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Législatives 2007

En attendant la «vague bleue»

L'hémicycle de l'Assemblée nationale. 

		(Photo : AFP)
L'hémicycle de l'Assemblée nationale.
(Photo : AFP)
Tous les sondages indiquent que l’UMP de Nicolas Sarkozy est en tête des intentions de vote pour les élections législatives. A tel point que l’on parle d’une «vague bleue» à l’Assemblée nationale, où la majorité présidentielle a de grandes chances de se tailler la part du lion. Dans ce contexte, les partis de l’opposition ont bien du mal à se mobiliser pour un scrutin annoncé comme perdu d’avance. L’objectif, notamment au Parti socialiste, est de limiter la casse dans l’espoir de rebondir à la première occasion. Aux municipales de 2008, par exemple.

Les dés sont-ils jetés ? A en croire les sondages, l’UMP est bien partie pour remporter les élections législatives. Selon une enquête de l’Institut Ifop pour le Journal du dimanche, le parti de Nicolas Sarkozy est crédité de 41 % des intentions de vote pour le premier tour du scrutin. L’UMP devance le Parti socialiste qui n’arrive qu’à 27%. Encore plus loin derrière, on trouve le nouveau parti centriste de François Bayrou, le MoDem, à 9%, puis le Front national à 6%, le Parti communiste à 4,5%, l’extrême gauche à 4%, les Verts à 3%.

Compte tenu du mode de scrutin (majoritaire uninominal) défavorable aux petits partis, l’UMP devrait obtenir, selon les projections, de 420 à 460 sièges à l’issue du second tour (17 juin), contre 359 aujourd’hui. La formation du président élu aurait donc la majorité absolue des 577 députés. Le Parti socialiste n’est crédité, quant à lui, que de 80 à 120 sièges, alors que 150 députés étaient rassemblés, depuis 2002, dans son groupe. Les autres formations n’ont, elles, quasiment aucune chance de progresser.

PC et MoDem : les grands perdants

Il est ainsi plus que probable que le Parti communiste et le MoDem aient moins des 20 députés nécessaires pour conserver leur groupe parlementaire. Le PC ne devrait pas être en capacité d’obtenir plus de 15 sièges, alors qu’il en avait 21. Quant au MoDem, même s’il garde le label UDF, son avenir parlementaire est sombre. La plupart des députés sortants de l’UDF l’ont quitté pour créer le Nouveau centre, une formation affiliée à la majorité présidentielle. Et malgré les 535 candidats qu’il a réussi à présenter dans les circonscriptions, le MoDem ne devrait pas réussir à obtenir plus de 4 élus. Un score bien loin de celui réalisé par l’UDF, alors alliée de l’UMP, en 2002 (29 députés).

Dans ce contexte, tous les partis en compétition face à l’UMP font valoir le même argument : une Assemblée nationale où la formation de Nicolas Sarkozy dominerait trop fortement nuirait au bon fonctionnement de la démocratie. Au PS, on en appelle donc à tous les électeurs qui ont voté pour Ségolène Royal à la présidentielle afin de résister à la «vague bleue» annoncée et de préserver le plus de sièges possible. Depuis le grand meeting organisé au Zénith le 29 mai, les ténors affichent leur volonté de rassemblement et font en sorte de mettre leurs dissensions de côté. Malgré ces efforts, il est évident que tous sont convaincus qu’il y aura une troisième mi-temps après la présidentielle et les législatives, pour déterminer l’avenir du Parti socialiste. Refondation de la gauche, bataille pour le leadership, il faudra régler ces problèmes et sortir de l’impasse actuelle pour rebondir avant les prochaines échéances électorales. Notamment les municipales de 2008.

Au MoDem aussi, François Bayrou n’a pas d’autre choix que de parier sur l’avenir. Malgré ses 18% à la présidentielle, le leader centriste est aujourd’hui un homme isolé dont le parti sera certainement dans l’incapacité de peser sur la vie parlementaire. Il devra donc essayer de faire vivre sa toute nouvelle formation en lui trouvant un espace politique entre droite et gauche. La stratégie du MoDem pour le deuxième tour des législatives donnera certainement une indication de la méthode qu’il compte employer pour y parvenir. François Bayrou a annoncé qu’il ferait des alliances au cas par cas, en donnant des consignes de vote en fonction de la situation dans chaque circonscription. Avec un objectif : faire en sorte qu’il y ait des élus qui représentent la «diversité des citoyens français».

FN : attention danger

Le Parti communiste joue lui aussi très gros aux législatives. En chute constante depuis plusieurs années, il risque de perdre avec son groupe parlementaire l’un des derniers atours de sa splendeur passée. L’incapacité de Marie-George Buffet de réunir autour de sa candidature l’ensemble des représentants de la gauche antilibérale et son mauvais score à la présidentielle (1,94%) avaient déjà confirmé le déclin du PC. Après les législatives, la situation risque d’être encore plus délicate pour cette formation. D’autant qu’Olivier Besancenot, le leader de la Ligue communiste révolutionnaire, est en embuscade pour essayer de se positionner sur le même créneau politique. Il s’est déjà porté volontaire pour travailler à faire émerger un nouveau parti «dans l’espace laissé vacant à la gauche de l’ex-gauche plurielle».

La dernière victime d’une éventuelle vague bleue, c’est le Front national. Ce parti est lui aussi sorti affaibli de la présidentielle où il n’a obtenu qu’un peu plus de 10% des voix. Alors qu’en 2002, Jean-Marie Le Pen avait été l’invité surprise du second tour face à Jacques Chirac. Son espoir d’avoir des élus est quasi-nul. Il n’en avait déjà aucun dans la précédente Assemblée nationale. Mais il semble même qu’il aura, cette fois-ci, toutes les difficultés à maintenir des candidats au second tour et à provoquer des triangulaires. A l’exception peut-être de quelques circonscriptions, comme celle où Marine Le Pen se présente dans le Pas-de-Calais. Au-delà de l’impact politique, un très mauvais score aurait aussi des implications financières pour le Front national. Son budget est, en effet, assuré pour moitié par la subvention publique attribuée à la suite des législatives.



par Valérie  Gas

Article publié le 04/06/2007 Dernière mise à jour le 04/06/2007 à 14:04 TU

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