Article publié le 21/07/2007 Dernière mise à jour le 21/07/2007 à 06:13 TU
Deux Rwandais inculpés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et exilés en France ont été arrêtés vendredi. Ces arrestations font suite à de nombreux appels d'associations de défense des droits de l'homme pour qu'ils soient arrêtés et jugés pour leur participation présumée au génocide de 1994.
Laurent Bucyibaruta, 62 ans, ancien préfet de Gikongoro (sud du Rwanda), a été arrêté près de la ville de Troyes (est de la France), où il vit depuis au moins quatre ans avec sa famille. Quant au père Wenceslas Munyeshyaka, 49 ans, ancien prêtre de la paroisse de la Sainte-Famille à Kigali, déjà été condamné à la prison à vie par contumace au Rwanda, a été arrêté chez lui à Gisors (nord de la France), où il vit depuis 2001. Les deux accusés ont été incarcérés dans les maisons d'arrêt locales pour être ensuite transférés à la prison de la Santé à Paris.
Dans une lettre adressée en 2006 au TPIR, la France avait indiqué qu'elle était prête à juger les deux hommes, qui vivent en France depuis plusieurs années. Le porte-parole du TPIR Roland Amoussouga s’est félicité de la décision des autorités françaises.
«Il s'agit en effet d'un développement très positif.»
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a assuré que « ces arrestations illustrent la volonté affirmée des autorités françaises de coopérer pleinement avec le TPIR ». A Kigali, les autorités rwandaises ont aussitôt salué ces arrestations. « Décidément, il y a un nouveau gouvernement en France », a déclaré le ministre rwandais des Affaires étrangères Charles Murigande.
«C'est très encourageant de voir la France agir de cette manière là, on ne l'espérait pas.»
Pour sa part, Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme, espère que tous les moyens nécessaires soient mis en œuvres pour que ces personnes soient enfin renvoyées devant une cour d’assises pour répondre de leurs actes.
«Ça fait des mois, des années que les parties civiles réclament que la justice accélère son cours.»