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Libéralisation de l’énergie

EDF et GDF, des mastodontes en pleine transformation

par Myriam Berber

Article publié le 01/07/2007 Dernière mise à jour le 01/07/2007 à 17:54 TU

L’ouverture totale des marchés de l’électricité et du gaz est lourde de conséquences pour les deux anciens monopoles, EDF et GDF. Pour les deux opérateurs historiques, la libéralisation va entraîner une séparation entre leurs activités de production, de transport, de distribution et de commerce.

Pour garantir à tous les fournisseurs l'accès des réseaux de distribution d’EDF et GDF, la Commission européenne a imposé leur filialisation. En effet, leur statut d’entreprise mêlant production, transport et distribution empêchait la concurrence d’émerger. Les activités d’acheminement du gaz et de l’électricité des deux groupes publics restent un monopole mais, pour éviter toute discrimination par rapport aux autres opérateurs, elles sont désormais séparées des activités de commercialisation et filialisées. Cette filialisation des activités, rendue obligatoire par la loi sur l’énergie du 7 décembre 2006, interviendra d’ici le 1er janvier 2008.

Le conseil d'administration d'EDF en a entériné le principe le 14 juin dernier, celui de GDF le 20 juin. Selon les deux opérateurs historiques, la séparation des activités est déjà parfaitement définie. EDF et GDF disent avoir procédé depuis plus de deux ans à la réorganisation de leurs structures. Ainsi, depuis juin 2006, les fichiers informatiques des clients sont séparés dans le souci du respect des règles de concurrence entre les deux entreprises. Les clients disposent aussi de deux numéros d’appels distincts l’un pour les dépannages et l’autre pour les services commerciaux.

De nombreux problèmes en suspens

Les deux opérateurs doivent aussi remodeler leurs institutions représentatives du personnel. Six CCE (comités centraux d’entreprises) vont être mis en place au niveau d’EDF SA et de GDF SA, mais aussi au niveau de leurs filiales de transport  (RTE et GRT Gaz) et de distribution (EDF distribution et GDF distribution). Mais si certains aspects financiers et techniques ont été arrêtés, beaucoup reste à faire, selon les syndicats qui estiment que la filialisation est «un début d’un processus de démantèlement de l’entreprise». Les syndicats revendiquent des garanties pour les 45 000 salariés.

D’autres problèmes restent en suspens. Ainsi, personne ne sait répondre à la question de savoir qui, du fournisseur ou du distributeur, supportera la responsabilité en cas de coupures d’électricité ou de gaz ou celle de la modernisation du parc de compteurs d’électricité et de gaz. En effet, tous les fournisseurs réclament des compteurs électriques, qui permettent de mesurer les consommations à des prix différents en fonction des heures.

(Image : D. Alpoge/RFI)