Cinéma
Boulevard de la mort, la parodie qui tue
L'événement de la journée en compétition, c'est la projection officielle de Death Proof, Boulevard de la mort, de Quentin Tarantino. Le réalisateur américain revient sur la Croisette trois ans après avoir présidé le jury, et treize ans après avoir décroché la Palme d'or pour Pulp Fiction.
Ce grand amateur de films de genre, livre de nouveau une proposition de cinéma plus que décoiffante puisqu'il suit un dangereux psychopathe tuant au volant d'une voiture spéciale, à l'épreuve de la mort, Death Proof.
Ceux qui ont gardé leur âme d’enfant et qui adoraient détruire leurs petites voitures, ceux-là aimeront Boulevard de la mort. Ils seront servis, car pendant plus de deux heures, le film aligne courses poursuites, cascades et même passages sanguinolents. Avec, comme personnage principal un serial killer qui s'amuse à tuer, au volant de sa voiture meurtrière, de belles jeunes filles délurées. Jusqu'au jour où il va tomber sur des pétroleuses plus fortes que lui.
© TFM Distribution
Certes, Boulevard de la mort exhume le parfum désuet des navets de série Z des années 70. Quentin Tarantino n'a pas son pareil pour imiter les faux raccords, les couleurs passées, les défauts de mise en scène qui font le charme des films diffusés à l'époque dans des grindhouses, ceux que l'on regardait aux Etats-Unis sans quitter son véhicule. Mais une parodie, si réussie soit-elle dans son genre, est-ce encore un film ? D'autant que les dialogues décalés, si plaisants dans Pulp Fiction par exemple, semblent ici terriblement longs, creux et ennuyeux.
Une fois de plus, Quentin Tarantino investit un film de genre pour le couler dans son moule. Malheureusement, il laissera sans doute de nombreux spectateurs sur le bord de la route.
(Photo : Reuters)
par Sophie Torlotin
Article publié le 22/05/2007 Dernière mise à jour le 22/05/2007 à 13:23 TU
