Cinéma
Quand l'amour se chante et se pleure
D’ordinaire, ce sont les chansons qui illustrent les films. Ici, c’est le film qui illustre des chansons qui pour la plupart, lui préexistaient. Car l'histoire de départ, l’histoire réelle, c’est celle d’un jeune homme, auteur, compositeur et interprète : un certain Alex Beaupain, confronté à un deuil intime - la perte brutale de sa compagne - à la fin des années 90 ; un deuil qui lui inspira alors de très belles chansons d’amour.
(Photo : Benjamin Avayou/ RFI)
La suite, c’est ce qu’en fait aujourd’hui Christophe Honoré, qui est depuis longtemps un ami proche de Beaupain, et qui est donc également le réalisateur du film. A partir d’une trame on ne peut plus véridique, Honoré tisse son intrigue, il la romance, l'enrichit de personnages de fiction, et nous la conte sous la forme d’une comédie musicale. Les chansons deviennent alors des pièces maîtresses de son film, comme des répliques à part entière. Et ce sont les comédiens eux-mêmes (Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni...) qui les interprètent. Bonne surprise : tous chantent bien et juste, dans la forme comme dans le fond. D’ailleurs à vrai dire, ce sont les scènes musicales qui sont les plus réussies et les plus émouvantes. Le reste est inégal et laisse au final le parfum mitigé d’un film qui sonne parfois curieusement faux, qui cède souvent aux clichés de la mode, mais qui parvient malgré tout à dégager une touchante légèreté. Il est bien sûr dédié à une jeune femme décédée il y a une dizaine d’années.
© Bac Films
par Valérie Lehoux
Article publié le 19/05/2007 Dernière mise à jour le 19/05/2007 à 16:45 TU