Cinéma
«Promets-moi»... La lune!!!
© Studio Canal
Le serbe Emir Kusturica a présenté son dernier film, Promets-moi, en compétition au 60e festival de Cannes. Il est l'un des rares récipiendaires de deux Palme d'Or, en 1985 pour Papa est en voyage d'affaires et en 1995 pour Underground. Et c'est la 5e fois qu'il vient en compétition... La dernière dit-il.
Un grand père, campagnard inventif, qui croit sa fin proche, fait promettre a son petit fils d'aller en ville pour 1, vendre leur vache, 2, acheter une icône de Saint-Nicolas et 3, trouver une fiancée...
Sur cette trame d'une grande minceur Emir Kusturica signe, une fois encore une oeuvre foisonnante, baroque, frénétique qui manque, cependant d'un brin de rigueur. On est plus dans une succession de tableaux un peu «foutraques» que dans un film au scénario bien construit. Bien sûr la poésie est toujours au rendez-vous, bien sûr la musique est toujours formidable, bien sûr la créativité est toujours extraordinaire. Mais on a un peu le sentiment d'une compilation, d'un florilège des différentes oeuvres du réalisateur. Ce qu'il reconnaît dans un sourire: «depuis que je fais du cinéma, je ne fais qu'un seul film»...
Le spectateur passe donc, au final, un bon moment, sauf celui qui est, déjà, allergique à son univers, et regrette, dans le même mouvement, le manque de profondeur qui aurait fait de Promets moi, un chef d'oeuvre!
(Photo : Reuters)
par Bérénice Balta
Article publié le 26/05/2007 Dernière mise à jour le 26/05/2007 à 20:28 TU