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France

Les syndicats rencontrent le nouveau président

Le nouveau président français Nicolas Sarkozy et le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault à la fin de leur entrevue, le 14 mai à Paris.  

		(Photo : AFP)
Le nouveau président français Nicolas Sarkozy et le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault à la fin de leur entrevue, le 14 mai à Paris.
(Photo : AFP)
Sans même attendre son installation à l’Elysée, Nicolas Sarkozy a entamé, ce lundi, une série de rencontres avec les organisations syndicales et patronales. Calendrier et méthode étaient au menu de ces entretiens. Après cette première prise de contact destinée à rassurer les partenaires sociaux, le président élu s’est engagé à rencontrer, une nouvelle fois, les syndicats une dizaine de jours après sa prise de fonction.

Pour engager ses réformes, le président élu veut aller vite. Il n’a pas perdu de temps. Nicolas Sarkozy a reçu lundi et mardi, dans ses bureaux provisoires installés rue Saint-Dominique à Paris, François Chérèque de la CFDT, Bernard Van Craeynest de la CFE-CGC (cadres), Laurence Parisot du Medef (patronat), Bernard Thibault de la CGT, Jean-Claude Mailly de Force ouvrière, Jean-François Roubaut de la CGPME (TPE & PME) et de Pierre Martin de l’UPA (artisans patrons), Jacques Voisin de la CFTC et enfin, Alain Olive de l’Unsa (syndicats autonomes).

Pour les trois organisations patronales (Medef, UPA, CGPME), «le timing n'est pas mauvais», cette première série d’entretiens, qui doit être suivie dans une dizaine de jours par d’autres rencontres, devrait permettre de préparer les quatre conférences sociales prévues par Nicolas Sarkozy en septembre, sur l’égalité salariale entre hommes et femmes, la démocratie sociale, la «flexsécurité» et les conditions de travail. Du côté des syndicats de salariés, on est beaucoup plus circonspect mais on salue cette initiative du futur locataire de l'Elysée qui s'annonce comme «une première».

Pas d’annonces tonitruantes, Nicolas Sarkozy a mis en avant, lundi, sa volonté de réformer «sans passer en force ni mettre les syndicats en difficulté». Ces rencontres vont servir selon François Fillon, le très probable futur Premier ministre, à «fixer la méthode, l’agenda et le calendrier des réformes». Et c’est manifestement de méthode que François Chérèque, le responsable de la CFDT, a parlé avec Nicolas Sarkozy car «aucun sujet n’a été abordé sur le fond, nous étions uniquement sur la méthode de travail».  

Les appels répétés en faveur du «dialogue»  

Dans leur ensemble, les syndicats ont cependant annoncé qu’ils seraient vigilants sur les réformes sociales que compte instaurer Nicolas Sarkozy. Les fédérations syndicales craignent notamment certaines mesures, comme la défiscalisation des heures supplémentaires, le service minimum dans les transports publics en cas de grève ou la suppression des régimes spéciaux des retraites. Durant la campagne, la CGT avait mis en garde contre la «vision ultralibérale» du candidat Sarkozy; maintenant, la confédération insiste sur l'importance de la démocratie sociale, qui doit prendre toute sa place. Nicolas Sarkozy a ainsi assuré au leader de la CGT, Bernard Thibault, qu'aucune «mesure unilatérale» ne serait prise dans les prochaines semaines sur le service minimum et que la réforme des heures supplémentaires ferait l'objet d'une «discussion spécifique avant qu'un texte de loi soit déposé à l'Assemblée nationale».

Il n'en reste pas moins que pour Bernard Thibault de la CGT, le président élu aura du mal «à traduire dans les faits son slogan de campagne sur les heures supplémentaires volontaires, car cette notion a-t-il précisé, n'existe pas dans le droit social». Autre constat pour le président de la CFE-CGC, Bernard Van Craeynest qui déclare après sa rencontre avec le président élu : «Sur le fond, Nicolas Sarkozy s’est montré ferme sur les objectifs mais il a réaffirmé sa volonté de travailler sur des voies de consensus». Reçu, mardi, le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, qui avait exprimé à Nicolas Sarkozy son inquiétude de voir disparaître le ministère du Travail, a paru rassuré : «Le ministère du Travail ne disparaît pas», a-t-il affirmé à l'issue de l'entretien d'une demi-heure ajoutant aussitôt, «on le jugera aux actes».

Côté patronat, le soutien au nouveau président est, en revanche, plus manifeste. Les appels répétés de Nicolas Sarkozy en faveur du «dialogue» correspondent aux attentes de la présidente du Medef. Pour Laurence Parisot : «Les patrons sont tous dans les starting-blocks et impatients de se mettre au travail». Les patrons de PME sont également ravis. Jean-François Roubaud, le président de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) s’est dit «ouvert à ce type d’échanges». Même s’il a aussi tenu à rappeler «que la confédération ne saurait accepter que quiconque supprime des facultés actuellement offertes aux très petites et moyennes entreprises». La CGPME a ainsi réaffirmé son opposition à certaines propositions comme la fusion ANPE/ Unedic ou la création d’un contrat de travail unique. Sur cette question, la CGPME juge «indispensable que les petites entreprises conservent le bénéfice de contrats (CDD, CNE, intérim, contrats de projets..) adaptés à leur situation et à leur besoins».

En tout état de cause, les partenaires sociaux n’ont pas attendu Nicolas Sarkozy pour discuter puisqu’ils se sont retrouvés, lundi après-midi, au Medef, pour faire le premier bilan de la «délibération sociale» sur  l’assurance-chômage, les contrats de travail et la sécurisation des parcours professionnels. Une discussion initiée par Laurence Parisot en décembre dernier, à laquelle la CGT participe en tant qu’«observateur».



par Myriam  Berber

Article publié le 14/05/2007 Dernière mise à jour le 14/05/2007 à 15:14 TU

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