Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Sierra Leone

Trois miliciens jugés coupables de crimes de guerre

par  RFI

Article publié le 20/06/2007 Dernière mise à jour le 20/06/2007 à 17:41 TU

Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.(Photo : SCLC)

Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
(Photo : SCLC)

Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone a prononcé, mercredi 20 juin, ses premiers verdicts. Ces verdicts concernent trois anciens officiers du Conseil des forces armées révolutionnaires (AFRC), la junte militaire qui renversa le président Tejan Kabbah en 1997 pour s'allier avec les rebelles du Front révolutionnaire uni. Alex Tamba Brima, Brima Bazzy Kamara et Santigie Borbor Kanu ont été déclarés coupables de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. L'énoncé de leur peine a été reporté au 16 juillet. En vertu des statuts de la Cour, ces trois hommes ne peuvent pas être condamnés à la peine de mort ou à la perpétuité.

Après 2 ans de procès et l'audition de près de 150 témoins, Alex Tamba Brima, Brima Bazzy Kamara et Santigie Borbor Kanu ont été notamment reconnus coupables d'actes de terrorisme, d'extermination, de meurtres, de viols, de pillages et d'enrôlement d'enfants soldats.

Le parcours criminel de ces trois sergents de l'armée sierra-léonaise commence en mai 1997, lorsqu'ils participent au renversement du président élu, Ahmed Tejan Kabbah. Chassés de Freetown un an plus tard par les forces ouest-africaines de l'Ecomog, ils commandent en brousse des unités d'adolescents qui multiplient les atrocités.

Le point d'orgue de cette campagne de terreur est atteint en janvier 1999 avec la prise, puis la mise à sac, de Freetown. Alex Tamba Brima qui se fait alors surnommer Gullit, dirige l'attaque sur la capitale. Brima Bazzy Kamara et Santigie Borbor Kanou sont à ses côtés pour commander les troupes sur le terrain.

Si en Sierra Leone la grande majorité de la population n'a pas pardonné à nombre de ses soldats d'avoir fait cause commune avec la rébellion du RUF, le procès qui s'achève reste marqué par une absence : celle de Johnny Paul Koroma. Après avoir fui la justice, l'ancien chef de la junte serait mort au Liberia en 2003, vraisemblablement assassiné à la demande de Charles Taylor, son ancien mentor.