Cinéma
Wong Kar Waï en demie teinte
(Photo : Reuters)
De Wong Kar Waï, on sait le sens aigu de l’esthétique, la maestria visuelle, la sophistication de la mise en scène… Et ce n’est évidemment pas ce nouveau film qui changera sa réputation : My blueberry nights est un régal pour les yeux, un festival d’images bleutées, de lumières tamisées, de plans très travaillés… Formellement, c’est une incontestable réussite. L’histoire, quant à elle, se conjugue au pluriel. Histoires croisées de cinq personnages, murés dans leur solitude et leur besoin de parler, qui partagent tous les affres d’amours envolés. Ou quand la passion rime avec obsession, et avec aliénation. Thème fort et scénario habile.
Malheureusement, le traitement très esthétisant et un peu lent ne fait pas l’unanimité. Pour certains festivaliers, le dernier Wong Kar Wai manque de nerf, de corps… et finalement de crédibilité. D’autant que dans le rôle phare, la chanteuse Norah Jones a bien du mal à s’imposer. Très bel objet cinématographique, donc, mais qui peine à toucher. My Blueberry nights parle de la dépendance, des vertiges intimes des départs et de l’oubli réparateur. Il n’est pas certain qu’il laisse dans son sillage un souvenir impérissable.
(Photo : Reuters)
par Valérie Lehoux
Article publié le 17/05/2007 Dernière mise à jour le 17/05/2007 à 09:35 TU