Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Sommet UE-Brésil

«Nous pouvons sauver Doha»

par Marie-Line Darcy

Article publié le 05/07/2007 Dernière mise à jour le 05/07/2007 à 02:25 TU

Le Premier ministre portugais Jose Socrates a accueilli le président brésilien Inacio Lula da Silva à Lisbonne pour le sommet bilatéral Union européenne / Brésil.(Photo : Reuters)

Le Premier ministre portugais Jose Socrates a accueilli le président brésilien Inacio Lula da Silva à Lisbonne pour le sommet bilatéral Union européenne / Brésil.
(Photo : Reuters)

Le Brésil et l’Union européenne, réunis pour la première fois en sommet bilatéral à Lisbonne, ont parlé d’une seule voix. Les négociations de Doha sont dans l’impasse depuis la fin du mois de juin. Le G4 regroupant les 4 principaux acteurs de ces négociations (Brésil, Inde, Etats-Unis, Union européenne) n’ayant pu parvenir à s’entendre sur la question des débouchés agricoles des marchés émergents.

De notre correspondante à Lisbonne

A Lisbonne, au cours du premier sommet bilatéral Brésil-Union européenne, le président Lula da Silva s’est montré prêt a plus de souplesse. Continuant à vouloir défendre la cause des pays en voie de développement, Lula a affirmé qu’il avait d’autres atouts dans ses manches, en cas de reprise des discussions, tout comme ses partenaires.

Visiblement ravi d’être à Lisbonne, estimant que son pays vivait le début d’une autre histoire, celle du chemin à l’envers vers les pays qui lui ont donné naissance, Lula s’est montré disposé à assouplir ses positions. « Les divergences existent, mais nous ne devons pas renoncer à discuter et un accord sur Doha est possible », a-t-il déclaré. Cette position avait d’ailleurs été évoquée à Genève lors d’une rencontre entre les 150 membres de l’OMC à la fin du mois dernier. Le signe d’ouverture montré par Lula à Lisbonne pourrait entraîner un ballet diplomatique important dans les prochains jours.

Le Mercosur accusé d'être à la solde des Américains

Un autre dossier épineux á été traité dans la capitale portugaise : le Mercosur, lui aussi dans l’impasse suite aux menaces de Hugo Chavez, le président vénézuélien, de rompre son processus d’adhésion définitif au marché économique du Sud. Chavez accuse le Mercosur, Brésil en tête, d’être à la solde des Etats-Unis. A Lisbonne, une fois de plus, Lula s’est montré conciliant, affirmant même que son pays se voulait surtout moteur, et non pas un frein aux discussions en Amérique du Sud.

De son côté, l’Union européenne espère développer un partenariat avec les pays d’Amérique du Sud, pour développer les échanges commerciaux « profitables à tous, y compris au Pérou, à l’Equateur, à la Colombie », a précisé Lula. Au passage, le président de la Commission Durão Barroso, a rappelé l’attachement de l’Union aux valeurs démocratiques, mettant en garde le président du Venezuela sur des dérives autoritaires menaçant la liberté de la presse.

Enfin, Lisbonne a permis de sceller un partenariat stratégique avec le Brésil. Le géant sud-américain devenant ainsi un partenaire privilégié avec qui il sera possible d’aborder les questions multilatérales pour le règlement pacifique des conflits, la lutte contre la pauvreté, l’immigration ou encore les énergies renouvelables. Comme le biocombustible, énergie de l’avenir selon Lula qui sera à Bruxelles pour une conférence sur ce produit, révolution du XXIe siècle selon ses dires. Son pays, il est vrai, est bien placé pour développer la production de ce combustible « propre ».