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Espèces menacées

La Nature aux enchères

La survie de milliers d'espèces, de l'orchidée à l'éléphant, est en jeu à la 14ème conférence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, la CITES. Jusqu'au 15 juin, les experts vont débattre des restrictions à appliquer dans un commerce très lucratif.

La réunion de la CITES qui débute ce dimanche à La Haye va rassembler jusqu’au 15 juin prochain près de 2 500 experts, diplomates et membres d’organisations de protection de la nature, issus de 171 pays.

Les enjeux de cette 14ème conférence sont énormes puisque le commerce des espèces sauvages représente entre 10 et 20 milliards d’euros par an.

Le bois et les animaux marins constituent la plus grande part de ces échanges.

La CITES, qui est une convention, n’a pas effet de loi dans les pays signataires. Ceux-ci n’ont quelquefois pas de législation adéquate pour mettre en pratique les décisions de la CITES.


La conférence qui se tient tous les trois ans, se déroule pour la première fois en Europe.

 Des ventes exceptionnelles

À la veille de la conférence de la CITES, un stock de 60 tonnes d'ivoire a été vendu exceptionnellement au Japon. Le comité de la CITES est le seule à pouvoir autoriser les ventes d'ivoire. Le commerce de cette denrée, si essentielle pour les éléphants puisqu'elle est portée en «défense», est interdit depuis 1989.

La CITES désigne l'acheteur en fonction de ses capacités à contrôler le circuit commercial. La Chine s'était portée candidate pour ce lot, mais la CITES l'a rejetée de justesse, estimant que les risques de voir partir la marchandise dans le circuit illégal étaient trop grands.


L'organisation internationale Traffic évalue le rythme des saisies d'ivoire illégal à 72 par mois.

Plusieurs pays africains ont eu des autorisations de ventes exceptionnelles depuis 1997.

Mer nature

Le commerce des espèces sauvages est dominé par les produits marins. Il y a les oeufs d'esturgeon sauvage (caviar) : 300 tonnes annuelles, en dépit d'un élevage intensif.

Les requins souffrent de leur réputation de mangeurs d'hommes. On peut les tuer sans remords, pour leur chair, mais aussi pour le trophée.

Deux d'entre eux, le requin-taupe et l'aiguillat commun, sont au tableau des 10 espèces menacées sur lesquelles l'Organisation mondiale de protection de l'environnement (WWF) veut attirer l'attention du grand public, à l'occasion de la conférence de La Haye.

Plus de plantes que d'animaux protégés

La CITES confère une protection, plus ou moins renforcée, à quelque 26 000 espèces de plantes, allant du cyclamen à l'orchidée, en passant par les cactus, et 6 000 animaux environ.

Sur les 1 000 plantes utilisées en médecine traditionnelle chinoise,  69 sont inscrites au tableau des espèces menacées de la CITES. 80% de la population occidentale dépendent des plantes dans les soins de santé.

Les exportations de bois d'acajou à grandes feuilles, l'une des essences les plus précieuses de la planète, génèrent plus de 100 milliards de dollars par an. Les États-Unis importent à eux seuls 60% du marché. Le Royaume-Uni et l'Espagne sont aussi de grands consommateurs. Le bois d'acajou nécessite une licence d'exportation de la CITES.



par Marion  Urban

Article publié le 03/06/2007 Dernière mise à jour le 03/06/2007 à 18:38 TU