Cinéma

La nouvelle vague roumaine déferle sur la Croisette

La comédienne Laura Vasiliu.
(Photo : Reuters)

La surprise est venue du film en compétition : 4 mois, 3 semaines et deux jours, le troisième film d'un réalisateur de 38 ans, Cristian Mungiu. Depuis trois ans, le cinéma roumain bouillonne grâce à l'émergence d'une nouvelle génération de cinéastes trentenaires, dits de la génération «post-décembre», ceux qui sont venus au cinéma après la chute du régime Nicolae Ceaucescu.

Ce pourrait être la première sensation cinéphile du festival. Le film qui crée la rumeur favorable au sein de la communauté critique. Cristian Mungiu frappe fort : pour sa troisième oeuvre, il filme, quasiment en temps réel, la préparation puis l'avortement d'une jeune étudiante de 20 ans. Aidée par une amie, Gabita va devoir subir les exigences d'un certain Monsieur Bébé et risquer sa vie pour faire passer un enfant non désiré.

Né en 1968, Cristian Mungiu se replonge dans des souvenirs à la fois très personnels, mais largement partagés par les Roumains de sa génération. Acte intime découplé de toute notion morale, l'avortement était également à l'époque, considéré comme un acte de résistance à la politique nataliste du régime communiste. Pendant près de deux heures, le spectateur est transporté dans la Roumanie pré-révolutionnaire de 1987 : le marché noir, la corruption, la peur des dénonciations, la grisaille pour seul horizon... On vit avec les personnages, on suit leur trajectoire, on tremble avec elles pendant près de deux heures... En sélectionnant ce film en compétition, le festival de Cannes braque justement ses projections sur cette Nouvelle vague roumaine qui s'empare du passé récent et en tire des films bruts, rugueux, sobres et longuement applaudis...

A cannes, le cinéaste roumain Cristian Mungiu (d.) et l'équipe de son film, Alex Potocean (g.), Vlad Ivanov (2e g.) et Laura Vasiliu.
(Photo : Reuters)

par Sophie  Torlotin

Article publié le 17/05/2007 Dernière mise à jour le 17/05/2007 à 14:40 TU