Cinéma

Sicko, ou l'Amérique malade de son système de santé

Le réalisateur Michael Moore lors de la présentation à Cannes du film «Sicko»
(Photo : Reuters)

Avec deux documentaires engagés projetés hors compétition ce samedi, ce sont des sujets de société qui envahissent la Croisette : le réchauffement climatique avec la 11ème heure, un film produit par Leonardo di Caprio, et système de santé pour Sicko, le nouveau film de Michael Moore, qui revient à Cannes deux ans après sa Palme d'or pour Fahrenheit 911. Michael Moore livre un nouveau pamphlet, cette fois pour dénoncer les inégalités criantes de ce système privatisé.

Faire rire en parlant des défaillances graves, voire mortifères, du système de santé américain, le pari semble impossible, mais Michael Moore le relève haut la main. Le pamphlétaire s'intéresse aux 250 millions d'Américains qui ont souscrit une assurance maladie privée mais n'arrivent pas à bénéficier de soins. La faute à la collusion entre le pouvoir et les lobbyes des assurances privées et de l'industrie pharmaceutique qui cherchent avant tout à maximiser leurs profits.

Sa thèse en tête, Michael Moore part de cas concrets souvent effrayants et va voir comment cela se passe ailleurs : au Canada, en Grande Bretagne, en France ou à Cuba, où l'Etat-Providence prend en charge les frais de santé. Plus qu'un brûlot, ce film est une démonstration très efficace de la nécessité de créer une couverture maladie universelle aux Etats-Unis. Mais certaines approximations ou légèretés méthodologiques sèment le trouble, notamment lorsque le film présente le système français comme idyllique sans jamais évoquer la crise qui le frappe. Du coup, on peut se demander si Michael Moore n'aurait pas tendance à tordre parfois les faits pour qu'ils valident son raisonnement.

Scène du documentaire «Sicko»
© TFM Distribution

par Sophie  Torlotin

Article publié le 19/05/2007 Dernière mise à jour le 19/05/2007 à 19:17 TU