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Législatives 2007

L’UMP à la recherche d’une victoire massive

L'Assemblée nationale s'attend a une véritable «vague bleue» après le second tour des législatives le 17 juin prochain. 

		(Photo : AFP)
L'Assemblée nationale s'attend a une véritable «vague bleue» après le second tour des législatives le 17 juin prochain.
(Photo : AFP)
A l’issue du premier tour des élections législatives, l’UMP se trouve en position favorable pour atteindre son objectif : obtenir la majorité absolue dans la prochaine Assemblée nationale. Si le Parti socialiste a entériné le fait qu’une victoire était impossible, il n’en continue pas moins à appeler les électeurs à se mobiliser pour le second tour, le 17 juin. Comme le font les autres partis en lice. L’enjeu est désormais pour eux d’essayer de limiter le poids du mouvement de Nicolas Sarkozy. Donc de faire en sorte que la vague bleue ne se transforme pas en déferlante.

François Fillon n’a pas caché sa satisfaction quand il a commenté les résultats du premier tour des élections législatives. Même si l’abstention a été très forte et relativise le résultat, le Premier ministre avait, il est vrai, de quoi se réjouir. Non seulement l’UMP dépasse les 40% des voix, mais en plus il est lui-même élu dès le premier tour dans sa circonscription de la Sarthe. Un certain nombre de ses ministres qui étaient candidats ont aussi obtenu leur siège dès le 10 juin : Xavier Bertrand, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Valérie Pécresse, Eric Woerth, Dominique Busserau. D’autres sont en ballotage plutôt favorable : Michèle Alliot-Marie, Alain Juppé, Roseline Bachelot, Christine Boutin.

Le Premier ministre, qui est apparu seul en piste ce 10 juin -le président s’est discrètement retiré dans la résidence de La Lanterne à Versailles- est donc en passe de remporter son pari : prolonger la victoire confortable de Nicolas Sarkozy à la présidentielle en faisant en sorte que l’UMP obtienne une majorité encore plus importante que dans l’Assemblée sortante. Ce que les projections réalisées à l’issue de ce premier tour laissent envisager. Selon l’institut CSA, cette formation pourrait obtenir entre 440 et 470 sièges dans une semaine. Selon d’autres instituts, cela pourrait aller encore plus loin.

«Tout se décidera dimanche prochain»

Le chef du gouvernement n’a pas pour autant cédé au triomphalisme. Si la victoire semble acquise, son ampleur dépendra de la capacité à maintenir la mobilisation jusqu’au prochain tour. François Fillon a donc pris soin d’expliquer aux électeurs qu’il avait besoin d’une «majorité large» pour mettre en œuvre les réformes promises. Il a pris acte de l’avance encourageante de l’UMP. Mais il a aussi montré sa détermination à obtenir un score important pour que la légitimité du gouvernement soit totalement incontestable au soir du 17 juin. Il a déclaré : «Tout se décidera dimanche prochain». Le chef du gouvernement a évoqué la «révolution politique» engagée depuis l’élection de Nicolas Sarkozy.  Il a aussi rappelé les projets qui seraient soumis à l’Assemblée nationale dès la session extraordinaire prévue cet été : service minimum dans les transports, sécurité, universités… Pour que l’on ne dise pas que les Français n’étaient pas prévenus. 

Face à l’UMP, le Parti socialiste est en situation difficile. Les projections de l’institut CSA ne le créditent que de 60 à 90 sièges dans la prochaine assemblée. Pour autant, François Hollande n’a pas voulu céder au défaitisme. Le Premier secrétaire a estimé que le score du PS, environ 27% des voix, était «honorable». Il a, en revanche, déploré que le résultat de la gauche réunie «ne soit pas suffisant pour être majoritaire». Il a donc concédé que la défaite était inévitable mais a néanmoins appelé à la mobilisation des électeurs. Un message relayé quelques minutes plus tard par la candidate à la présidentielle, Ségolène Royal, qui s’est plus particulièrement adressée aux jeunes des quartiers. Tous les deux ont fixé les enjeux : empêcher l’UMP d’écraser l’Assemblée nationale pour donner du poids à la gauche et lui permettre de préparer sa rénovation. Quel que soit le résultat du PS la semaine prochaine, il n’échappera pas à un débat sur son avenir et sa stratégie politique.

La situation est encore moins encourageante pour les autres partis de gauche. Après un score très faible à la présidentielle, le Parti communiste pourrait perdre son groupe à l’Assemblée. Les projections CSA ne le créditent que de 15 sièges au maximum. Si c’était le cas, il s’agirait d’un très dur revers pour cette formation qui connaît de nombreuses difficultés et dont le financement est en question. Du côté des Verts, les résultats ne sont pas meilleurs. Ils pourraient ne pas être représentés à l’Assemblée nationale. Après une présidentielle difficile, le parti écologiste est pour le moins essoufflé.

Au centre, le MoDem n’a pas réussi son entrée en lice. Le nouveau parti créé par François Bayrou après l’élection présidentielle, qui avait pourtant présenté plus de 500 candidats, est en position très délicate. Il ne devrait pas obtenir plus de 4 sièges et court même le risque de n’en avoir aucun. François Bayrou est arrivé en tête dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques mais il n’a pas réussi à être élu dès le premier tour. Deux autres candidats sont en position de se maintenir au second tour : l’UMP Jean-Pierre Marine et la socialiste Marie-Pierre Cabane. Il pourrait donc avoir à faire face à une triangulaire si aucun accord n’est trouvé avant le 17 juin avec le PS.

Nouveau revers pour le Front national

Cet échec a un goût d’autant plus amer que le Nouveau centre, parti concurrent du MoDem créé par les députés de l’UDF qui n’ont pas suivi François Bayrou, sort du premier tour plein d’espoir. Ce mouvement allié à l’UMP est, en effet, crédité de 20 à 25 sièges. Ce qui pourrait lui permettre d’avoir un groupe à l’Assemblée nationale. Dans ce contexte, François Bayrou a d’ores et déjà annoncé qu’il entendait «préparer l’avenir». A défaut d’avoir les moyens de peser sur le présent, il veut continuer son combat pour un centre indépendant en participant à faire émerger «une nouvelle génération politique».

Au Front national, la question qui se pose désormais est de savoir comment enrayer la spirale de l’échec. Après le revers subi par Jean-Marie Le Pen lors de la présidentielle, où il n’a réuni qu’un peu plus de 10% des voix alors qu’en 2002 il avait réussi à se qualifier pour le second tour, le mouvement d’extrême-droite chute aux législatives. Il n’est crédité que de 4 à 5% des voix au premier tour et ne devrait obtenir aucun siège. Marine Le Pen est la candidate la mieux placée. Mais elle est en deuxième position dans sa circonscription du Pas-de-Calais, derrière le candidat socialiste, et n’a que peu de chance de l’emporter finalement. Le cru 2007 risque donc d’être en définitive encore plus mauvais pour le Front national que celui de 2002 où il n’avait pas obtenu de député mais avait réalisé 11,34% des voix.



par Valérie  Gas

Article publié le 10/06/2007 Dernière mise à jour le 10/06/2007 à 21:53 TU

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