Cinéma
«Ezra» bouscule la critique
(Photo : AFP)
Ce film là n’a pas eu les honneurs de la sélection officielle, et à vrai dire, on se demande bien pourquoi. Ezra est un film fort, sobre, profond… à l’interprétation très juste et à la mise en scène parfaitement maîtrisée.
Le deuxième film de Newton Aduaka aborde le sujet délicat des enfants soldats. Il le fait avec réalisme, mais sans une once de sensationnalisme. Surtout, il nous dévoile les séismes intérieurs d’un jeune homme, cet ex-enfant soldat qui se nomme donc Ezra et qui pour survivre, ne semble avoir d’autre choix que d’occulter son passé. Il y sera pourtant confronté, comme à un boomerang impossible à esquiver.
Assumer son passé, quel qu’il soit c’est visiblement aux yeux d’Aduaka le prix de la reconstruction et de la réconciliation, pour les hommes et les pays déchirés par les guerres civiles. Son film ne juge pas, il pose des questions essentielles et parfois dérangeantes sur les ravages physiques – et surtout psychologiques - des guerres civiles. A Cannes, il ne remportera pas de Palme, mais il ne manquera pas de susciter des débats passionnés.
par Valérie Lehoux
Article publié le 19/05/2007 Dernière mise à jour le 19/05/2007 à 20:33 TU