Sarkozy président

Nicolas Sarkozy, Le nouveau président de la République française.
(Photo : AFP)

Nicolas Sarkozy a été élu président de la République avec 53,2% des suffrages exprimés, selon les premières estimations de l’institut CSA. Il sera donc le sixième président de le Ve République. Ségolène Royal est battue. Elle n’a pas réussi à retourner la tendance entre les deux tours. Les Français se sont une nouvelle fois fortement mobilisés. Le taux de participation est élevé. Environ 85% des électeurs se sont déplacés pour voter le 6 mai.

Nicolas Sarkozy a réussi son pari. Les sondages publiés entre les deux tours avaient tous placé le candidat de l’UMP en tête devant son adversaire socialiste, Ségolène Royal. Ils avaient même indiqué une accentuation de l’écart dans les derniers jours. Les premières estimations montrent qu’ils étaient dans le vrai puisque qu’elles créditent Nicolas Sarkozy de 53,2% des voix.

Ce score très net lui donne une forte légitimité. D’autant plus que la participation a été, cette fois-ci encore, importante. Elle devrait se situer aux alentours de 85%. Ce qui place l’élection présidentielle de 2007 sur les bases des seconds tours des scrutins de 1974 (87,3%) ou de 1981 (85,9%). Les électeurs ont aussi voté plus massivement qu’en 2002 où le taux d’abstention avait été de 20,29%. Il s’agissait pourtant d’un scrutin emblématique pour lequel il y avait eu un sursaut démocratique destiné à faire barrage à Jean-Marie Le Pen, le candidat du Front national, qualifié pour le second tour face à Jacques Chirac. Après avoir suivi la campagne avec intérêt, les Français ont donc montré qu’ils avaient, cette année, une véritable envie d’élection et entendaient participer activement à la désignation du président de la République.

Le vent de la victoire

Les deux concurrents ont voté dans le courant de la matinée. Nicolas Sarkozy dans son fief de Neuilly, Ségolène Royal dans sa commune de Melle. Ils étaient tous les deux très souriants et se sont prêtés de bonne grâce aux séances de photos devant les urnes. Mais au cours de la journée, c’est plutôt dans le camp de Nicolas Sarkozy que l’on a commencé petit à petit à se réjouir. Le vent de la victoire s’est levé salle Gaveau, à Paris, où étaient réunis les partisans du candidat de l'UMP, en fin d’après-midi, dès avant l’annonce des résultats. On a commencé à entendre des clameurs enthousiastes et certains se sont aventurés à crier : «On a gagné !» 

Après avoir fait la campagne en tête, Nicolas Sarkozy a donc obtenu la victoire. Entre les deux tours, Ségolène Royal avait pourtant tenté le tout pour le tout. La candidate socialiste n’avait pas relâché la pression sur son adversaire, au contraire. Lors du débat télévisé qui avait opposé les deux candidats, Ségolène Royal s’était montrée très incisive. Durant ses meetings, elle avait mis en avant les dangers liés à l’élection de Nicolas Sarkozy, insistant sur la «brutalité» des méthodes de gouvernement de son adversaire.  Face à cette stratégie, Nicolas Sarkozy a gardé son cap. Il a pris soin de ne pas répondre aux attaques sur le même registre. Il a joué la carte de la sérénité du favori en s’efforçant d’éviter tout dérapage. Il s’est appliqué à appeler au rassemblement. Il a parlé au «peuple de France» et lui a demandé de le soutenir. Il a été entendu par les électeurs.

par Valérie  Gas

Article publié le 06/05/2007 Dernière mise à jour le 06/05/2007 à 15:23 TU