Cannes 2007
Patchwork décousu pour un anniversaire
A priori sur l’écran, c’est un événement : les maîtres du cinéma nous convient chez eux, ou dans leurs salles de cinéma emblématiques, à Varsovie, Alexandrie, Haïfa, Paris... ou dans des lieux moins définis, quelque part en Asie, au Texas, en Iran ou en Afrique. Seul point commun : partout, des hommes y projettent des films. Salles de cinéma du monde, salles de fortune ou de confort, où naissent de belles émotions cinématographiques.
Le problème c’est qu’au final, on n’en sent pas beaucoup, d’émotion, tant le fil est inégal. C’est à peine si trois ou quatre de ces très courts-métrages sortent du lot. On oubliera donc la contribution un peu vaine de Ken Loach ou l’autocélébration de Youssef Chahine, pour retenir les souvenirs très personnels de Nanni Moretti ou de Claude Lelouch ; la tendresse des frères Dardenne, pour qui les salles obscures sont visiblement propices aux rapprochements intimes ; l’humour inattendu de Roman Polanski, qui nous fait partager les cris et les chuchotements d’un cinéma érotique. Et surtout la désopilante dérision du Brésilien Walter Salles, qui pour fêter l’anniversaire du festival, a le culot de le démystifier, avec élégance et brio. Chapeau.
(Photo : Reuters)
par Valérie Lehoux
Article publié le 20/05/2007 Dernière mise à jour le 20/05/2007 à 17:03 TU