Article publié le 02/07/2007 Dernière mise à jour le 02/07/2007 à 01:35 TU
Procès de deux policiers accusés d'implication dans l’assassinat du journaliste Hrant Dink, à Samsum, en Turquie.
(Photo : AFP)
Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, le directeur de publication de l’hebdomadaire turco-arménien bilingue Agos, était froidement abattu de trois balles dans la tête alors qu’il quittait son bureau à Istanbul. Cet assassinat avait bouleversé le pays, le premier ministre Tayyip Erdogan déclarant même que c’était la « liberté d’expression en Turquie » qui était visée par ce crime. Le procès des meurtriers présumés doit s'ouvrir ce lundi à huis-clos devant un tribunal d'Istanbul.
De notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
C'est un procès phare qui s'ouvre devant la 14ème Haute Cour criminelle d'Istanbul. D'abord, en raison de la personnalité du rédacteur en chef de l'hebdomadaire Agos, respecté pour son courage et ses efforts de dialogue, mais aussi en raison de la nébuleuse d'extrême-droite qui est derrière son assassinat et à la barre des accusés, ce lundi.
Dix-huit personnes comparaissent en tout, dont l'exécutant et les deux cerveaux présumés, qui risquent la prison à vie et dont les liens avec des formations nationalistes ainsi qu'avec les services de sécurité ne passent pas inaperçus. La partie civile, elle, regrette justement que personne parmi les contacts cités au sein de la police ou de la gendarmerie ne soit citée à comparaître dans cette affaire, leur cas ayant été dissocié de ce procès.
Ce procès se déroulera à huis clos, en raison de l'âge du tueur, mineur de 18 ans. Il sera suivi de près, tant il est symbolique d'une ambiance de chasse aux sorcières dans une Turquie en pleine crise nationaliste.
Des centaines d'avocats, la famille et les collègues de Hrant Dink tenteront en effet d'assister à l'audience, alors que dans la rue, les supporters de sa cause ont promis de faire entendre leur voix.