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Justice internationale

Confusion et report au procès de Charles Taylor

par  RFI

Article publié le 25/06/2007 Dernière mise à jour le 25/06/2007 à 14:51 TU

L'ancien président libérien Charles Taylor à La Haye, lors de sa première audition en juillet 2006 devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.(Photo : AFP)

L'ancien président libérien Charles Taylor à La Haye, lors de sa première audition en juillet 2006 devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
(Photo : AFP)

L’ancien président libérien n’était pas présent ce matin devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TTSL) à La Haye, à la reprise de son procès. La défense de Charles Taylor a engagé tout un jeu de procédures qui a conduit la présidente de la chambre à ajourner le procès jusqu’au 3 juillet.

Si l'intention de Charles Taylor était de créer de la confusion pour la reprise de son procès, le coup est réussi. La séance qui aurait dû être consacrée à l'audition des premiers témoins de l'accusation a uniquement porté sur des questions de procédures relatives à la défense de l'ex-président libérien.

Il y a trois semaines, ce sujet avait déjà accaparé l'attention du tribunal puisque l'accusé avait annoncé par courrier qu'il assurerait lui-même sa défense. Son avocat commis d'office était ainsi parti en milieu d'audience pour signifier à la cour que son client ne souhaitait plus être représenté à la barre.

Charles Taylor a depuis changé d'avis. La semaine dernière, il a fait savoir au tribunal qu'il voulait nommer une nouvelle équipe. Ces manœuvres ont manifestement agacé la présidente de la chambre. Ce matin, Julia Sebutinde a expliqué qu'elle considérait que le boycott de l'accusé était injustifié et que le but recherché par Taylor était de retarder les débats.

Surement afin de démontrer son autorité, la magistrate a pris en fin d'audience une décision plutôt étonnante. Le procès est suspendu jusqu'au mardi 3 juillet, et à cette date, le responsable du greffe chargé de la défense devra avoir nommé un avocat intérimaire pour représenter l'accusé. Une semaine pour nommer un avocat et le laisser préparer une défense aussi complexe, cela parait très court. De nouvelles protestations de Charles Taylor sont donc à prévoir.

L'argent, nerf de la guerre

Depuis plusieurs mois, Charles Taylor n'a cessé de se plaindre du manque de temps et surtout de moyens accordés à ses avocats. A ce jour, les fonds alloués par le tribunal spécial à sa défense s'élèvent mensuellement à 45 000 dollars. Le greffe a annoncé être prêt à augmenter ces finances à hauteur de 50 000 dollars, mais nul doute que l'ex-président libérien, qui s'est déclaré dans l'incapacité de financer sa défense, ne sera pas satisfait par cette proposition.

Charles Taylor demande en effet une équipe plus fournie avec des avocats de renom et des enquêteurs dotés de pouvoirs supplémentaires. Pour tenter d'enrayer le conflit qui se profile, la présidente de la chambre, Julia Sebutinde, a tenté de ménager un accusé qui demande plus d'argent et un procureur qui entend convoquer ses témoins au plus vite. Avant la suspension du procès, elle a fait savoir que Charles Taylor pourrait disposer d'une équipe étoffée, mais que celle-ci devrait être nommée au plus tard le 31 juillet.