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Sommet du G8

Spéculation, dettes, climat et aide

"En finir avec la pauvreté, aujourd'hui" disent les panneaux brandis par Angela Merkel et Tony Blair, à l'occasion de leur rencontre, le dimanche 3 juin, à Berlin, pour préparer le sommet du G8.  

		(Photo : AFP)
"En finir avec la pauvreté, aujourd'hui" disent les panneaux brandis par Angela Merkel et Tony Blair, à l'occasion de leur rencontre, le dimanche 3 juin, à Berlin, pour préparer le sommet du G8.
(Photo : AFP)
Le sommet du G8 débute le 6 juin, mais déjà les dirigeants des pays participants sont en route pour Heiligendamm. Le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et le Mexique sont invités. Comme d'habitude, les altermondialistes tiendront un sommet alternatif pendant la durée de la rencontre. Le Mali attend, lui, plus d'un millier de représentants d'associations de Côte d'Ivoire, du Bénin, de la Guinée, du Niger, du Sénégal et d'Europe, dès lundi pour un Forum des peuples.

Sikasso, une ville située à 370 km au sud de Bamako (Mali), dans la province du Kénédougou, sera l’un des sommets alternatifs du G8, à partir de lundi 5 juin.

La 6ème édition du Forum des peuples, qui a pour slogan «Passer à l’action», doit en effet accueillir près d’un millier d’altermondialistes, originaires de Côte d’Ivoire, du Bénin, de la Guinée, du Niger, du Sénégal, de France, de Belgique et du Canada.

Pendant cinq jours, les altermondialistes se pencheront sur «l’annulation totale et inconditionnelle de la dette des pays du tiers-monde, la cessation des privatisations, la nationalisation des secteurs stratégiques déjà privatisés et le danger des OGM (Organismes génétiquement modifiés), l’instauration de règles de commerce international justes et équitables».

Les participants à ce Forum des peuples discuteront aussi de la souveraineté alimentaire, de l’accès à l’eau ainsi que de l’immigration.

L’idée d’une future «Banque du sud» pour contrecarrer les effets «néfastes» de la Banque mondiale, considérée comme une banque de riches, devrait être évoquée.

«Les opérations "poudre aux yeux" de la Banque mondiale et du Fond monétaire international aux mains des capitalistes, ne font plus d’effet», explique la présidente de la Coalition des alternatives africaines dette et développement, Barry Aminata Touré. «On ne peut pas laisser les pays du G8 décider du destin de l’Afrique à la place des Africains. Ce débat planétaire mené par les pays riches fausse les enjeux puisqu’il ne se fait pas sur la base du respect d’une justice économique et sociale».

Sikasso est la capitale du coton malien.

À Rostock

En Allemagne, plusieurs milliers d'altermondialistes se sont aussi donnés rendez-vous pour un sommet alternatif, à Rostock, à 16 km d'Heiligendamm, devenue «ville interdite», isolée par un grillage, sous haute protection policière terrestre et maritime.

Plus d'une centaine d'ateliers de réflexion et de travail se dérouleront du 5 au 7 juin.

Les organisateurs dénoncent le sommet de chefs d'État qui ne représentent que 13% de la population mondiale. «Ils discuteront de l’économie mondiale, le développement, l’environnement, les conflits et la paix, (...) sujets pourtant concernant l’ensemble de l’humanité».

En attendant Heiligendamm

Angela Merkel, qui préside l’Union européenne (UE) et le G8, entame un marathon diplomatique avant l’ouverture du sommet, mercredi.

Dimanche soir, elle rencontre le Premier ministre britannique, Tony Blair, qui s’apprête à quitter le pouvoir. Lundi et mardi, se dérouleront à Berlin, des entretiens UE-Canada, UE-Japon. Stephen Harper, le Premier ministre canadien et son homologue japonais, Shinzo Abe sont déjà en route pour Berlin. Stephen Harper fera une étape à Paris où il sera reçu lundi, par le nouveau président Nicolas Sarkozy.

Les 8 membres du G8 aborderont des thèmes pour lesquels la chancelière allemande s’est battue longtemps, à savoir un meilleur contrôle des fonds spéculatifs. Londres, Tokyo et Washington sont plutôt réticents sur la question.

La majorité des 9 000 fonds spéculatifs (hedge funds) existant dans le monde sont d’origine anglo-saxonne. Ces fonds représentent financièrement environ 1 500 milliards de dollars américains.

L’environnement est aussi un sujet qui tient à cœur à Angela Merkel. Pour la chancelière, «pas question de compromis mous» entre les Européens et les Américains, très réticents sur la lutte contre le réchauffement climatique. C’est ce qu’elle a confié au quotidien Der Spiegel, ce dimanche.

L’Europe, et au premier chef l’Allemagne, souhaite une réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre, d’ici 2050.

Les États-Unis proposent que les 15 principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre, dont l’Inde et la Chine, se fixent des cibles, non contraignantes.

Enfin, les pays du G8 évoqueront l’aide aux pays d’Afrique. Les objectifs du précédent sommet de Gleneagles, en Écosse, sont loin d’être atteints.



par Rédaction  Internet

Article publié le 03/06/2007 Dernière mise à jour le 03/06/2007 à 10:54 TU