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Législatives 2007

Sarkozy encore en première ligne

Nicolas Sarkozy était en meeting au Havre le 29 mai. 

		(Photo : AFP)
Nicolas Sarkozy était en meeting au Havre le 29 mai.
(Photo : AFP)
Depuis son élection à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy n’a pas arrêté une seconde. Il est sur tous les fronts. Celui de la politique intérieure : il a notamment rencontré tous les partenaires sociaux. Celui de l’environnement : il a réuni tous les intervenants dans ce domaine. Celui de la politique européenne : il a pris contact avec tous ses homologues pour leur présenter son projet de traité simplifié. Celui des relations avec l’Afrique : deux dirigeants ont déjà été reçus à l’Elysée. Mais ce n’est pas tout : il s’est aussi engagé dans la bataille pour les législatives. Au Havre, il a organisé une «réunion publique républicaine», la version présidentielle d’un meeting de campagne.

Il n’a pas été élu pour déléguer. Il l’a dit avant. Il le confirme maintenant. Sur ce point, Nicolas Sarkozy respecte ses engagements. Il n’envisage pas la fonction présidentielle comme une tour d’ivoire mais plutôt comme la meilleure place pour aller au charbon. Depuis le 6 mai, il est donc omniprésent. Et cela semble plutôt lui réussir. Un sondage réalisé par l’institut Ifop pour le Journal du dimanche indique, en effet, que le nouveau président de la République séduit les Français. Selon cette enquête, 65% des personnes interrogées se disent «satisfaites» du chef de l’Etat. Un score qui a de quoi réjouir Nicolas Sarkozy puisqu’il en fait le deuxième président de la République le plus populaire après le général de Gaulle, qui avait obtenu 67% après son élection en 1965.

Peu importe alors que ses adversaires dénoncent la boulimie de pouvoir du président. Du point de vue de Nicolas Sarkozy, il s’agit simplement d’être cohérent et de tenir ses engagements de campagne. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a décidé de s’impliquer personnellement dans la bataille pour les élections législatives. Bien sûr, il l’a dit et redit : il est maintenant le président de tous les Français. Mais cela ne l’empêche pas d’être aussi le chef de la majorité. Et à ce titre, il n’y a rien d’anormal, dit-il, à ce qu’il intervienne directement dans la campagne. Il n’est d’ailleurs pas le premier président de la République à faire cette démarche. Déjà avant lui, Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand s’étaient investis dans les campagnes pour les législatives. En fait, l’exception de ce point de vue est plutôt venue de Jacques Chirac qui n’a pas participé directement à des meetings pour soutenir son camp durant ses douze années de pouvoir.

Un meeting républicain

Nicolas Sarkozy a donc choisi de s’adresser à ses concitoyens à l’occasion d’une réunion publique qualifiée de «républicaine», organisée au Havre. Même si on a pris soin dans l’entourage du président de bien insister sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un meeting de l’UMP, cela y ressemblait fort tout de même. En tout cas, ce déplacement en Seine-Maritime dans la ville d’Antoine Rufenacht, a été organisé exactement comme les visites de terrain de la campagne pour l’élection présidentielle. Nicolas Sarkozy a rencontré dans la journée des exploitants agricoles qu’il a assurés de sa volonté de défendre leurs intérêts à Bruxelles et à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a ensuite pris la parole devant une assemblée d’environ 5 000 personnes en début de soirée.

C’est là que le nouveau président a présenté l’enjeu des élections législatives. Il s’agit de lui donner les moyens de mettre en œuvre la rupture promise. Nicolas Sarkozy a besoin d’avoir la majorité à l’Assemblée nationale. Sinon, ses efforts incessants pour poser, depuis trois semaines, les jalons des réformes envisagées en matière économique et sociale n’auront servi à rien. Les élections législatives représentent, en effet, la dernière, mais indispensable, pierre d’un édifice préparé de longue date et dont la construction a débuté avant même la nomination du gouvernement.

Les législatives : la dernière pierre

Il est, en effet, le seul président à avoir commencé à travailler directement avec les partenaires sociaux avant son investiture. Il a rencontré syndicats et patronat pour discuter des dossiers sensibles comme le service minimum, la défiscalisation des heures supplémentaires ou le contrat de travail unique. Mais aussi pour préparer les conférences thématiques de la rentrée de septembre (égalité professionnelle homme-femme, conditions de travail, démocratie sociale, pouvoir d’achat). Après son installation à l’Elysée et la désignation de François Fillon comme Premier ministre, Nicolas Sarkozy a poursuivi sur cette lancée. Il a par exemple organisé, en collaboration avec Alain Juppé, nouveau super ministre de l’Ecologie, une rencontre avec tous les acteurs du secteur pour préparer un «Grenelle de l’environnement».

Le président de la République a aussi investi la scène européenne. Il a réservé sa première sortie officielle à la chancelière allemande, Angela Merkel. Il a ensuite rencontré le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso. Il a reçu le chef de l’exécutif italien Romano Prodi et doit se rendre à Madrid pour voir le Premier ministre espagnol José Luis Zapatero. Tout ça en vue du prochain sommet européen qui doit se dérouler les 21 et 22 juin à Bruxelles, où Nicolas Sarkozy compte bien faire avancer son projet de traité simplifié pour relancer l’Europe. Dans cet agenda chargé, le président a aussi trouvé le temps de recevoir à l’Elysée deux chefs d’Etat africains : Ellen Johnson Sirleaf (Libéria) et Omar Bongo Odimba (Gabon). Respectivement la première femme élue dans un pays du continent, anglophone de surcroît. Le second, vieux de la vieille de la Françafrique. Rien n’échappe à Nicolas Sarkozy. 



par Valérie  Gas

Article publié le 30/05/2007 Dernière mise à jour le 30/05/2007 à 15:17 TU

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