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Chronique des matières premières

La flambée des matières premières agricoles est inflationniste

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Sur les marchés à terme, pas une semaine ne se passe sans que de nouveaux records ne soient enfoncés par les produit agricoles. La semaine dernière, le soja a retrouvé sur le marché de Chicago son cours le plus haut depuis trois ans, le café coté à Londres s’est maintenu à un plus haut de huit ans et l’huile de palme a bondi jusqu’à son plus haut niveau jamais atteint depuis neuf ans. Les uns après les autres, les marchés des matières premières alimentaires s’envolent et ne retombent pas. En contrepoint, le spectre de l’inflation renaît quasiment dans tous les pays du monde.

Lorsque le marché du blé s’embrase, il n’est pas rare que les boulangers en profitent pour augmenter le prix de la baguette, une hausse bien souvent opportuniste comme le dénoncent les céréaliers car le prix du blé ne représente que quelques pourcentages du prix du pain. Mais aujourd’hui, le phénomène est d’une autre ampleur, il concerne non pas un produit mais presque leur ensemble. Les céréales, le lait, les huiles : tout flambe, et les prix de détail s’emballent car l’industrie agroalimentaire répercute l’explosion des coûts au consommateur final. Aux Etats-Unis, les prix à la caisse ont augmenté de plus de 6% depuis le début de l’année.

En Chine, les prix des produits alimentaires augmentent deux fois plus vite que les autres. En Inde, l’inflation est de 10% par rapport à l’année précédente; c’est la plus forte depuis la fin des années quatre-vingt-dix. D’après l’index qui mesure l’évolution des principales denrées à usage alimentaire, la hausse atteindra 20% en 2007. Si les causes sont clairement identifiées, - le développement des biocarburants pèse sur l’offre et l’amélioration du niveau de vie dans les pays émergents sur la demande -, en revanche la durée de cet épisode inflationniste reste inconnue. Les marges des géants de l’agroalimentaires pourraient être sérieusement écornées dans les prochains mois, mais surtout, des pays, des populations pourraient se trouver en difficulté pour assumer une addition devenue exorbitante.

Il y a quinze jours, les Philippines ont préféré remettre à plus tard l’importation de maïs en espérant que les cours se détendent. Hier, le Premier ministre chinois s’est ému de la hausse du porc. La viande la plus courante dans l'assiette des Chinois a augmenté de 30% chez le boucher. Cela représente une menace pour la stabilité sociale, selon Wen Jiabao, qui n'a pas oublié qu'en 1989 les manifestants protestaient entre autre contre l'inflation.


par Dominique  Baillard

[29/05/2007]

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