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Darfour

Récit d’une crise en images

Article publié le 25/06/2007 Dernière mise à jour le 25/06/2007 à 17:19 TU

(Photo : L. Correau / RFI)

Certaines images collent au Darfour depuis 2003 : celles de villages détruits ou de déplacés qui ont tout perdu. D’autres montrent bien que la crise évolue et que ses acteurs se transforment. Le quartier général de la mission de l’Union africaine n’est plus un bâtiment discret entouré d’un jardin, mais une base où l’on croise des militaires en patrouille ou au repos. Certains camps de déplacés se transforment en véritables petites villes. On croise dans le Darfour Nord des ex-rebelles signataires de l’accord de paix, qui ne savent plus trop qui sont leurs alliés et leurs ennemis… Laurent Correau est parti en reportage au Darfour pour RFI en 2004, 2005 et 2006. Voici une sélection de photos qu’il a ramenées et qui racontent ces années de crise au Darfour.

Des enfants au lever du jour dans le camp d’Abou Shok en 2004. Le dispositif humanitaire s’est difficilement mis en place au début de la crise en raison de l’obstruction administrative pratiquée par les autorités. «<em>Depuis mai 2004 il est moins difficile d'entrer au Darfour</em>, explique un humanitaire,<em> mais les problèmes de sécurité, en revanche, ont progressivement augmenté depuis fin 2005</em>».(Photo : L. Correau / RFI)

Des enfants au lever du jour dans le camp d’Abou Shok, 2004
Le dispositif humanitaire s’est difficilement mis en place au début de la crise en raison de l’obstruction administrative pratiquée par les autorités. «Depuis mai 2004 il est moins difficile d'entrer au Darfour, explique un humanitaire, mais les problèmes de sécurité, en revanche, ont progressivement augmenté depuis fin 2005».

Un vieil homme devant la mosquée d’El-Fasher, la capitale du Darfour Nord, 2006. Tous les habitants du Darfour sont musulmans. Le conflit n’a aucune dimension religieuse, c’est d’abord un conflit lié à la marginalisation de la région et au manque de régulation des tensions entre communautés.(Photo : L. Correau / RFI)


Un vieil homme devant la mosquée d’El-Fasher, la capitale du Darfour Nord, 2006
Tous les habitants du Darfour sont musulmans. Le conflit n’a aucune dimension religieuse, c’est d’abord un conflit lié à la marginalisation de la région et au manque de régulation des tensions entre communautés.

L'aéroport d’El-Fasher, la capitale du Darfour Nord, 2004. C’est dans cet aéroport qu’a eu lieu la première grande bataille du conflit. La destruction de plusieurs appareils et la capture d’un général de l’aviation sont vécues comme une humiliation par les autorités soudanaises, qui lancent une campagne de contre-insurrection en s’appuyant sur des milices.(Photo : L. Correau / RFI)

L’aéroport d’El-Fasher, la capitale du Darfour Nord, 2004
C’est dans cet aéroport qu’a eu lieu la première grande bataille du conflit. La destruction de plusieurs appareils et la capture d’un général de l’aviation sont vécues comme une humiliation par les autorités soudanaises, qui lancent une campagne de contre-insurrection en s’appuyant sur des milices.
Photo aérienne d’un village vidé de ses habitants, 2005. Selon des estimations basées sur des photos satellites, plusieurs centaines de villages ont été détruits au cours de la violente campagne de destruction lancée par les milices pro-gouvernementales.(Photo : L. Correau / RFI)
Photo aérienne d’un village vidé de ses habitants, 2005
Selon des estimations basées sur des photos satellites, plusieurs centaines de villages ont été détruits au cours de la violente campagne de destruction lancée par les milices pro-gouvernementales.

Une femme dans le camp d’Abou Shok, 2004. La plupart des victimes du conflit sont mortes dans les premières années du conflit soit par assassinat, soit des suites de leur déplacement. On pense qu’il y a eu au moins 200&nbsp;000 morts dans cette crise du Darfour. Plus de deux millions de personnes ont fui vers les camps pour trouver un peu plus de sécurité. Plus de deux cent mille ont franchi la frontière avec le Tchad.(Photo : L. Correau / RFI)

Une femme dans le camp d’Abou Shok, 2004
La plupart des victimes du conflit sont mortes dans les premières années du conflit soit par assassinat, soit des suites de leur déplacement. On pense qu’il y a eu au moins 200 000 morts dans cette crise du Darfour. Plus de deux millions de personnes ont fui vers les camps pour trouver un peu plus de sécurité. Plus de deux cent mille ont franchi la frontière avec le Tchad.
Un combattant du «MLS-Freewill», l’une des factions du Mouvement de libération du Soudan, 2006. Le MLS est né de l'alliance de groupes d'autodéfense avant tout préoccupés par le sort de leurs populations... C'est donc surtout ce MLS qui s’est décomposé au fil du temps.(Photo : L. Correau / RFI)
Un combattant du «MLS-Freewill», l’une des factions du Mouvement de Libération du Soudan, 2006
Le MLS est né de l'alliance de groupes d'autodéfense avant tout préoccupés par le sort de leurs populations... C'est donc surtout ce MLS qui s’est décomposé au fil du temps.

Femme sur la route, 2005. Dès qu’ils sortent des camps, les déplacés du Darfour courent le risque d’être attaqués. De nombreuses femmes ont été violées en allant chercher du bois ou de l’eau.(Photo : L. Correau / RFI)

Femme sur la route 2005
Dès qu’ils sortent des camps les déplacés du Darfour courent le risque d’être attaqués. De nombreuses femmes ont été violées en allant chercher du bois ou de l’eau.

 

Des combattants du «MLS-Minawi», 2006. En signant l’accord de paix du 5 mai 2006, Minni Arkou Minawi a pu faire revenir une partie de ses combattants dans la capitale Khartoum. Depuis ce retour, des accrochages ont cependant eu lieu entre les ex-rebelles et les forces de sécurité.(Photo : L. Correau / RFI)
Un hommes des forces de sécurité soudanaises, Tawilla 2006. Selon de nombreux témoignages, ces forces de sécurité soudanaises ont été complices des milices pendant la campagne de destruction de 2003-2004. Les déplacés affirment que l’armée et la police soudanaises continuent à se livrer à des exactions dans le Darfour.(Photo : L. Correau / RFI)
Des combattants du « MLS-Minawi », 2006
En signant l’accord de paix du 5 mai 2006, Minni Arkou Minawi a pu faire revenir une partie de ses combattants dans la capitale Khartoum. Depuis ce retour, des accrochages ont cependant eu lieu entre les ex-rebelles et les forces de sécurité.
Un homme des forces de sécurité soudanaises, Tawilla 2006
Selon de nombreux témoignages, ces forces de sécurité soudanaises ont été complices des milices pendant la campagne de destruction de 2003-2004. Les déplacés affirment que l’armée et la police soudanaise continuent à se livrer à des exactions dans le Darfour.
Une briqueterie dans le camp d’Abou Shok, 2006. La prolongation du conflit et l’impossibilité de revenir dans les villages ont conduit à la transformation de certains camps de déplacés en véritables petites villes où l’on trouve désormais des rues, des murs de briques et des toits en paille.(Photo : L. Correau / RFI)
Une briqueterie dans le camp d’Abou Shok, 2006
La prolongation du conflit et l’impossibilité de revenir dans les villages ont conduit à la transformation de certains camps de déplacés en véritables petites villes où l’on trouve désormais des rues, des murs de briques et des toits en paille.

Une jeune femme dans le camp de Zamzam, Darfour Nord, 2006. La situation s’est apaisée dans le camp après la signature de l’accord d’Abuja&nbsp;: de nombreuses familles de Zamzam sont les familles de militants du MLS-Minnawi, nouvel allié du pouvoir.(Photo : L. Correau / RFI)

Une jeune femme dans le camp de Zamzam, Darfour Nord, 2006
La situation s’est apaisée dans le camp après la signature de l’accord d’Abuja : de nombreuses familles de Zamzam sont les familles de militants du MLS-Minnawi, nouvel allié du pouvoir.
Addis Abeba, le 28 mai 2004. Les délégations du MLS, du MJE et du gouvernement soudanais signent l’accord qui ouvre la voie à une mission de l’Union Africaine. L’accord prévoit dans un premier temps le déploiement de 60 observateurs militaires africains (MILOBs) et 300 militaires chargés d’assurer leur protection, ainsi que des observateurs issus des parties soudanaises. A gauche de la photo, le MLS est représenté par Minni Arkou Minawi qui deviendra deux ans plus tard conseiller spécial du président soudanais Omar El-Béshir sur le Darfour après avoir signé l’accord de paix d’Abuja.(Photo : L. Correau / RFI)

Addis-Abeba, le 28 mai 2004
Les délégations du MLS, du MJE et du gouvernement soudanais signent l’accord qui ouvre la voie à une mission de l’Union africaine. L’accord prévoit dans un premier temps le déploiement de 60 observateurs militaires africains (MILOBs) et 300 militaires chargés d’assurer leur protection, ainsi que des observateurs issus des parties soudanaises. A gauche de la photo, le MLS est représenté par Minni Arkou Minawi qui deviendra deux ans plus tard conseiller spécial du président soudanais Omar el-Béchir sur le Darfour après avoir signé l’accord de paix d’Abuja.
Le quartier général de la mission de l’Union africaine, au moment de l’installation de la mission, 2004 (photo de gauche). Le jardin dans lequel flotte le drapeau de l’Union Africaine ne tardera pas à être recouvert de préfabriqués où la mission installera ses bureaux. En 2005, les soldats de la mission ont également planté leurs tentes près du discret bâtiment qui était là à l’origine (photo de droite).(Photo : L. Correau / RFI)
Le quartier général de la mission de l’Union africaine
Au moment de l’installation de la mission, 2004 (photo de gauche). Le jardin dans lequel flotte le drapeau de l’Union africaine ne tardera pas à être recouvert de préfabriqués où la mission installera ses bureaux. En 2005, les soldats de la mission ont également planté leurs tentes près du discret bâtiment qui était là à l’origine (photo de droite).

Des «soldats de la paix» de l’Union africaine, Nyala dans le Darfour Sud, 2005.  Le mandat de l’AMIS la mission de l’Union africaine était au moment de sa création de surveiller le cessez-le-feu d’avril 2004. En dépit de tentatives d’élargissement du mandat, la force n’a pas su ou pas pu sortir de ce cadre initial. Les déplacés lui reprochent de ne pas prendre leur défense.(Photo : L. Correau / RFI)
Des « soldats de la paix » de l’Union Africaine, Nyala dans le Darfour Sud, 2005
Le mandat de l’AMIS la mission de l’Union Africaine était au moment de sa création de surveiller le cessez-le-feu d’avril 2004. En dépit de tentatives d’élargissement du mandat, la force n’a pas su ou pas pu sortir de ce cadre initial. Les déplacés lui reprochent de ne pas prendre leur défense.

Un soldat de l’Union africaine sous sa tente, dans le quartier général d’El-Fasher, 2005. L’UA a déployé quelque 7&nbsp;000 hommes au Darfour, mais le territoire à surveiller est grand comme la France.(Photo : L. Correau / RFI)

Un soldat de l’Union Africaine sous sa tente, dans le quartier général d’El-Fasher, 2005
L’UA a déployé quelque 7000 hommes au Darfour, mais le territoire à surveiller est grand comme la France.
Tempête de sable dans les rues d’El-Fasher, 2004.(Photo : L. Correau / RFI)
Tempête de sable dans les rues d’El Fasher, 2004

Une manifestation de déplacés du camp de Kalma en faveur d’une intervention internationale, Darfour Sud, 2005. La communauté internationale a fait preuve de beaucoup d’hésitation depuis le début de la crise. Le conseil de sécurité de l’ONU a voté le 31 août 2006 la résolution 1706 appelant au déploiement d’une force onusienne au Darfour, mais face au blocage soudanais elle a abandonné ce projet au profit de celui d’une force hybride UA-ONU. Ce projet a lui-même été retardé par les autorités soudanaises qui n’ont accepté qu’à la mi-juin 2007 le déploiement de cette force.(Photo : L. Correau / RFI)
Une manifestation de déplacés du camp de Kalma en faveur d’une intervention internationale, Darfour Sud, 2005
La communauté internationale a fait preuve de beaucoup d’hésitation depuis le début de la crise. Le conseil de sécurité de l’ONU a voté le 31 août 2006 la résolution 1706 appelant au déploiement d’une force onusienne au Darfour, mais face au blocage soudanais elle a abandonné ce projet au profit de celui d’une force hybride UA-ONU. Ce projet a lui-même été retardé par les autorités soudanaises qui n’ont accepté qu’à la mi-juin 2007 le déploiement de cette force…

Photos et légendes : Laurent Correau
Réalisation multimédia : Claire Wissing



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(Photos: LC/RFI, montage: MV/RFI)

Réalisation  C.Wissing