Cinéma
Andreï Zviaguintsev, le retour
(Photo : Reuters)
Le Bannissement, deuxième film du réalisateur russe Andreï Zviaguintsev est attendu à Cannes avec les bruissements d'excitation qui précèdent ceux à qui on prête volontiers le succès. Son coup d'essai, Le retour, avait été salué unanimement par la critique internationale : il avait obtenu le Lion d'Or au festival de Venise 2003.
2007, Andreï Zviaguintsev, le retour... Quatre ans après son coup de maître, le quadragénaire russe entend de nouveau frapper les esprits avec le bannissement.
C'est une poupée russe cinématographique qui commence comme un film de gangster et s'achève en tragédie mystique. On voit un couple à première vue idéal se déchirer : Vera annonce à son mari qu'elle est enceinte d'un autre que lui. Mais ce drame conjugal a priori banal peut aussi se lire de façon plus religieuse, une lecture soulignée, certains diraient même surlignée, par les images de la croix, d'Adam et Eve bannis du paradis, ou de l'Annonciation... Le réalisateur russe questionne la nature des relations homme-femme, de la tradition, de l'amour qui transcende la condition humaine.
Du bannissement émane assurément un souffle lyrique, voire emphatique, porté par une mise en scène puissante et inventive. Il y a quatre ans, les festivaliers de la Mostra de Venise avaient réservé une ovation de quinze minutes au premier film d'Andreï Zviaguintsev récompensé par le Lion d'or. En boutade, il assure qu'il espère bien réiterer l'exploit, ici, à Cannes, avec son deuxième long métrage.
DR
par Sophie Torlotin
Article publié le 18/05/2007 Dernière mise à jour le 18/05/2007 à 10:08 TU