, lorsqu’on est dans la majorité, on vote tout ce que demande la majorité, on ne discute plus.

Ce à quoi nous avons assisté dans cette dernière législature, c’est une majorité introuvable - de 365 députés - qui n’a même pas été en mesure de refuser le CPE, qu’elle a d’ailleurs annulé quelques semaines après».

D.Burg : «Très rapidement, si je vous comprends bien, il n’est pas acquis que l’ensemble du futur Mouvement démocrate rejoigne la majorité présidentielle ? C’est bien ce que vous êtes en train de nous dire ? ».

JJ-Jégou : « Ah, mais la création du Mouvement démocrate ne sera pas, a priori, dans la majorité présidentielle. C’est un mouvement d’opposition. Et, en tout cas, nous prendrons ce que nous croyons bon pour le pays et nous ne voterons pas ce que nous croyons ne pas être bon pour le pays».

Jean-Jacques Jégou

Sénateur UDF du Val-de-Marne

«J’ai été beaucoup touché par l'appel de Nicolas Sarkozy à l’Afrique.»



Eric Woerth
, député UMP et trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy :

Eric Woerth 

		(Photo : D. Alpoge/RFI)
Eric Woerth
(Photo : D. Alpoge/RFI)

«J’étais le trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy jusqu’à tout à l’heure. Je le suis encore. Je fais partie de cette famille de l’UMP, qui a créé l’UMP, au début avec Alain Juppé, après avec Nicolas Sarkozy. C’est une famille qui s’est beaucoup rassemblée ces dernières années. Moi, je voudrais saluer la magnifique victoire de Nicolas Sarkozy. On est là pour parler du Parti socialiste certes, mais on est surtout là pour parler de la victoire de Nicolas Sarkozy, et c’est là le fait majeur, me semble-t-il, ce soir.

C’est une victoire qui est extrêmement large et qui appelle, d’une certaine façon, à en tirer un certain nombre de conséquences, celles notamment d’essayer de rassembler au maximum. Je pense qu’il faut tendre la main dans une victoire comme celle-là».

D.Burg : «Précisément, une large victoire, 53,2% selon les estimations CSA. Quand c’est une large victoire comme ça, cela implique, cela oblige le gagnant à ouvrir au-delà de son camp ou, au contraire, à se dire : maintenant j’ai une belle victoire, je peux gouverner comme je l’entends?» 

E.W :  «Paradoxalement, je pense que ça l’oblige à ouvrir encore plus, à se dire : les Français m’ont fait massivement confiance, d’autant plus qu’il n’y a pas eu d’abstention, contrairement à ce que souhaitaient un certain nombre de leaders politiques qui ont appelé à l’abstention, elle n’a pas eu lieu, et c’est magnifique de voir ce taux de vote.

Je pense que ce vote si important incite, au contraire, à vraiment ouvrir, à essayer de tendre la main, à regarder ce qu’on peut faire ensemble. Il y a des choses qu’on peut faire dans le consensus, je pense qu’on peut tenter de réformer encore plus les retraites, travailler sur l’université, etc. Beaucoup de choses peuvent être faites ensemble, au-delà des clivages qui nous séparent et, donc, rassembler pour changer.

Je pense qu’on ne peut d’ailleurs pas vraiment changer un certain nombre de choses importantes en France sans qu’il y ait de rassemblement et sans qu’il y ait de consensus. Je pense que ce type de score appelle, au contraire, Nicolas Sarkozy à tendre la main vers tous ceux qui ont envie de la lui donner, d’être dans une majorité présidentielle la plus large possible.

C’est aussi une élection de la clarté : c’est à dire que beaucoup de choses ont été dites avant, ce qui est extraordinaire pour, après, réformer. C’est aussi là-dessus un extraordinaire enjeu : c’est de faire ce qu’on a dit».

Eric Woerth

Député UMP

«Il y a des choses qu’on peut faire dans le consensus, je pense qu’on peut tenter de réformer encore plus les retraites, travailler sur l’université, etc. Beaucoup de choses peuvent être faites ensemble, au-delà des clivages qui nous séparent et, donc, rassembler pour changer…»

 

Alain Génestar, éditorialiste :

Alain Génestar 

		(Photo : SIPA)
Alain Génestar
(Photo : SIPA)

«53 % c’est une large victoire. Il suffit de regarder les précédents, on se rapproche de François Mitterrand, pour son deuxième mandat. Je crois et je partage ce que vient de dire Eric Woerth, à partir du moment où on a une victoire claire, on peut faire cette chose difficile dans la politique française qui consiste à élargir, à aller un peu vers les autres. Parce que c’est difficile à faire et on peu le faire avec d’autant plus d’aisance qu’on a une forte base dans l’opinion publique. Sur sa droite, tout est réglé. Il a réussi dès le premier tour à limiter réellement le Front national. Sur sa gauche, vers le centre, rien n’a été réglé, puisque François Bayrou avait fait un premier tour tout à fait excellent. La bipolarisation de la vie politique française a repris ses droits pour le second tour, mais il reste ses électeurs, qui, pendant un certain temps, sont allés vers une troisième voie. Il se trouve que le scrutin à deux tours brise ce genre d’initiatives. Mais ses électeurs ont fait cette démarche.

L’intérêt aujourd’hui de Nicolas Sarkozy, le nouveau président de la République, pour faire ses réformes… puisqu’il nous a promis des réformes, il a une obligation de résultat considérable. Il s’est même fixé un calendrier. Donc, on va le suivre, nous les observateurs de la vie politique. On va lui rappeler, et les Français vont le lui rappeler. Donc, il faut réussir. Et il réussira d’autant plus facilement qu’il aura une majorité qui sera au-delà de sa majorité politique. Donc, il va essayer de le faire.

Là, je reparle maintenant de la gauche, il va quand même se passer des choses à gauche, parce que la gauche vient de subir un échec qui est réel. C’est un échec qui n’est pas catastrophique par rapport à ce qui s’est passé en 2002. La dernière fois qu’on a vu un grand candidat à une élection présidentielle parler à la télévision, c’était pour annoncer son départ à la retraite. C’était Jospin. Là, au contraire, on a vu une femme pleine d’énergie qui va dire «Je vais continuer, je vais faire des choses». Mais ça va quand même secouer un petit peu. Il va y avoir des règlements de comptes. On a vu une chose quand même, à gauche, qui s’est passée, qui ne se serait jamais passée sous Mitterrand, qui ne s’est jamais passée sous Jospin : c’est que les éléphants ont envoyé balader cette candidate qu’ils n’ont pas vraiment respectée».



Jean-Marie Le Guen
, député du Parti socialiste :

Jean-Marie Le Guen 

		(Photo : D. Alpoge/RFI)
Jean-Marie Le Guen
(Photo : D. Alpoge/RFI)

«Je crois qu’effectivement Ségolène Royal n’a rien caché, à la fois du mouvement qui a été accompli par la gauche, mais à l’évidence de façon tout à fait insuffisante. C’est à dire qu’à l’évidence, notre projet n’était pas suffisamment à l’écoute des véritables aspirations de nos concitoyens, et de ce point de vue, c’est un échec, qu’il ne faut pas cacher, du Parti socialiste.

Et en même temps, il est vrai également qu’en trois mois, quelque part, le Parti socialiste, la gauche a fait plus de mouvement qu’elle ne l’avait fait depuis cinq ans. Alors, Ségolène Royal veut, avec d’autres j’imagine, pousser plus loin ce mouvement de renouveau. Je m’en félicite. Maintenant, au point où nous en sommes évidemment, je veux avoir, moi aussi, une pensée pour tous ceux qui sont quand même profondément déçus aujourd’hui, qui ont beaucoup espéré dans cette victoire de la gauche et qui sont aussi inquiets, indiscutablement, de la victoire de Nicolas Sarkozy. D’abord, évidemment, nous devons saluer cette victoire, démocratique. Il faut reconnaître qu’elle doit beaucoup à la personnalité de Nicolas Sarkozy qui a mené depuis des mois une campagne très forte sur ces thèmes, et qu’il a une responsabilité majeure maintenant. Parce que, indiscutablement – la participation massive à ces élections l’a montré -nos concitoyens attendent beaucoup de l’action politique  Et donc, nous sommes devant une échéance à laquelle, évidemment, le président de la République élu doit se soumettre, mais aussi nous-mêmes, parti d’opposition, nous devons avoir l’ambition d’être à la hauteur des attentes de nos concitoyens. Ce qui veut dire, j’imagine, que nous avons beaucoup à bouger pour être à la hauteur de ces attentes».



Le politologue Vincent Tiberj, chercheur au centre d’études de la vie politique française :

Vincent Tiberj 

		(Photo : CEVIPOF)
Vincent Tiberj
(Photo : CEVIPOF)

«Je crois qu’on a, d’une certaine manière, la confirmation de ce renouveau civique, notamment face à l’acte de vote, et il faut quand même rappeler que ça ne s’est pas vu depuis au moins 30 ans. Donc, quelque part, malgré les appels à l’abstention d’un certain nombre de candidats, notamment à la droite de la droite, il semblerait bien que les Français aient définitivement considéré que cette élection était une élection importante. Projet contre projet, candidat contre candidate. Et là, on voit bien que la politique est de retour».

Dominique Burg : «Et pour donner un petit peu d’explication par rapport à ce chiffre de 85%, nous sommes à peu près dans les mobilisations qui ont eu lieu en 1981, en 1974…»

Vincent Tiberj : «Oui, sachant que 1974 était une élection où les choses se jouaient à très peu de voix. Rappelons qu’entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, il y avait à peine 1% d’écart. Cette fois-ci les anticipations pourraient donner un écart plus grand, mais il n’empêche que les gens se sont mobilisés».

D. Burg : «A qui cela profite-t-il, cette mobilisation ? On pose toujours la question, on n’a jamais vraiment les réponses. Mais ce soir, à un quart d’heure des résultats, on peut se dire que peut-être un camp ou un autre a pu profiter de cette mobilisation».

Vincent Tiberj : «Alors quand on regarde les différentes enquêtes qui ont eu lieu, notamment les sondages sortis des urnes ou les enquêtes qu’on a au CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po), il semblerait théoriquement que les réserves de voix se soient trouvées plutôt du côté de Ségolène Royal. Maintenant, n’oublions pas qu’on est finalement dans des écarts où, finalement, les choses ont peu bougé entre le premier et le deuxième tour. Généralement on voyait beaucoup plus de mobilisation, là c’est constant. Donc, on aurait pu penser, a priori, que ceux qui manquaient c’était les jeunes - et les jeunes étaient majoritairement pour Ségolène Royal - que ceux qui manquaient c’étaient les catégories populaires, et peut-être se sont-elles éclatées cette fois-ci. On va voir, c’est une des clés du scrutin».

Vincent Tiberj

Chargé de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences Po

«Il semblerait bien que les Français aient définitivement considéré que cette élection était une élection importante.»



Michel Barnier, conseiller politique de Nicolas Sarkozy.

Michel Barnier 

		(Photo : Darya Kianpour/RFI)
Michel Barnier
(Photo : Darya Kianpour/RFI)

«Au moment où nous parlons, près de la moitié des résultats de nos compatriotes vivant à l’étranger ont été dépouillés. Pour ces votes à l’étranger, le score de Nicolas Sarkozy atteint près de 56 %. Donc, le choix est plus accentué, plus fort encore qu’il ne l’est en métropole et Outre-mer. Donc, je voulais dire un mot de remerciements, de la part de quelqu’un qui a accompagné - vous l’avez rappelé - Nicolas Sarkozy tout au long de cette campagne électorale. Le vote des Français de l’étranger est très important parce qu’ils connaissent le monde de très près, de plus près, peut-être que les Français qui vivent en métropole. Et moi, j’ai trouvé un peu cette campagne, de ce point de vue-là, un peu trop hexagonale. Nicolas Sarkozy a été le seul de tous les candidats, par exemple, à faire une conférence de presse sur la politique étrangère de la France.

Ce soir, dans le discours qu’il a prononcé pour remercier et pour dire qu’il sera le président de tous les Français, vous avez noté le temps qu’il a consacré, les mots qu’il a choisis pour parler du monde et de la France dans le monde, notamment en évoquant le défi européen ? La France est de retour, la France va être de retour pour être à la tête de ce projet européen avec les autres pays et le faire repartir, pour le corriger aussi. Nicolas Sarkozy a adjuré monsieur Zapatero, Madame Merkel, les autres chefs d’Etat et de gouvernement, il les a adjurés d’entendre ce que disent les peuples. Et nous avons entendu, moi-même j’ai entendu, dans toute cette campagne, des choses importantes sur le sens du projet européen».

Michel Barnier

Conseiller politique de Nicolas Sarkozy

«Le vote des Français de l’étranger est très important parce qu’ils connaissent le monde de très près.»

 

Andreas Schockenhoff (CDU – Allemagne) : «Tout d’abord, ce qui me fait plaisir, c’est le taux de participation. C’était une grande journée pour la démocratie européenne, un taux de participation si élevé, déjà au premier tour et encore ce soir, après deux ans de suspens, après le référendum en France. C’est une grande soirée.

Ce soir, dans son discours, Nicolas Sarkozy s’est adressé à son adversaire, Ségolène Royal, mais il s’est adressé aux Français, il s’est adressé à l’Europe. Il a démontré sa volonté de prendre une initiative de gestion, une initiative pour promouvoir l’intégration politique européenne.

Et il s’est également adressé aux Etats-Unis, en annonçant un partenariat critique mais constructif. A mon avis, la France est de retour sur la scène politique européenne et internationale».

Stuart Bell, député travailliste britannique : «Par rapport à l’Europe, ce que le gouvernement britannique a beaucoup souhaité, c’est que nous ayons une situation claire au sujet d’un traité simplifié ou un traité institutionnel, qui va être présenté par Angela Merkel le 21 juin, lorsque la présidence allemande prendra fin. Et ce que j’ai entendu de monsieur Sarkozy pendant sa campagne, c’est qu’il allait signer un traité simplifié avec Tony Blair et Angela Merkel, qui va être ensuite ratifié par le Parlement français, et il n’y aura pas de référendum. Nous nous félicitons de l’élection de monsieur Sarkozy parce que nous non plus ne souhaitons pas qu’il y ait un référendum à ce sujet».

RFI : «Vous dites que Nicolas Sarkozy étant élu, il va faire ce traité. Mais la Grande-Bretagne n’est-elle pas d’accord avec cela ?»

Stuart Bell : «Nous sommes d’accord avec ça. Tony Blair et Angela Merkel sont d’accord à ce qu’il y ait un traité simplifié, qui va être présenté le 21 juin et qui va être signé par Tony Blair. Son dernier acte, en tant que le Premier ministre britannique et homme politique international, va être de signer ce traité simplifié avec Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Nous sommes assez contents de cette situation, et aussi du fait qu’il n’y aura pas de référendum en France, donc il n’y aura pas de référendum en Angleterre. Et donc nous allons voir l’Europe redémarrer avec monsieur Sarkozy et avec monsieur Brown, qui est notre chancelier actuel mais qui va devenir notre Premier ministre d’ici la fin juin».

RFI : «Pensez-vous que Nicolas Sarkozy soit plus proche des Britanniques que des Allemands ? Le souhaitez-vous?»

Stuart Bell : «Nous souhaitons que Nicolas Sarkozy soit aussi proche des Britanniques que des Allemands. Ce que nous voyons pour l’Europe, avec 27 Etats membres, c’est qu’il faudrait qu’il y ait un leadership. Ce leadership doit venir de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne – avec mes excuses pour l’Italie et l’Espagne – mais si ces trois pays, ces grands pays, avec une grande population, une grande histoire, mènent le jeu européen, on va voir la relance de l’Europe et de l’Union européenne de la façon qu’il faut pour les cinquante ans à venir».

 



Article publié le 06/05/2007 Dernière mise à jour le 06/05/2007 à 16:21 TU

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