Cinéma
Crime et Châtiment au skatepark de Portland
© MK2 Diffusion
En compétition ce lundi : Paranoid Park, le dix-huitième long métrage de l'Américain Gus Van Sant, qui revient à Cannes après avoir décroché la Palme d'or à Cannes en 2003 pour Elephant.
Alex, un jeune skateur de 16 ans, tue accidentellement un gardien de nuit et il décide de ne rien dire. Après Elephant et Gerry, Gus Van Sant se penche de nouveau sur la noirceur et les doutes des âmes adolescentes. Il signe une sorte de «Crime et Châtiment» au lycée.
Du roman de Blake Nelson, écrivain mais également, l'un des maîtres du cinéma indépendant américain, Gus Van Sant tire un film très personnel, dans la lignée de ses précédents longs métrages : longs travellings suivant le personnage principal, scènes vues deux fois avec un léger décalage d'angle de prises de vues ou de répliques.
Mais cette fois, la voix off d'Alex permet de mieux cerner sa culpabilité, et de comprendre ce qui s'est passé la nuit fatale. Une fois de plus, Gus Van Sant envoûte avec ses recherches visuelles et une bande son très travaillée, de Beethoven à Ethan Rose en passant par Nino Rota. Des titres musicaux bien utilisés qui permettent de mieux comprendre ce que peut ressentir le personnage principal. Et certaines scènes de skate, tournées en super 8, donnent au film une dimension onirique. Le rêve et le cauchemar d'un enfant, délaissé par ses parents, de la classe moyenne américaine.
(Photo : Reuters)
par Sophie Torlotin
Article publié le 21/05/2007 Dernière mise à jour le 21/05/2007 à 15:36 TU