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Angola

15 000 clandestins congolais expulsés

par  RFI

Article publié le 10/07/2007 Dernière mise à jour le 10/07/2007 à 19:43 TU

De nombreux immigrés clandestins travaillent dans les mines diamantifères africaines.(Photo : AFP)

De nombreux immigrés clandestins travaillent dans les mines diamantifères africaines.
(Photo : AFP)

Plus de 15 000 personnes ont été expulsées vers la République démocratique du Congo (RDC) depuis samedi dernier, notamment des immigrés congolais clandestins travaillant dans les zones diamantifères angolaises, dans les provinces de Lunda nord et sud. Les autorités angolaises affirment qu’il s’agit de lutter contre le trafic illégal et le pillage des richesses du pays. Ces reconduites à la frontière ont été effectuées en grande partie par l’armée angolaise. Plusieurs Congolais expulsés accusent les militaires angolais d’avoir pillé leurs biens et même d’avoir pratiqué des actes de torture.

Selon radio Okapi, parrainée par les Nations unies, des milliers de ressortissants congolais sont arrivés à Kapanga, dans la province du Katanga, après avoir traversé les postes frontaliers de Musevu et Dilolo. Plusieurs de ces expulsés se sont plaints d’avoir été dépouillés complètement de leurs biens par les militaires angolais. Des faits que récuse le vice-ministre angolais des Relations extérieures, Jorge Chicoti, sans nier la nécessaire fermeté de l’opération.

Jorge Chicoti, vice-ministre angolais des Relations extérieurs

Par Sébastien Nemeth

«Le traffic illégal a des conséquences sur l'environnement mais aussi sur la stabilité politique, économique et sociale de la région.»

D’autres expulsions ont également été signalées récemment dans la province du Kasaï Occidental. Selon le journal congolais Le Potentiel, plusieurs de ces Congolais, remis par la sécurité angolaise à la Direction générale de migration (DGM), présentaient de « petites blessures sur leurs corps, ainsi que des traces de tortures ». Le même journal signale que « plus de 2 000 autres Congolais seraient en état d’arrestation dans la ville angolaise de Malanje, en attente d’être expulsés à leur tour ».

L’afflux massif de travailleurs d’expulsés préoccupe les autorités congolaises. Le vice-gouverneur du Katanga, Yav Tshibal, nous a déclaré que l’autorité provinciale va prendre des mesures pour assister ces personnes expulsées.

Yav Tshibal, vice-gouverneur du Katanga

Par Sébastien Nemeth

«Nous n'étions pas prévenus, nous avons essayé de trouver des solutions pour les héberger, les nourrir et les soigner.»

Au cours du mois de février dernier, plus de 3 400 Congolais avaient été refoulés des zones minières du nord et de l’est de l’Angola. On évalue à plus 350 000 le nombre d’immigrés illégaux, pour la plupart des Congolais, expulsés des provinces minières angolaises, depuis 2004, dans le cadre le l’opération « Diamante », visant à lutter contre le trafic illégal de pierres précieuses. Le diamant est la seconde principale ressource financière de l’Angola, après le pétrole. Près de six millions de carats ont été produits en 2005, ce qui représente plus d’un milliard de dollars.