Article publié le 06/07/2007 Dernière mise à jour le 06/07/2007 à 16:44 TU
Lansana Kouyaté avait été nommé par le président Lansana Conté afin de mettre un terme à la grève générale et aux manifestations qui avaient paralysé presque tout le pays début janvier.
(Photo : Reuters)
Les syndicats, à l’origine de la grève générale qui a paralysé la Guinée en janvier, ont adressé, mercredi, une lettre ouverte au chef du gouvernement, Lansana Kouyaté, lui reprochant de n’avoir fait que « de fausses promesses à la population, surtout concernant le rétablissement des services sociaux de base ». L’intersyndicale qui avait appuyé à fond la nomination du Premier ministre de consensus en février dernier, le critique maintenant pour ses « méthodes et manières de gestion », tandis que le gouvernement demande « un peu de patience ».
Dans cette lettre, les dirigeants syndicaux guinéens regrettent, notamment, que Lansana Kouyaté n’ait pas été capable de contenir la hausse des prix des biens de première nécessité : « Vous faites des déclarations à la population que vous ne respectez pas, c’est le cas de l’eau, de l’électricité, du transport, du prix des denrées de première nécessité sur les marchés et de leur sortie du territoire national, de la valorisation de la monnaie nationale ». Des incidents se sont produits récemment dans la banlieue de Conakry, suite à des coupures du réseau électrique.
L’intersyndicale Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG)/ Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) déplore également que le chef du gouvernement ne prenne pas le temps de la consulter, contrariant ainsi les promesses qui avaient été faites lors de son arrivée au pouvoir : « Nous nous rendons compte que vous vous éloignez de la mission qui vous est dévolue, et le peuple auquel vous devez des comptes est laissé pour compte ».
«Tout va à l'envers. (...) Les salaires sont des salaires de misère. (...) C'est un rappel à l'ordre.»
Lansana Kouyaté avait été nommé le 26 février par le président Lansana Conté sous la pression des syndicats et des médiateurs internationaux, afin de mettre un terme à la grève générale et aux manifestations qui avaient paralysé presque tout le pays début janvier. Les autorités avaient alors réprimé sévèrement les manifestants. Au moins 137 personnes, pour la plupart des civils, avaient alors été tuées et le président Conté (septuagénaire au pouvoir depuis 23 ans) avait même décidé de faire appel à l’armée, lors de l’instauration de l’état de siège du 12 au 23 février, pour garantir le fonctionnement des institutions.
L’intersyndicale déplore maintenant que des promotions aient été accordées récemment à plusieurs préfets et gouverneurs de région, qui avaient « contribué à mettre le pays à genou », et que l’actuel gouvernement préfère « les affinités ou les liens de parenté aux compétences ». Le document regrette que Lansana Kouyaté, ancien fonctionnaire international, soit « plus théoricien que praticien dans les actes ». Pour le moment, les autorités soulignent qu’un travail en profondeur est en train de se faire, mais qu’il faudra attendre un peu.
«Le travail en profondeur est en train de se faire.(..) Le gouvernement travaille et il assume ses responsabilités.»