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Présidentielle 2007

Président, tout de suite

Nicolas Sarkozy Place de  la Concorde à Paris. 

		(Photo : Reuters)
Nicolas Sarkozy Place de la Concorde à Paris.
(Photo : Reuters)
Nicolas Sarkozy est intervenu très vite après l’annonce de son élection. Il a fait sa première déclaration de la salle Gaveau, à Paris, où ses militants s’étaient rassemblés. Il est entré sans attendre dans les habits du chef de l’Etat en lançant aux Français un message de rassemblement et en les assurant qu’il serait leur président à tous. Après la présidentielle il y a les législatives, et pour gouverner Nicolas Sarkozy doit maintenant mener son camp vers une deuxième victoire.

«Un moment exceptionnel dans la vie d’un homme» : c’est par ces mots que Nicolas Sarkozy a débuté son allocution. Après avoir traversé Paris, de la rue d’Enghien où se trouve son quartier général de campagne à la salle Gaveau, en voiture, fenêtres ouvertes, entouré de ses fils et de ses belles-filles mais sans son épouse Cécilia, le nouveau président de la République s’est adressé aux Français. Il a voulu leur faire part de l’émotion «immense» qu’il ressentait. Il a voulu leur dire à quel point il souhaitait s’engager pour la France et pour tous les Français. Nicolas Sarkozy a cité Ségolène Royal, son adversaire, et a affirmé : «J’ai beaucoup de respect pour ses idées dans lesquelles tant de Français se sont reconnus». De cette manière, il a montré d’emblée qu’il n’était plus l’homme d’un camp mais celui d’un pays.

Nicolas Sarkozy a aussi choisi de donner le cap de sa présidence dès cette allocution inaugurale. Il a réaffirmé sa volonté de «réhabiliter le travail, l’autorité, la morale, le respect, le mérite», mais aussi de mettre en avant «la Nation, l’identité nationale». Il a déclaré qu’il mènerai sa politique en tenant compte des plus déshérités pour que «chacun puisse trouver sa place» dans la société.

Retour sur la scène européenne

Mais surtout, le nouveau président de la République a donné les grandes orientations de l’action gouvernementale qu’il entend mener après le 16 mai, date à laquelle devrait avoir lieu la passation de pouvoir. Il a notamment évoqué la politique internationale de la France et en tout premier lieu, l’Europe. Nicolas Sarkozy s’est présenté en européen convaincu et a lancé un appel «aux partenaires européens de la France» pour les inciter à prendre en compte «la colère des peuples». Une manière de dire à tous ceux qui ont rejeté la Constitution qu’il est conscient de leurs inquiétudes face à l’Europe.

Il a réaffirmé «l’amitié» de la France pour les Etats-Unis, tout en précisant que «l’amitié c’est accepter que ses amis puissent penser différemment». Il leur a d’ailleurs envoyé un message réprobateur à propos de leur politique en matière de lutte contre le réchauffement climatique, un thème dont il a décidé de faire «son premier combat». Nicolas Sarkozy s’est aussi adressé aux Africains en les invitant à décider «ensemble d’une politique d’immigration maîtrisée et d’une politique de développement ambitieuse». Et il a fait de la Méditerranée l’espace géopolitique prépondérant des années à venir, «un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique».

Cette allocution indique visiblement la volonté de Nicolas Sarkozy de montrer qu’il fera bien tout ce qu’il a dit. Mais aussi de prendre de la hauteur par rapport à la campagne en abordant les questions de politiques étrangères un peu oubliées des débats précédents. Il est vrai qu’il lui faut maintenant jeter les bases d’un autre combat : celui des élections législatives. Car pour pouvoir mettre en œuvre sa politique, Nicolas Sarkozy aura besoin d’une majorité à l’Assemblée nationale. Il lui faudra donc mener son camp à cette victoire-là aussi. Et dans cette bataille, il retrouvera des adversaires déterminés : les socialistes grands perdants du 6 mai, les centristes fidèles à François Bayrou qui ambitionnent de remodeler les alliances politiques et les frontistes de Jean-Marie Le Pen qui ont des envies de revanche.

La Concorde pour rassembler

Ségolène Royal a d’ailleurs clairement établi qu’elle ne comptait pas arrêter son parcours au soir de la défaite. Lorsqu’elle a pris la parole dès l’annonce des résultats, elle est apparue plus combative que jamais. Elle a déclaré : «Vous pouvez compter sur moi pour approfondir la rénovation de la gauche et la recherche de nouvelles convergences au-delà de ses frontières actuelles. C’est la condition de nos victoires futures». Un discours qui trouvera certainement des résonances du côté de François Bayrou, le leader centriste qui a annoncé qu’il lancerait un nouveau parti, le Mouvement démocrate, et présenterait des candidats aux élections législatives. Mais un discours qui ne sera peut-être pas du goût de tout le monde au Parti socialiste. De l’autre côté de l’échiquier politique, le Front national qui a reculé dans les urnes au premier tour, espère reconquérir aux législatives l’électorat perdu à la présidentielle au profit de Nicolas Sarkozy.

Mais face à eux, Nicolas Sarkozy bénéficiera de l’élan du président fraîchement élu. Les Français confirment généralement leur position lorsque les élections législatives interviennent dans la foulée de la présidentielle. Nicolas Sarkozy dont le score est net (plus de 53%) devrait donc en bénéficier. Lors de son apparition place de la Concorde, aux alentours de 23h15 dimanche, le nouveau président, qui était cette fois-ci accompagné de son épouse, Cécilia, a tout de même essayé d’ouvrir les bras encore plus larges. Devant les milliers de personnes venues fêter son succès, Nicolas Sarkozy a dit que son premier message était pour tous ceux qui ne lui ont pas «fait confiance». Rassembler, encore et encore.



par Valérie  Gas

Article publié le 07/05/2007 Dernière mise à jour le 07/05/2007 à 22:03 TU

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