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Présidentielle 2007

Pas de législatives pour Royal

<em>La femme fatale</em> des deux journalistes du quotidien <em>Le Monde</em>, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, provoque une vive polémique. 

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La femme fatale des deux journalistes du quotidien Le Monde, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, provoque une vive polémique.
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Ségolène Royal a coupé court à la rumeur selon laquelle elle envisageait de se présenter aux élections législatives pour retrouver son siège de députée des Deux-Sèvres, ce qui l’aurait mise en porte-à-faux par rapport à ses déclarations précédentes sur le non-cumul des mandats. Cette mise au point intervient à la veille de la réunion du conseil national du Parti socialiste au cours duquel l’organisation de la campagne pour les législatives devrait être décidée.

Quel va être le rôle de Ségolène Royal si elle ne redevient pas députée ? Battue à l’élection présidentielle, le 6 mai dernier, elle avait laissé entendre qu’elle voulait mener la «rénovation» du PS. Une manière, selon elle, de poursuivre sur l’élan de sa campagne au cours de laquelle elle avait bousculé les habitudes partisanes et suscité une adhésion populaire. Cette démarche semblait indiquer qu’elle allait se jeter immédiatement dans la bataille pour les législatives. Depuis plusieurs jours d’ailleurs, l’éventualité de sa candidature dans les Deux-Sèvres faisait l’objet d’une rumeur persistante. Finalement, Ségolène Royal a indiqué que cela ne serait pas le cas.

Elle a expliqué cette décision en déclarant : «Bien que la loi l’autorise, l’avenir est au non-cumul des mandats, et je m’applique à moi-même le non-cumul dont j’avais défendu le principe lors de la campagne présidentielle». Cette mise au point coupe court aux critiques qui pointaient déjà. Elle, qui a fait de son expérience de présidente de la Région Poitou-Charentes un argument durant la campagne présidentielle, a choisi de conserver ce mandat et de ne pas se placer en contradiction avec les positions qu’elle avait défendues sur le cumul.

S’emparer du Parti socialiste ?

Cette cohérence est appréciable mais il faut constater qu’en n’étant pas candidate aux législatives, la légitimité de Ségolène Royal à avoir un rôle prépondérant dans la campagne pour ces élections sera moins évidente. Même s’il semble acquis qu’elle fera partie de l’équipe dirigeante qui sera mise en place au PS pour préparer ce scrutin. Mais en se privant d’un mandat de députée, Ségolène Royal se prive aussi et surtout de la possibilité de prendre la tête de l’opposition parlementaire et de mener la bataille face à la droite.

Son objectif pourrait, peut-être, alors être simplement de s’emparer du Parti socialiste dans la perspective de la préparation de la prochaine présidentielle en 2012. Après avoir joué la carte des militants contre l’appareil en 2007, Ségolène Royal pourrait être tentée de faire un pari différent afin de mettre tous les atouts de son côté pour pouvoir être à nouveau candidate. En obtenant la direction du PS, elle pourrait l’orienter dans le sens de la rénovation qu’elle souhaite et préparer sa désignation.

Si c’est bien cela qu’elle envisage de faire, Ségolène Royal va alors trouver, entre autres, sur son chemin son compagnon François Hollande, actuel Premier secrétaire du PS. Même si celui-ci avait annoncé qu’il renoncerait à la direction du parti après les législatives. Lui qui avait dû se résoudre à ne pas présenter sa candidature pour la présidentielle, pourrait avoir du mal à lui céder la place une deuxième fois. Un ouvrage de deux journalistes du Monde, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, publié le 11 mai et intitulé La femme fatale, dévoile, d’ailleurs, que pendant la campagne pour la présidentielle, l’ambiance au sein du couple Royal-Hollande n’a pas été au beau fixe.

Un livre évoque la «crise conjugale» entre Royal et Hollande

A en croire les deux journalistes, leur «crise conjugale» a même été à l’origine d’un certain nombre de difficultés dans la gestion de la campagne. Un climat de concurrence se serait installé entre Ségolène Royal et François Hollande. Certaines déclarations publiques avaient laissé penser qu’il y avait en effet un manque de concertation entre la candidate et le Premier secrétaire. Par exemple, lorsque celui-ci avait pris position sur la fiscalité taxant de «riches» les contibuables dont les revenus dépassaient 4 000 euros, sans visiblement en informer Ségolène Royal. La phrase maladroite d’Arnaud Montebourg, porte-parole de la candidate, concernant François Hollande, qualifié «de plus gros défaut» de Ségolène Royal, n’avait certainement pas arrangé les choses.

Dans la Femme fatale, dont les bonnes feuilles ont été publiées par Le Nouvel observateur, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin multiplient les exemples de désaccords. Elles évoquent notamment le rapprochement avec Jean-Pierre Chevènement qui n’aurait pas été du tout du goût de François Hollande. Julien Dray, le porte-parole du Parti socialiste, cité dans l’ouvrage, a dénoncé «un ramassis de fausses informations». Les avocats de Ségolène Royal et François Hollande ont indiqué qu’ils avaient l’intention de saisir la justice.



par Valérie  Gas

Article publié le 11/05/2007 Dernière mise à jour le 11/05/2007 à 12:23 TU

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