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Union Africaine

Vers un report de l’élection des commissaires

Article publié le 28/06/2007 Dernière mise à jour le 28/06/2007 à 22:54 TU

Alpha Oumar Konaré (Photo: AFP)

Alpha Oumar Konaré
(Photo: AFP)

Les ministres des affaires étrangères de l’Union Africaine ont commencé jeudi matin à travailler sur la préparation du prochain sommet des chefs d’Etat, du 1er au 3 juillet. L’ordre du jour du sommet prévoyait initialement la désignation d’un nouveau président de la commission et d’une nouvelle équipe de commissaires, en même temps qu’un grand débat sur la réforme institutionnelle de l’UA. Dans une recommandation adoptée aujourd’hui, les ministres demandent aux chefs d’Etat de retarder jusqu’au prochain sommet les élections pour que le sommet soit centré sur la réforme institutionnelle.

De l’un de nos envoyés spéciaux à Accra, Laurent Correau

La nouvelle n’est pas une surprise, mais on attendait de savoir si les ministres allaient poursuivre sur la ligne adoptée en Afrique du Sud, le 10 mai dernier. Lors de cette réunion de Zimbali consacrée, déjà, à la préparation du sommet et à la réflexion sur le «gouvernement de l’Union», les ministres des affaires étrangères de l’Union Africaine avaient déjà indiqué que, selon eux, le renouvellement de la commission de l’UA prévu au sommet d’Accra devait être reporté. «Il doit être recommandé à la conférence, indiquait le rapport des ministres, de reporter l’élection des nouveaux membres de la commission et de proroger le mandat de la commission actuelle afin de disposer de suffisamment de temps pour achever l’audit et prendre en compte les décisions de la conférence d’Accra sur le gouvernement de l’Union, qui auront sans aucun doute des conséquences sur la nature et la portée des réformes. Cela permettrait de constituer la nouvelle commission sur la base des nouvelles réformes». L’audit en question devait permettre de débattre du changement institutionnel sur la base d’un état des lieux indépendant. Il n’a pas pu être réalisé dans le délai imparti en raison d’un blocage budgétaire des Etats-membres. Toujours est-il que, selon plusieurs diplomates africains, la recommandation d’un report de l’élection des commissaires a été renouvelée aujourd’hui à Accra. Les chefs d’Etat trancheront lors du sommet.

Un bilan en demi-teinte

Prolongé ou pas, Alpha Oumar Konaré est aujourd’hui à l’heure des bilans. Tout en indiquant qu’il occuperait ses fonctions jusqu’à  la désignation de son successeur «au moment convenu», il a réaffirmé dans son discours d’ouverture des travaux des ministres qu’il ne ferait pas de deuxième mandat à la présidence de la commission de l’Union Africaine.

Il se livre à vrai dire actuellement à un bilan en demi-teinte de ses quatre ans à la tête de l’exécutif panafricain. Bilan en termes choisis, qui pointe des progrès, mais également entre les lignes des blocages. Le discours qu’il a prononcé ce matin, dans lequel Konaré pointe de manière implicite les blocages provoqués par les Etats membres en est une preuve. Ses propositions en matière de réforme de la commission en sont une autre.

Dans un document interne à l’UA, dont RFI a pu se procurer copie, Alpha Oumar Konaré souhaite que le prochain président de la commission soit associé plus étroitement au choix des commissaires de l’Union. Il souhaite que son successeur puisse également recommander la révocation du vice-président ou d’un commissaire pour incompétence, mauvais résultats ou fautes graves.

C’est plus qu’une simple question administrative : c’est l’aveu que le travail des commissaires doit être serré de plus près. C’est une façon de demander les outils qui permettent d’asseoir l’autorité du président de la commission face à son équipe… «La non-participation du président à la désignation des commissaires et à l’affectation des portefeuilles, dit le texte  entraîne des difficultés opérationnelles». En terme diplomatique : l’absence de vrai contrôle sur le travail des commissaires a limité l’efficacité de l’UA. «Pour redynamiser la commission, poursuit le document, (…) les futurs présidents doivent être impliqués dans ces processus».